CHAPITRE PREMIER : DEFINITION DES CONCEPTS CLES
I.1.Paludisme
Aussi appelé malaria, c'est une maladie infectieuse due
à un parasite du genre Plasmodium (falciparum,
malariae, ovale, vivax) propagée par la piqûre
de certaines espèces de moustiques anophèles femelles
infestâtes. On pensait à l'origine que cette maladie provenait des
zones marécageuses, d'où le nom de paludisme dérivé
du mot ancien palud ou marais. En 1880, les scientifiques ont découvert
la véritable cause du paludisme, un parasite unicellulaire appelé
Plasmodium.
I.2.Neuropaludisme
La définition du paludisme grave proposée par
WARELL et al. En 1990 est la plus admise `'présence
d'hématozoaires au stade asexué associée à un ou
plusieurs des signes décrits ci-dessous» :
> Un neuropaludisme est un coma profond non réactif
aux stimuli nociceptifs, à l'exception des autres causes
d'encéphalopathies (l'hypoglycémie, les
méningo-encéphalites, l'éclampsie et les comas
métaboliques) ;
> En outre le neuropaludisme est une encéphalopathie
aigue fébrile due à P. falciparum qui réalise une
véritable urgence diagnostique, thérapeutique, mais aussi un
problème majeur de santé publique. Sa létalité est
élevée et elle constitue avec l'anémie
sévère les formes les plus fréquentes du paludisme grave2
3.
2 WARRELL DA, Pathophysiologie du paludisme grave in
cahier de santé, pp 276-279 , 1993
3EHOLIE S.P EHUIE, ADOU-BRYNK. KOUAMEKE, TANANA et al.
, Paludisme grave de l'adulte autochtone
a Abidjan, Cote d'ivoire in Bull soc pathol EXOT,
97,340-344 ; 2004
7
I.3. Épidémiologie du neuropaludisme
Les faciès épidémiologiques du
neuropaludisme et de ses complications neurologiques sont très
différents chez les sujets vivant en zones d'endémicité et
chez les voyageurs tropicaux de retour dans les pays industrialisés.
I.3.1. Dans les zones d'endémicité
En 2003, 76 pays ont officiellement rapporté à
l'O.M.S l'existence d'une transmission palustre sur leur territoire.
En 1990, ils étaient 107 mais cette diminution est
essentiellement le fait de pays peu impaludés ; elle est peu sensible
dans le bastion palustre africain subsaharien4].
Dans ces zones, le neuropaludisme a les caractéristiques
suivantes :
> 1à 12 cas pour 1000 enfants et par an ;
> le neuropaludisme intervient pour 10% des hospitalisations
pédiatrique ;
> létalité : 18,6% ; 3000 enfants subsahariens
en décèdent chaque jour5.
Dans ces zones à forte transmission permanente, la
mortalité est essentiellement infantile car :
> le nouveau- né est relativement protégé
par les anticorps de type Ig G maternotransmis ;
> les sujets plus âges ont une prémunition
naturelle, attestée par le fait qu'ils aient survécu aux premiers
accès dans la prime enfance ; sauf dégradation de cette
prémunition (maladie intercurrente, grossesse, etc.) ou arrêt
d'entretien lié à une migration dans une zone indemne de
paludisme (supérieur à 4 ans)6.
4 Le gros F., ARNAUD A., EL MIMOUNI B et al.
Paludisme d'importation en France métropolitaine,
données
Épidémiologies 2001-2004 ;
5 IDRO R. , KENKINS N. E, NEWTON C. Pathogenics,
clinical features and neurological autcome of cerebral Malaria: Lancet
neurol 2005;12,40,827
6 UNICEF, ROLL back malaria, Le paludisme une cause
majeure de la mortalité infantile de pauvreté en Afrique,
UNICEF 2004
8
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