1.3.3. Thématique relative aux pesticides et leurs
effets nocifs.
Pour les pesticides et leurs effets, il existe une
littérature très dense à ce sujet. Mais pour cette
étude, nous avons retenu les ouvrages ci-dessous :
ü L'écotoxicologie ;
ü La pollution des eaux ;
ü Index phytosanitaire Acta 2004 ;
ü Utilisation efficace et sans risque des produits
phytosanitaires en République Centrafricaine.
Le premier ouvrage de cette rubrique est écrit par
Colette CHASSARDBOUCHAUD. Il est intitulé :
~~L'écotoxicologie~~22.
Ce document aborde les grandes thématiques de l'environnement, de
l'écosystème, de la préservation de la couche d'ozone et
du développement durable.
En faisant l'état des lieux de la planète qui
nous abrite, l'auteur fait remarquer que les Hommes, pour leurs industries,
leur développement, leur agriculture et leur bienêtre,
libèrent de quantités de polluants divers dans
l'atmosphère. Ces polluants divers
21 (E) CIBIEN : Etude
agro-économique des comportements des producteurs de la région de
Bossangoa, Préfecture de l'Ouham, République
Centrafricaine~~, Mémoire de Licence, Ecole
Nationale Supérieure d'Agronomique de Montpellier, Octobre, 1995,
P.26
22 (C) CHASSARD-BOUCHAUD :
L'écotoxicologie, Collection « Que
sais-je », PUF, Paris, 1995
provenant souvent des activités de production
d'énergie (charbon, pétrole, gaz naturel), des industries
chimiques et des activités agricoles (engrais, pesticides), une fois
libérés dans l'environnement sont soumis à des
transformations dues aux facteurs physiques, chimiques et biologiques, au cours
desquels ils peuvent soit être neutralisés soit au contraire
dispersés, avec pour conséquence une augmentation de la
toxicité.
Chaque année, des quantités ou des tonnes des
polluants sont déversées dans l'atmosphère. Ces polluants
impactent directement sur la qualité de l'air, de l'eau, des
végétaux et des animaux. Car, certains de ces polluants tels que
les pesticides ne sont pas biodégradables et par conséquent, se
retrouvent dans certains aliments sous formes de molécules ou de
résidus chimiques.
Ce document nous a permis de comprendre que les polluants ou
les pesticides déversés dans la nature pour la protection des
végétaux, certains de ces produits ne sont éliminés
définitivement. Les pesticides qui ne sont biodégradables
créé une chaine de contamination. En effet, ces polluants
persistants, représentent un danger permanent pour la nature, la faune
et l'humanité.
Car ces polluants une fois libérés dans l'air,
contaminent les plantes, les fruits, les poissons dans les cours d'eau. Ces
produits contenant les molécules de ces polluants finissent par
contaminer les hommes qui en consomment. C'est pourquoi on parle de la
toxico-vigilance pour les limites maximales de Résidus pour lutter
contre la contamination alimentaire.
Si cet ouvrage nous a aidé à comprendre
l'écotoxicologie, celui-ci s'apparente plus à un manuel des ONG
pour la défense de l'environnement. Ainsi, qu'en est-il donc de la
pollution des eaux ? C'est d'ailleurs l'objet du second ouvrage de cette
troisième rubrique.
« La pollution des eaux »,
c'est ainsi qu'est intitulé le second document de cette troisième
thématique. Il a été écrit par Jean-Bernard LEROY.
L'ouvrage-ci s'intéresse à la question de la pollution des eaux
dans ses différentes formes tout en touchant également l'aspect
de réglementation ou législation relative à cette
denrée précieuse.
A la question de savoir qu'est-ce- que la pollution des eaux,
l'auteur répond en ces termes : « l'on entend par
pollution d'une eau, l'ensemble des éléments qui
la
rendent impropre à un usage
déterminé. »23 Autant qu'il y a
d'usages de l'eau, autant il existe une variété de pollution.
C'est ainsi, que l'auteur fait la distinction suivante : les pollutions
domestiques, industrielles, accidentelles, radioactives et les pollutions
agricoles, etc.
En parlant de la pollution agricole laquelle fait l'objet de
notre préoccupation dans ce travail, l'auteur explique ce qui suit.
L'usage des engrais chimiques en lieu et place des engrais naturels dont le
recyclage est assuré par la nature. Ces engrais sont très
solubles car les plantes se nourrissent essentiellement des matières
dissoutes. Le drame est qu'une forte pluie survenant trop tôt
après la fumure entraînera une quantité notable d'azote et
de phosphore qui, petit à petit s'entassera au fond des rivières
qui reçoivent les eaux venant de ces champs.
