Au Moyen-âge, on bâtissait des cathédrales
à la gloire de Dieu. A Metz, pour filer la métaphore, on
décide de célébrer l'éclat de la ville. Il est
nécessaire pour cela de revenir également sur l'histoire d'un
homme, l'ancien Maire de Metz, Jean-Marie Rausch.14 Elu en 1971, il
ne peut s'empêcher de constater que la ville est desservie par une
mauvaise image. Plusieurs raisons à cette observation : Les hommes
mobilisés pendant la guerre à Metz ont vécu un des hivers
le plus froid. On conserve le cliché de Metz comme étant une
ville de caserne, proche de la sidérurgie dont on connait les
désagréments. Enfin, si la guerre a fait peu de
démolitions, Metz subit les conséquences du baby-boom et est
confrontée à un manque de logements. Avant l'arrivée de
Jean-Marie Rausch, on avait commencé pour cette raison à entamer
de nombreuses démolitions dans la ville pour y faire des logements.
Autant que faire se peut, le maire et son adjoint, Jean-Marie Pelt tentent de
stopper les travaux de démolition à la faveur d'une restauration
du patrimoine. Suite à son élection, la journaliste Catherine Ney
était venue interviewer Jean-Marie Rausch et lui avait confié
qu'elle avait fait le déplacement uniquement pour l'interview mais que
Metz n'était pas une belle ville et qu'elle n'était pas
préte d'y revenir. Quelque peu offensé par la réaction de
la journaliste, le maire fait alors appel à Georges Chétochine,
grand communiquant parisien à l'heure où les villes
n'étaient pas encore très aux faits de la communication. Il vient
à Metz et rend son avis en établissant le problème : La
ville bénéficie d'un mauvais stéréotype. Pour lui
:
« On ne lutte pas contre un stéréotype de
face en essayant de le nier, il faut lui substituer un autre
stéréotype mais c'est une opération de très longue
durée ».
Jean-Marie Rausch prend note de ces paroles. Cependant il sait
qu'un temps long sera
nécessaire pour parer à cette image.
Avec les conseils de Jean-Marie Pelt, il fait nettoyer
les façades,
augmente la surface des espaces verts et fait réaménager les
bords de la
14 Entretien réalisé avec M. Jean-Marie
Rausch, le 16 février 2011 à Metz.
Moselle. Deux mandats sont passés, des
améliorations ont été apportées, il y a un
réel embellissement de la ville mais cela ne se sait pas encore. Une
solution peut être apportée en attirant des services, des
sociétés et des capitaux. A ce titre, il nous parait juste de
rappeler que:
" La notion d'attraction s'est confortée à
la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème
siècle par l'analogie scientifique que l'on établit entre les
établissements humains et la science physique qu'il s'agisse
d'astronomie ou d'aimantation. La science physique se croise avec un autre sens
donné au XVIIème siècle au mot attrait qui signifie
séduction exercée par une personne ou un paysage.
»15
Avec l'émergence des nouvelles technologies,
l'idée de créer un technopôle apparaît
nécessaire. Elle est concrétisée en 1982 avec Georgia
Tech, en s'inspirant des modèles américains et du modèle
français de Sofia-Antipolis avec un parc d'activités de 200 ha
spécialisé dans la télématique et les
systèmes de communication. A ce moment-là, Jean-Marie Rausch
s'aperçoit que pour attirer la venue de cadres, d'industries et de
services, il faut impérativement que le niveau d'équipements
culturels et la vie culturelle s'enrichissent. Ce dont Thierry Jean,
président de la commission économique d'intérêt
communautaire de Metz Métropole16 convient en souriant:
" Quand on veut faire venir un cadre, il faut d'abord
convaincre sa femme ! Pour linstant, c'est plus facile à Montpellier ou
à Nantes qu'à Metz. Mais petit à petit, le Centre
Pompidou-Metz pourrait changer linconscient collectif. »17
L'état des lieux culturels de la ville de Metz est
fait assez rapidement, en accordant qu'il y a un musée, mais celui-ci
est ancien et ne possède que très peu d'art contemporain. Il y a
peu de musique. Grâce à la récupération de
l'orchestre de Strasbourg, il est possible d'avoir des concerts de
qualité. Ce qui nécessite l'ouverture d'une salle
dédiée. Jean-Marie Rausch décide alors de
réhabiliter l'ancien arsenal, construit entre 1860 et 1864, pour en
15 Roncayolo Marcel, « Réflexions autour
de la notion d'attractivité », L'attractivité des
territoires : regards croisés, p.43.
