II.3. Méthodologie d'étude
II.3.1. Installation des circuits phénologiques
Pour déterminer les caractéristiques
phénologiques et le diamètre de fructification de M.
laurentii nous avions mis en place deux circuits phénologiques dans
nos deux régions d'étude, Bolobo et Kinshasa. Nous avions suivis
mensuellement dans chaque site, de façon individuelle pendant au moins
une année, la phénologie (feuilles, fleurs, et fruits) de 221
arbres numérotés et localisés géographiquement
à l'aide d'un GPS. Ce suivi couvre la période allant du 01
juillet 2010 au 07 juin 2011.
Dans la région de Bolobo, le circuit
phénologique était installé dans une mosaïque
forêt dense et forêt secondaire. Par contre à Kinshasa, il
était installé dans quelques quartiers
périphériques de la commune de Lemba (Righini, Mont-Amba,
Mbanza-Lemba, plateau de professeurs, Village Kinduku), de Mont-Ngafula
(Concession Bianda et Ecole Eucalyptus), et de Kimwenza.
Les arbres (diamètre =10 cm) ont été
sélectionnés dans les emplacements « représentatifs
» (par exemple, tous ne devaient pas être situés en
lisière de grandes éclaircies, leur houppier devaient ~tre
clairement visible d'au moins un endroit) ; ce qui fait qu'une
préférence a été portée sur les arbres
placés à une distance telle qu'ils étaient facilement
visibles depuis une piste, un chablis ou un transect.
II.3.2. Prélèvements des données
Pour effectuer nos relevés phénologiques dans
les deux régions durant une période aussi longue, nous avions
scindés les équipes de terrain en deux groupes. Le groupe de
Bolobo était dirigé par Mr Bedel Iboto (chef d'équipe) et
celui de Kinshasa par Mr Anicet Malom. Ces deux groupes travaillaient sous la
supervision de l'Assistant Pisco MENGA.
Les paramètres relevés sur le terrain sont
consignés sur une fiche de relevés (voir tableau 1). Ces fiches
sont numérotées et comportent 2 types d'informations :
a) Les données fixes : Elles
permettent de localiser et d'identifier les arbres
concernés par le suivi phénologique. Chaque arbre était
marqué de façon permanente, sa localisation était
déterminée et son diamètre mesuré. Les principales
données fixes prisent en compte sont :
- L'habitat1: défini brièvement le milieu
dans lequel l'arbre croit.1
- 1EDICioE1F 1situe l'arbre sur le dispositif
phénologique
- N° ou code de l'arbre concerné1: 1Il
s'agit du numéro de dénombrement de l'arbre au moment de
l'installation du circuit phénologique.
- Coordonnées GPS de l'arbre1: Ces
coordonnées ont été prises 1en système
géodésique WGS 84 avec des grilles Lat/long
hddd°mm'ss.s''.1
- E1dECT1: Cette rubrique « date » renseigne
pour chaque arbre le jour (ou le mois) à laquelle les relevés ont
été faits.
- Le nom de l'observateur était inscrit sur
chaque fiche de relevé. 1
Tableau I. Exemple de fiche de prise de données
phénologiques.
Fiche n° : ......... Observateur :
........................«
Location : ......... Date:
«..............................«
Habitat : : .........«
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FEUILLES
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FLEURS
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FRUITS
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N° Placette
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N° de l'arbre
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Coordonnées
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Statut
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DBH
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FJ
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FM
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FS
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FRI
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FRM
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Remarques
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FJ : feuilles jeunes, FM : feuilles matures, FS : feuilles
sénescentes, FRI : fruits immatures, FRM : fruits matures
Dans cette fiche, la colonne « remarque » inclue
toutes les observations de caractéristiques pouvant présenter un
intér~t particulier ou étant en liaison avec l'une des
données relevées (la présence des dégâts dus
aux insectes, à des animaux, les branches cassées, la
défeuillaison, les lianes sur l'arbre, la maladie constatée,
chute d'arbre à proximité, indices au sol des fruits, fleurs et
semis). La quantification des indices au sol se fait de la manière
suivante : la présence peu abondante (5 indices au moins pour une
caractéristique) et la présence abondante (plus de 5 indices).
[Les données mensuelles :
1Elles sont collectées sur le terrain tous les mois, au moins
pendant une période d'au moins un an. Le principe était de
contrôler mensuellement chaque arbre, de préférence chaque
2ème semaine du mois. Elles concernaient :
- Les jeunes feuilles, les feuilles matures et les feuilles
sénescentes ; - Les fleurs;
- Les fruits immatures sur l'arbre et les fruits mErs sur
l'arbre.
La mesure de diamètre de chaque arbre a
été effectuée en suivant les conventions de Dallmeier
et al. (1992). Dans chaque site, seuls les arbres de diamètre =
10 cm dont le houppier était clairement visible d'au moins un endroit
ont été sélectionnés, numérotés, et
regroupés en 7 classes de diamètre d'une amplitude de 10 cm, en
raison d'un minimum de 30 arbres par classe de diamètre, afin d'obtenir
des données statistiquement fiables.
Le statut social de chaque arbre dans la communauté
forestière a été estimé suivant Doucet (2003) :
l'arbre est dominant, si sa cime n'est voisine d'aucune autre cime. Il est
co-dominant, si sa cime est voisine d'une ou plusieurs autres cimes sans pour
autant ~tre dominée par celle(s)-ci, et dominé, si sa cime est
dépassée par celle d'un ou plusieurs autres arbres.
Figure 8 . Anicet MALOM sur le terrain dans le site de
Kinshasa/ Mont-Ngafula (Source : Photo Anicet MALOM)
La prise de données était effectuée
toutes les deuxièmes semaines de chaque mois, et les observations
portaient sur la présence (ou l'absence) de fleurs, de fruits (immatures
et matures), et de feuilles (jeunes, matures, et sénescences), afin
d'obtenir la proportion d'arbre ayant présenté ou non une
phénophase quelconque. Les feuilles jeunes, matures et
sénescentes étaient détectées par le changement de
couleur du vert au jaune.
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