L'usage des pesticides (insecticides, fongicides, etc.) et
d'autres produits phytosanitaires arrivent ainsi de la même
manière à se retrouver dans le lit des cours d'eaux qu'ils
polluent les eaux. L'auteur explique aussi que les molécules dont ces
pesticides sont formés, en général des
organochlorés, ne sont peu biodégradables. Une fois que ces
molécules sont emprisonnées dans la nappe souterraine, elles y
restent, et ce qui est plus grave, leur nombre augmente d'année en
année puisque les apports se poursuivent.
Pour ce qui est des conséquences de cette pollution,
elles sont nombreuses et variées. D'après l'auteur de cet
ouvrage, « Tous les ans, soixante (60) millions de tonnes de
produits chimiques sont commercialisés dans le monde, et cette
quantité est en augmentation. »24 Parmi
les effets de ces différentes pollutions, il y a : la mort des poissons,
l'aspect des mers et des rivières après les diverses
marées noires, les effets sur l'Homme (intoxication, diarrhée,
vomissement, rhume ou sinusite).
L'intérêt de cet ouvrage est qu'il nous a permis
de comprendre le danger que les produits chimiques représentent pour
l'Homme et l'intérêt qu'il y a à protéger l'eau dont
la survie de l'humanité entière en dépend. Cependant, en
parcourant ce livre, nous avons remarqué que certains points importants
n'ont pas été abordés notamment
23 (J-B) LEROY : La pollution des
eaux~~, Collection ~~Que
Sais-Je~~, PUF, Paris, 1994, P.22
24 Ibid., P.30
l'aspect réglementation relative à l'eau.
L'auteur s'est beaucoup focalisé sur le cas occidental notamment la
législation française en matière des normes et des
résidus des produits chimiques dans l'eau. Que nous dit donc le prochain
document?
Le volumineux document (884 pages) écrit par
Alice Couteux et Vilaine LEJEUNE, aborde les
pesticides sous toutes leurs variétés en commençant par
leur définition, leur mécanisme de production et leur aspect
sécuritaire. En parcourant ce document, cela nous a permis de comprendre
comment lire une étiquette sur l'emballage de produits phytosanitaires
et comment ces produits sont classifiés.
D'après les auteurs de cet ouvrage, «
la classification vise à identifier toutes les
propriétés physico-chimiques, toxicologiques et des
préparations ou leur utilisation
normale.»25 D'après eux toujours,
différents critères de classification et d'étiquetage de
ces substances existent.
ü D'abord la classification sur la base des
propriétés physico-chimiques. Il s'agit des substances et
préparations: Explosives (E), Comburant
(C), Inflammable (I) et
extrêmement-Inflammable (F+) ;
ü Ensuite, la classification suivant les
propriétés toxicologiques. Cette classification concerne à
la fois les effets aigües (à court terme) et à long terme
des substances et préparations. Ces effets découlent d'une seule
exposition ou d'expositions répétées ou prolongées.
Ces produits sont classés: Très Toxique (T+),
Toxique (T), Nocif (Xn), Irritant
(Xi), Corrosif (C), Sensibilisant ;
ü Enfin, la classification sur la base des effets
spécifiques sur la santé (Substances
CMR). On distingue : Cancérogène
(C), Mutagène (M) et Reprotoxique
(R) ;
ü En outre, il y a la classification sur la base des
effets sur l'environnement. Les substances et préparations dangereuses
pour l'environnement souvent symbolisées par N sont des
substances chimiques à la fois dangereuses pour l'environnement
aquatique et non aquatique.
La contribution de ce document à notre objet
d'étude est qu'il nous a permis de comprendre comment les produits
phytosanitaires sont-ils classés et quels dangers ces substances
chimiques représentent pour leurs manipulateurs (agriculteurs,
25 (A) COUTEUX et all : Index
phytosanitaire Acta 2004, 40ème Edition, Paris,
2004.
consommateurs des fruits et légumes) et pour la nature.
Toutefois, il y a lieu de remarquer que ce document ne nous a pas
proposé une législation en la matière. Les quelques textes
officiels évoqués à cet effet, relèvent du droit
français.
De plus, notons que les auteurs du document-ci militent en
faveur d'une utilisation accrue de ces produits phytopharmaceutiques dont la
toxicité de quelques uns n'est point à occulté. C'est
d'ailleurs dans ce contexte qu'ils ont affirmé qu' : «
avec des produits de plus en plus performants, toujours plus
spécifiques [&], la lutte chimique reste un outil essentiel et en
tout cas le plus performant de la protection des plantes.
»26 Si le document a permis à identifier
la nature des produits phytosanitaires et leur toxicité, le prochain
ouvrage nous conduira à savoir bien utiliser ces produits afin de ne pas
s'intoxiquer.