16 Thierry Jean est adjoint au Maire de Metz actuel :
Dominique Gros (PS): au développement économique, au commerce,
à l'artisanat, aux foires et aux marchés, et au tourisme.
17 Nicolas Bastuck et Claire Guillot, « Le Centre
sera-t-il une manne pour la région ? », Le Monde Spécial,
mardi, 11 mai 2010, p. 4 Spécial Centre Pompidou-Metz.
faire une salle de concerts entre 1984 et 1989. La
rénovation est confiée à Riccardo Bofill et
désormais, musique, danse et création contemporaine trouvent leur
expression à Metz. Il est éventuellement question d'accueillir
à Metz le legs universel de Bernard Buffet si un musée peut
l'accueillir mais au dernier moment, les héritiers se rétractent.
En 1998, la Ministre de la Culture, Catherine Trautmann manifeste la
volonté de fêter le passage au XXIe siècle. La commission
est présidée par Jean-Jacques Aillagon (alors président du
Centre Georges Pompidou) à laquelle Christine Raffin, adjointe à
la culture de M. Rausch, participe. En 1999, Catherine Tasca remplace Catherine
Trautmann, mais la moitié des projets de ville passant à l'an
2000 est éliminée pour des raisons budgétaires.
Jean-Jacques Aillagon annonce à Mme Raffin que Metz n'est plus
retenue.
Depuis qu'il assure la direction du Centre Georges Pompidou
en 1996, d'importants travaux ont impliqué une longue fermeture du
Centre. Néanmoins le Centre manifeste le souhait d'exposer les
collections nationales, malgré les travaux. Cela entraîne la
création d'un programme « hors les murs », qui permet avec
l'aide de grands musées en région, de présenter sur tout
le territoire français mais également à l'étranger,
une trentaine d'expositions. Le succès de cette politique offre alors un
nouvel horizon au Centre Pompidou, celui de créer un autre Centre
Pompidou en région. Au fil de la conversation, il lui fait part de son
intention de décentraliser le Centre Georges Pompidou. Il fait
état du projet et de l'avancement de la proposition faite à
d'autres villes. En l'espèce, il est mentionné que l'engagement
ne pourra être fait par l'Etat mais uniquement par les
collectivités territoriales. Refus de la part de Martine Aubry à
Lille, du maire de Caen qui n'a pas voulu laisser un chantier à son
successeur. A Montpellier, Georges Frêche était d'accord à
la condition que l'Etat paie. Il avait été question de Villeneuve
d'Ascq également. André Rossinot, maire de Nancy, n'avait pas les
moyens pour réaliser le projet. Christine Raffin propose à
Jean-Jacques Aillagon de rencontrer le maire de Metz. Ayant passé une
infime partie de son enfance à Metz, il connait la Lorraine et les lieux
communs qui obstruent son avenir, il est assez peu séduit par
l'idée. Néanmoins Jean-Jacques Aillagon accepte un
déjeuner à Metz en compagnie du Maire et de Mme Raffin.
Conquis par l'idée d'une décentralisation du
Centre Georges Pompidou à Metz, M. Rausch ne fait pas la sourde oreille
et en demande le prix. M. Aillagon répond alors qu'il en irait de
vingt-cinq millions d'euros. Lors de notre interview, Jean-Marie Rausch nous
apostrophe en nous rappelant qu'il a été
ministre de François Mitterrand pendant quatre ans18 , qui,
au cours d'un entretien lui parlait des grands travaux en le prévenant
que : « quand on vous annonce un chiffre, multipliez le toujours par deux
ou par trois, pour avoir une estimation à peu près fiable ».
