7-3- Rang de classement des contraintes selon les
femmes transformatrices
L'hiérarchisation des contraintes varie d'un groupe
d'activité à l'autre, ainsi les principales contraintes de
financement auxquelles font face les femmes sont : problème d'eau
(11,44), insuffisance de main-d'oeuvre (10,84), manque
d'information sur les sources de financement (9,83). A ce niveau
également, Les rangs des deux premières contraintes sont
supérieurs à celui de la troisième contrainte majeure
`'Manque d'information sur les sources de financement. Or la première
hypothèse de l'étude est que les rangs des contraintes `'manque
d'information sur les sources de financement», `'Manque de crédits
agricoles» et `'faibles productivités agricoles» sont
supérieurs à aux rangs des autres contraintes de financement
énumérées par les producteurs ruraux. L'analyse du tableau
7.3 montre que l'hypothèse 4 de l'étude n'est pas
vérifiée car ces contraintes se retrouvent au second plan chez
les femmes.
La principale contrainte de financement qui entrave le
développement des activités de transformations agro-alimentaires
est la non-satisfaction des besoins en eaux liés à l'exercice de
ces activités. Dans tous les villages où nous avons
effectué la collecte des données, le nombre maximum de pompes
hydrauliques ne dépassent pas deux (02). Cette insuffisance relative en
pompe manuelle est due au nombre élevé de ses braves femmes
transformatrices et à la diversité des activités de
transformations des produits agricoles qu'elles mènent. Elles ne se
plaignent pas de manque d'eau pour les travaux ménagers, mais pour la
conduite de leurs activités de transformations agro-alimentaires. Les
projets visant le développement de la femme rurale devraient donc
intégrer dans leurs objectifs spécifiques l'augmentation des
points d'eau dans les villages. L'eau étant un élément
nécessaire à la conduite des transformations des produits
agricoles, principale activité génératrice de revenu des
femmes. En effet, le rôle prépondérant joué par les
femmes en Afrique dans les activités productrices de revenu en milieu
rural n'est plus à démontrer. Les femmes dominent presque
entièrement le sous-secteur de la transformation des produits agricoles,
elles s'occupent de leurs champs personnels, en même temps qu'elles
aident leur mari à semer, à récolter les cultures et
à les transporter (F.A.0, 1994). Celles-ci devraient donc
bénéficier d'un environnement et des conditions favorables
à la rentabilité de leurs différentes activités
génératrices de revenu.
La seconde contrainte majeure énumérée
par les femmes est `'l'insuffisance de la maind'oeuvre» qui se
caractérise simplement par une indisponibilité de la
main-d'oeuvre pour les opérations culturales quand il s'agit des femmes.
L'agriculture représente l'activité secondaire de la plupart des
femmes et elles investissent les revenus issus de cette activité dans
les transformations agro-alimentaires. Mais pendant les périodes de
pointes des activités agricoles, elles ont des difficultés
à trouver des manoeuvres pour les aider dans leurs champs. Ces
manoeuvres préfèrent travailler d'abord dans le champ des hommes
considérant que l'agriculture n'est qu'une activité secondaire
pour les femmes. Or lorsque les manoeuvres sont finalement disponibles pour
travailler les champs des femmes, les pluies commencent déjà
à cesser. Cette situation à un impact négatif sur la
productivité agricole des femmes, la part de leurs revenus tirés
de l'agriculture s'en trouve donc fortement limiter.
L'analyse du tableau 7.3 révèle également
que le manque de crédits agricoles et le mauvais
état des voies d'accès ne constituent pas des contraintes de
premier plan pour la femme. En ce qui concerne le `'Mauvais état des
voies d'accès», les femmes ont l'habitude d'écouler les
produits qu'elles préparent dans le village, donc elles ne sont pas
obligées de pratiquer ces routes cahoteuses. Le manque de
crédits agricole constitue une contrainte moins importante
que les autres car les femmes sont souvent victimes
d'escroquerie dans la commune de Gogounou, donc n'ont plus confiance aux
promesses fallacieuses relatives à l'octroi d'un éventuel
crédit de fonctionnement. Certaines personnes mal intentionnées
se promènent de village en village sous la couverture d'O.N.G
fantômes, ramassent de l'argent (faux frais de constitution de dossier de
prêt) chez les femmes en leur promettant des crédits qu'elles ne
trouveront jamais. La récurrence de ses cas d'escroquerie fait que le
manque de crédit ne représente plus une contrainte majeure pour
les femmes, elles préfèrent compter sur leur propre force ou se
faire du crédit entre amies. Et c'est plutôt le manque
d'information sur les sources de financement qui est la troisième
contrainte majeure. Dakpogan (2003) révèlent aussi que plusieurs
facteurs socio-économiques entravent l'accessibilité d'une
majorité de femmes aux services financiers, même si la
prolifération des IMF a permis d'accroître le nombre de
bénéficiaire de façon générale. Parmi ces
barrières on peut citer : la situation matrimoniale, le niveau
d'instruction, l'intérêt sur crédit, le dépôt
minimal, la garantie, le coût de la procédure de demande de
crédit et le revenu.
Tableau 7.3 : classement des
contraintes selon les femmes transformatrices.
Contraintes de financement
|
Rang moyen
|
Problème d'eau
|
11,44
|
Insuffisance de main-d'oeuvre
|
10,84
|
Manque d'information sur les sources de
financement
|
9,93
|
mauvais états des voies d'accès
|
9,28
|
Manque de crédits
|
9,01
|
Insuffisance d'intrants agricoles
|
8,61
|
Problème de santé
|
7,86
|
Retard argent coton
|
7,24
|
Faibles productivités agricoles
|
7,17
|
Problème de vente
|
6,73
|
Insuffisance de matériels agricoles
|
6,47
|
Faibles couvertures vaccinales des ruminants
|
3,88
|
Absence d'encadreur
|
3,58
|
Insuffisance des aires de pâturage
|
2,95
|
Coefficient de concordance de Kendall'W = 0,420 p=0,00
|