Le dernier document de cette troisième
thématique a été rédigé à la fois par
Gaëlle STIMAMIGLIO et Gérard
GENDRON. Il a pour titre: « Utilisation efficace et
sans risque des produits phytosanitaires en République Centrafricaine
»27. En parlant du cotonnier, les auteurs de ce
document admettent que c'est une plante fragile qui a plusieurs ravageurs (les
chenilles Endocarpiques, exocarpiques, les phallophages, les piqueurs-succeurs,
les acariens, etc.) contre lesquels il faut la protéger.
Ainsi, pour protéger le cotonnier contre ses ennemies,
le document propose deux types de luttes : chimique et agricole. La
première méthode consiste en l'usage des pesticides agricoles
pour éliminer les ravageurs. La seconde voudrait qu'on détruise
tous les résidus de l'ancienne culture pour ainsi nettoyer les sites
larvaires des anciennes parasites en la préservation de nouvelles
parcelles.
L'autre aspect important abordé dans ce document, c'est
le phénomène de résistance des ravageurs du cotonnier aux
produits phytosanitaires. Notons que la résistance (qui diminue
l'efficacité du produit) et la toxicité sur l'Homme, les animaux,
la flore et la faune aquatique sont les principales causes pour lesquelles
certains produits phytopharmaceutiques peuvent être retirés du
circuit commercial. C'est d'ailleurs dans ce contexte qu'on parle des polluants
organiques persistants (POPs).
26 Ibid., P.32
27 (G) STIMAMIGLIO et (G) GENDRON :
Utilisation efficace et sans risque des produits phytosanitaires en
République Centrafricaine, Arysta Life science, Paris,
2007
Les pops sont des matières ou des substances actives
qui sont solubles dans l'eau et non biodégradables. Ces produits, s'ils
sont lâchés dans la nature ou l'environnement, ils ne
disparaissent pas pour autant. Ils se retrouvent dans le lit des cours d'eau
par le ruissellement des eaux de pluie qui entraine leurs molécules. Ces
molécules se retrouvent également chez les poissons qui en
ingurgitent, les plantes aussi en conservent. L'Homme en consommant ces
poissons contaminés ou les fruits traités par ces produits
chimiques, s'intoxiquent. La compilation de ces molécules à long
terme finira par avoir des effets nocifs sur celui-ci.
Par rapport à ces dangers auxquels tout le monde est
exposé en permanence (agriculteurs, manipulateurs, consommateurs des
fruits et légumes) que certains produits ont été
retirés de la circulation et interdits d'usage selon les normes
phytosanitaires de l'OMS et de la FAO. Parmi les POPS utilisés en RCA et
qui sont maintenant interdits d'usage, nous avons :
ALDRINE, CHLORDANE,
DDT, DIELDRINE,
ENDRINE, HEXACHLOROBENZENE,
HEPTACHLORE, TOXAPHENE.
Notons que depuis l'année 2005 jusqu'aujourd'hui, seuls
les produits binaires suivants sont autorisés et continuent d'être
utilisés dans la zone cotonnière de la République
Centrafricaine. Il s'agit de :
ü Cypercal P672 EC (cyperméthrine 72g/l +
Profénophos 600g/l) ;
ü Cypercal P654 EC (cypermethrine 54g/l + Profénophos
600g/l).
Le premier produit est destiné à tuer les
acariens (Acaricides) tandis que le second est destiné à lutter
contre les pucerons (Aphicides).
En abordant l'aspect sécuritaire, le document
reconnaît la toxicité de ces produits phytosanitaires sur la
santé de l'Homme, le principal manipulateur, mais aussi sur les
mammifères, les insectes (pollinisateurs et auxiliaires) et les
poissons. Les voies d'absorption de ces produits dans l'organisme humain sont
nombreuses : ingestion, contact avec la peau, inhalation. Quant aux risques,
ils sont repartis à chaque étape : pendant le transport, le
stockage, la préparation de la bouillie, lors de l'application du
produit, après le traitement.
Pour finir, disons que ce document est plein
d'intérêt pour notre sujet d'étude. Il nous a permis
d'apprendre d'avantage sur les pesticides, les dangers ou risques qu'ils
représentent pour leurs principaux manipulateurs (paysans) et les
précautions à prendre pour éviter de s'intoxiquer. Si le
document-ci a contribué à étayer notre objet
d'étude et montrer l'avantage qu'il y a à protéger le
cotonnier en vue d'augmenter le rendement à l'hectare, cependant, il ne
nous apprend pas la manière à laquelle l'encadrement technique
des paysans doit se faire sur le terrain. L'autre limite de ce document vient
du fait qu'aucun aspect réglementaire n'a pu être
évoqué.
C'est d'ailleurs dans ce contexte de protection des
populations contre les risques et les dangers que représentent ces
produits phytosanitaires que les pays de la CEMAC ont mise en place une
institution inter-état en vue de réglementer le secteur des
pesticides. L'aspect réglementation et homologation fera l'objet de
notre prochaine thématique.
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