En se souvenant de ce dialogue, Jean-Marie Rausch sur un ton interrogateur dit
à Jean-Jacques Aillagon : « Donc ça fait soixante millions
d'euros ? ». Ce, à quoi, Jean-Jacques Aillagon, interloqué
demande s'il se rétracte. Jean-Marie Rausch a alors répondu :
« Si, je prends parce que moi j'ai les moyens. ». D'un air
assuré, l'ancien maire nous annonce qu'il avait géré la
ville en bon père de famille, qu'il était économe et que
par voie de conséquence, il était possible de réaliser un
tel projet. Stupéfait de voir un projet, qu'il pensait avorté,
Jean-Jacques Aillagon s'étonne de la certitude de la réponse, de
la rapidité tout en n'omettant pas l'éventualité d'un
refus en conseil municipal. Paroles sur lesquelles, M. Rausch affirme la
certitude qu'il aurait à convaincre son conseil en demandant à M.
Aillagon de ne pas proposer le projet ailleurs. De fil en aiguille, le maire en
parle à ses adjoints qui étaient tous d'accord. Aucun ne s'est
d'ailleurs posé la question de savoir s'il avait les moyens, " s'il
le proposait, c'était parce qu'il était slir d'avoir les
crédits pour » comme le relate Thierry Jean dans
l'émission Sur les docks. 19 En conseil municipal,
Jean-Marie Rausch réussit à obtenir l'unanimité, y compris
de son opposition de gauche. Schéma presque similaire à la
Communauté d'agglomération de Metz Métropole20
avec 150 voix pour, sur 200.
Metz avait donc plusieurs éléments à sa
faveur comme le résume Patrick Thull21 : une position
géographique intéressante avec la proximité relative de
l'Allemagne, du Luxembourg, de la Suisse, de la Belgique et des Pays-Bas ;
l'arrivée du Tgv Est en 2007 ; des finances saines et la volonté
d'un maire prompt. L'auteur assure qu'outre la fermeté du prix : "
S'il est un autre sujet sur lequel Jean-Marie Rausch sera
intransigeant,
18 Ministre du commerce extérieur de juin
1988 à mai 1991, Ministre délégué aux postes et aux
télécommunications de mai 1991 à avril 1992 et Ministre
délégué au commerce et à l'artisanat d'avril 1992
à octobre 1992.
19 « Jean-Marie Rausch et moi : la conquête du
pouvoir »,
20 Il s'agit de l'ancien nom de la communauté
d'agglomération, abrégée par le sigle CA2M. Par
convenance, on utilisera désormais dans nos références
à celles-ci, le nom actuel, Metz Métropole.
21 Jean- Marie Rausch, la passion de Metz,
Chapitre XVIII « Le père du Centre Pompidou-Metz », pp.269-
277.
c'est bien sur la date d'ouverture du musée. En
forme de boutade, il menace de se représenter en 2007 si les
délais ne sont pas tenus... »22
En outre, la municipalité disposait d'un terrain
central proche de la gare disponible et d'un quartier : le quartier de
l'Amphithéâtre, à urbaniser. En l'occurrence, ce terrain
était une friche de cinquante hectares qui avait servi d'ancienne foire
d'expositions, de gare de marchandises et de terrain pour les militaires. Il a
été classé comme Zone d'Aménagement Concerté
(ZAC) depuis février 2000. En 2002, les Arènes23,
nouveau palais omnisport de Metz avaient été inaugurées et
quelques mois plus tard, c'était au tour du parc de la
Seille24, dans ce même quartier. Par ailleurs, une demande
forte de bureaux se faisait sentir tandis que la ville voulait montrer sa
volonté de rechercher une certaine mixité entre commerces,
bureaux et logements. Des engagements fermes auraient été pris
pour neuf hectares. « Les premiers permis de construire ont
été déposés; pour le reste, les négociations
sont très avancées », assure Richard
Lioger25, premier adjoint26 chargé de l'urbanisme.
