III. Politique d'établissement: accueil et
animations
1. Des handicaps, des aménagements
Pour accueillir les personnes âgées
à la bibliothèque, la question de l'accessibilité du lieu
est primordiale. La bibliothèque doit être facile d'accès,
la présence d'escalier est problématique et le mobilier doit
être adapté. Il faut aussi se poser la question de la disposition
des livres (ils doivent être à portée de main). Les
étagères ne doivent être ni trop basses ni trop hautes (ce
qui vaut d'ailleurs pour tous les publics). Il n'est pas aisé de pouvoir
se relever une fois assis dans une chauffeuse pour une personne
âgée. Les fauteuils hauts sont donc plus adaptés.
L'éclairage doit permettre une lecture aisée et la
signalétique est faite pour un repérage facile. Ces
considérations matérielles réglées, il faut prendre
le temps d'accueillir la personne âgée, de l'accompagner. Il faut
se rendre disponible, s'adapter à plus de lenteur, adapter sa voix et
prendre le temps d'articuler.
Un personnel spécifique: les
bénévoles qui sont présents dans 50% des
bibliothèques interrogées. D'ailleurs, la
Médiathèque départementale Diois-Vercors nous indique
qu'au niveau de la médiathèque départementale des
journées d'informations et de formations sont dispensées
auprès des bibliothécaires bénévoles du
réseau pour travailler avec le public âgé notamment dans
les résidences.
a. La malvoyance
La déficience visuelle est un handicap
fréquent chez les personnes âgées. L'édition
à gros caractère est une édition adaptée et
travaillée. Elle ne consiste pas seulement à un agrandissement de
la police. Les éditions VDB ou encore ADV, éditions Olivier Four
par exemple, ont crée une typographie spécifique qui correspond
à la physiologie de l'oeil. Chaque ligne a 40 signes et des marges
extérieurs et intérieurs de 3,5cm de coté. Les personnes
opérées de la cataracte par exemple, n'ont pas de vision
périphérique. Ces marges sont donc nécessaires Le papier
adopté est blanc mat, légèrement jaune, de façon
à ce que la brillance, fatigante pour les yeux soit
éliminée. Tout est pensé, la reliure permet donc aux
livres de s'ouvrir et tenir à plat. On peut les poser sur un pupitre,
sur les
genoux ou l'oreiller, ce qui convient parfaitement aux
personnes âgées immobilisées. La couverture est prise en
compte pour que le livre soit d'un poids << normal ». Le choix des
titres est primordial, car l'édition s'effectue presque exclusivement en
un seul tome de 500 pages maximum.
Les médiathèques se doivent de
connaître les habitudes des éditeurs en << gros
caractères » afin d'offrir aux lecteurs un choix variés de
titres. En effet, ces derniers peuvent proposer aussi bien des oeuvres dites
classiques que les livres qui font l'actualité.
Beaucoup d'établissements mettent en place des
aides optiques en direction des personnes malvoyantes. La plupart consistent en
un grossissement de l'image qui atténue la difficulté à
voir les détails. Pour cela, les bibliothèques mettent à
disposition des loupes à main, des loupes à poser, des loupes
éclairantes, des systèmes télescopiques ou microscopiques.
Tous ces moyens sont transportables et permettent donc de déambuler
librement dans les rayons.
La médiathèque centrale Jean-Jacques
Rousseau à Chambéry a, elle, mis en place un dispositif de
marquage au sol (lignes de guidages blanches sur fond noir) bien visible et
complet qui facilite le déplacement autonome des personnes en situation
de déficience visuelle.
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