ANNEXE 4
Témoignages : les abus de la psychiatrie
Le temoignage d'une éléve
infirmiére en stage en psychiatrie :
« Je suis actuellement en stage en psychiatrie dans un CHS
dans le cadre de mes études d'infirmière et grande est ma
tristesse et mon incompréhension devant les traitements utilisés
en psychiatrie. [...] Quelle dignité reste-t-il à des hommes
enfermés comme des bêtes à longueur de journée dans
des locaux de 10m2. Si l'on n'est pas "fou" (qu'est-ce que la
folie???) en entrant à l'hôpital, je pense que l'on n'a pas
d'autre choix que de le devenir tellement la réalité de la nature
humaine est dure à tolérer.
Les gens en souffrance psychique sont déjà
tellement blessés par la vie qu'il me parait bien inhumain de rajouter
encore à leur souffrance.
Les traitements, s'ils peuvent soulager des symptômes,
n'ôtent en rien la souffrance tapie dans l'ombre et contribue à
mon avis à la chronicisation du mal de vivre.
Tant de réalités qui sont bien difficiles pour moi
à supporter : je me sens bien seule quand tous les gens
rencontrés ont l'air d'être convaincus des bienfaits de
l'enfermement et de l'effacement des émotions. Je pleure, je pleure face
à toute cette douleur et je me sens bien désarmée.
»
Le temoignage d'une victime de l'enfermement dans un
hôpital psychiatrique :
« En guise d'accueil, deux molosses barbus m'ont
littéralement jetée, après déshabillage
forcé et sans me prévenir, dans une pièce ressemblant
à un mitard : un lit scellé au sol, une minuscule fenêtre
à barreau en hauteur et un seau en guise de toilette.
Une porte blindée fermée de l'extérieur
avec une ouverture permettant aux "soignants" de surveiller le
dépressif, et de le voir dormir, faire ses besoins,
comme on regarde un chien...
J'ai hurlé et frappé pour sortir, j'ai eu droit
à la camisole chimique et aux brimades de l'infirmier qui me parlait
comme on parle à un prisonnier qui aurait commis un crime, moi qui ai un
bac plus cinq. J'étais à l'époque et suis toujours cadre
dans une profession intellectuelle.
J'ai eu droit, comme tous les gens en dépression, à
l'humiliation ultime, l'enfermement comme on enferme les prisonniers.
Et plusieurs mois d'hospitalisation que j'ai vécu comme
une punition dans un hôpital public glauque : 2 à 3 lits par
chambre, des dépressifs mêlés à des
schizophrènes et à des fous dangereux (l'un d'eux mordait), des
sanitaires dans un état d'hygiène déplorable, des flaques
d'urine à terre, des excréments, des douches accessibles une fois
par semaine, des gens nus qui se baladent devant vous et des infirmières
qui rigolent, des femmes de ménage qui vous traitent de "bande de
tarés".
Des soignants sympas, d'autres pires que des geôliers,
qui parlent aux gens comme à des débiles mentaux, l'obligation de
prendre des médocs de force (si vous ne les avalez pas, on vous attache
au lit comme un fou dangereux et on vous pique).
Ce que j'ai vécu dans cet hôpital psychiatrique, je
l'assimile aujourd'hui, 7 ans après, à une véritable
torture psychique et à un emprisonnement.
Deux mois de plus dans cet univers et j'aurais fini par
réellement cette fois, me suicider d'une manière ou d'une autre.
»
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