D'importants promoteurs sont en lice: Nexity, Nacara, Lazard, Bouygues... Des
entreprises telles Batigère, la Foncière des régions
27souhaitent installer leur siège sur le site, où un
hôtel, une crèche, une halle commerciale et un centre des
congrès devraient voir le jour. Un premier îlot est censé
sortir de terre au printemps 2012. On le voit, il s'agissait d'insérer
le Centre Pompidou-Metz dans un espace global, repensé et
réaménagé. D'une manière plus
générale, on peut remarquer que la vie culturelle est devenue un
indicateur de la qualité de vie qu'offre une ville, la création
de nouveaux équipements culturels vise à la doter d'une
infrastructure de prestige autour de laquelle s'articule l'ensemble d'un projet
urbain. Ces équipements sont conçus comme des outils de la
restructuration urbaine en créant de nouvelles centralités et de
nouveaux flux, participant à la revalorisation foncière et
à une requalification symbolique de la ville. Ainsi, dans un contexte
concurrentiel, les villes touchées par la crise industrielle ont mis en
place des actions destinées à rendre leur territoire attractif.
Créer une atmosphère créative permettrait
22 Ibid., p. 275
23
http://www.metz.fr/metz2/sortir/arenes/index.php
24
http://www.metz.fr/metz2/decouvrir/jardin/parc_seille.php
25Nicolas Bastuck, « Spécial Metz La
Bilbao de l'Est s'expose », Le Point, no. 1963, Villes, jeudi 29
avril 2010, p. 163-167.
26 De Dominique Gros, élu en 2008.
27
http://www.mairie-metz.fr/metz2/actions/projets_urbains/amphitheatre/index.php
d'attirer des talents et des entreprises. Le dynamisme des
villes se mesurerait alors à l'attractivité culturelle, qui
pourrait potentiellement attirer des capitaux économiques.
On peut penser comme Elsa Vivant que :
" La culture est ainsi utilisée dans le cadre des
politiques urbaines en tant qu'outil de valorisation de l'espace. (...) La
ville créative serait cela : un activisme culturel des élus
municipaux destiné à susciter le retour en ville de la population
aisée et cultivée. »28
En effet, méme si le choix des entreprises n'a pas
été entièrement décidé par la
municipalité Rausch, on peut considérer qu'il s'agissait d'un
tout. Le Centre Pompidou-Metz sortirait ainsi du lot, comme au coeur d'un
écrin. Sauf que les travaux et le chantier d'aménagement ne se
sont pas déroulés aussi rapidement que prévu. Dans notre
entretien, Jean-Marie Rausch estimait que s'il y avait un « loupé
»29, c'était celui de ne pas avoir mené de front,
la construction du palais des congrès ainsi que des logements, ce que la
municipalité entrante n'a pas poursuivi. D'un autre côté,
en lisant la seule description du projet du quartier de
l'Amphithéâtre, on découvre que chacun essaie se s'attirer
la rançon de la gloire :
" Le projet d'aménagement du Quartier de
l'Amphithéâtre est reparti sur des bases saines et attire à
nouveau [nous soulignons] les promoteurs. La sortie de terre de ce
quartier se fera îlots par îlots dans une logique de mixité
des fonctions, de qualités environnementales et d'attraction du site
grâce au Centre Pompidou-Metz. » 30
De fait, le Centre Pompidou-Metz ouvre une de ses galeries
face à un « no man's land » urbanistique, avant on
l'espère d'avoir un nouveau panorama, d'ici
201831orienté vers un point de vue choisi, comme le sont
déjà les galeries 2 et 3 exposées respectivement vers la
gare et la cathédrale.
28 Elsa Vivant, p.12
29 Interview Jean-Marie Rausch, le 16 février
2011, réalisée à Metz.
30
http://www.mairie-metz.fr/metz2/actions/projets_urbains/amphitheatre/index.php
31 Si les travaux sont menés à terme en
temps et en heure.
http://www.centrepompidou-metz.fr/le-quartieramphi
Pour autant, l'ancien maire n'hésite pas à
mener un parallèle avec Bilbao qui avait fait son palais des
congrès et ses bureaux en même temps : " L'idée
était la même du point de vue urbanistique. Ici, ça
viendra, je n'ai aucune crainte. »32 Pour lui, une chose
est sûre : " Le Centre Pompidou-Metz va générer un
retour plus important que ce qui a été engagé.
»33
On peut alors se demander s'il s'agit d'opportunisme
politique de la part de l'ancien maire. Selon Thierry Jean34, "
ce n'est pas un stratège, il fonctionne à l'instinct, ce n'est
pas un opportuniste au sens de Dutronc35». Toutefois, on
constate que malgré tout, M. Rausch envisageait de refaire un mandat en
2008. Il concède qu'il a été battu et qu'il a pris
conscience que ce ne serait pas possible. Magnanime, il affirme ensuite qu'il
n'y a aucun regret à avoir et que son successeur, Dominique Gros, a
encore de beaux jours devant lui, car il n'a aucun dauphin.36 On
remarque alors que Jean-Marie Rausch nourrit, comme l'indique le titre du livre
de Patrick Thull, un réel amour pour Metz et était quelque peu
visionnaire, puisque lorsqu'il détaille l'histoire du Centre
Pompidou-Metz, il remonte à l'aune de son premier mandat. Le point de
vue de Georges Chétochine, ne lui a pas été
indifférent. Il accorde qu'il n'est pas " un fana de l'art
contemporain. Je suis un fana des nouvelles technologies. J'ai pris l'art, je
l'avoue, je reconnais, parce que je savais que c'était indispensable
pour attirer même des gens des nouvelles technologies. » On est
en droit de dire que le maire était pour le moins précurseur. Il
affirme d'ailleurs que si beaucoup l'ont critiqué ou ont douté de
lui pour le technopôle, que peu de gens lui ont fait la même
remarque pour le Centre Pompidou-Metz.37 Ainsi,
apparaîtra-t-il pour la postérité. Car tout le monde
reconnaît sa paternité pour ce projet :
" Un grand maire laisse toujours une trace
derrière lui.38 Je pense que la trace que je laisserais ce sera
Pompidou, et curieusement ce sera la culture. (...). Alors que je ne suis pas
un homme de l'art. »39
32 Interview Jean-Marie Rausch,
réalisée le 16 février, à Metz.
33 Ibid.
34
http://www.franceculture.com/emission-sur-les-docks-%%AB-jean-marie-rausch-et-moi-22-la-perte-dupouvoir%%BB-2011-05-25.html
35 Le refrain de la chanson dit : « Il y en a
qui contestent, qui revendiquent et qui protestent. Moi je ne fais qu'un seul
geste, je retourne ma veste. Je retourne ma veste toujours du bon
côté. »
36 Interview Jean-Marie Rausch, le 16 février
2011, réalisée à Metz.
37 Ibid.
38 Jean-Marie Rausch a été maire de Metz
pendant 37 ans.
39 Interview Jean-Marie Rausch, le 16 février
2011, réalisée à Metz.
Si l'on condense notre pensée, celle de Bruno Racine,
alors président du Centre Georges Pompidou, la synthétise ici
:
« Le choix de Metz résulte d'une double
volonté : d'un côté, la yille et son maire, Jean-Marie
Rausch, ont fait le pari d'un ambitieux projet culturel comme vecteur d'une
image renouvelée de la cité, aussi bien que d'une mobilisation
des habitants autour d'une vaste question d'urbanisme, de l'autre
côté, le Centre Georges Pompidou, encouragé par l'Etat,
entendait démontrer en acte que les grandes institutions parisiennes
étaient au service de tous et n'avaient rien perdu de l'élan
originel. »40
Nous avons vu que le Centre Pompidou-Metz émanait sur
la volonté et le rôle déterminant d'un homme, Jean-Marie
Rausch. Pour nous, il est incontestable que sa seule ténacité,
inscrite dans une temporalité particulière, qui a fait se
repenser le modèle culturel du Centre Georges Pompidou, a
été déterminante. Dans ce mouvement de
déconcentration, Rausch a joué un rôle important. Il a
été convaincu pour sa ville de l'aubaine du projet. Aussi, cette
force a réussi à lui permettre de mobiliser toutes les
équipes dont il avait besoin pour faire aboutir ce projet.
Il nous faut maintenant nous questionner sur la rencontre
entre le Centre Georges Pompidou et les collectivités territoriales.
D'emblée, cette solution a été envisagée par le
Centre Georges Pompidou, c'est pourquoi il est nécessaire de
s'interroger sur la façon dont la déconcentration s'est
opérée. On cherchera à connaître les financements de
ce nouvel établissement, en région et la façon dont le
projet a été mené entre les collectivités
territoriales.
40 Bruno Racine, président du Centre Georges
Pompidou, avant propos Concours du Centre Pompidou-Metz, p.6-7.