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àƒ??°valuation du diagnostic par PCR directe et PCR-élisa sur les ITS des trypanosomes pathogàƒÂ¨nes du bétail

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par Bachir SOULEY KOUATO
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat dà¢â‚¬â„¢état en médecine vétérinaire 2005
  

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4-2-1-2. Méthodes indirectes ou séro-immunologiques

Les tests sérologiques utilisent la réponse immunitaire des animaux infectés qui élaborent des anticorps selon les mêmes modalités que dans les infections bactériennes ou virales. Les immunoglobulines M (Ig M) sont précoces et correspondent à la première parasitémie. Par contre les immunoglobulines G (Ig G) sont plus tardives et persistent plusieurs mois en l'absence de traitement, et leur recherche est le but des méthodes de diagnostic sérologiques. Ces techniques, en dépit de leur manque de sensibilité et de spécificité, constituent néanmoins un bon outil épidémiologique pour l'évaluation de la présence des trypanosomes dans une zone donnée.

4-2-1-2-1. Test d'agglutination

Il consiste à mettre en présence dans un tube capillaire, le sérum suspect et une suspension de parasites lysés, puis à observer les micro agglutinations à l'oeil nu ou au microscope. Le diagnostic est réalisable sur le terrain, mais l'antigène est très instable (Desquesnes, 2003). Cette méthode est utilisée pour les infections à T. brucei, il a donné de mauvais résultats avec T. congolense et T. vivax (Itard; 1981).

Le test d'agglutination sur carte (CATT= Card Agglutination Trypanosomiasis Test) est une variante du test d'agglutination utilisant des parasites entiers et colorés. Il est initialement mis au point pour le diagnostic de la maladie du sommeil chez l'homme (à T. brucei gambiense). Ce test a été adapté par la suite à la détection de T. evansi (chez les ruminants et le porc), avec une sensibilité comparable au test de fixation du complément (Bajyana Songa et al., 1987). L'hémagglutination indirecte est une méthode décrite par Gill (1971), c'est un test pratique pour des diagnostics individuels, mais elle présente quelques inconvénients dont la conservation des hématies tannées, et l'existence fréquente de faux positifs.

4-2-1-2-2. Réaction de fixation du complément

Initialement mise au point pour le diagnostic de la dourine et du surra (Itard, 1981), la réaction de fixation du complément a été adaptée aux autres trypanosomes animaux comme T. congolense, T. brucei et T. vivax. La technique est lourde, peu spécifique d'espèce et donne parfois des réponses interspécifiques (ou hétérologues) plus fortes que les réponses intraspécifiques (ou homologues), notamment en cas d'infections successives par les diverses espèces présentes en Afrique (Staack et Lohding, 1979). En plus, la réaction de fixation de complément ne permet pas de distinguer les infections dues à T. equiperdum et à T. evansi (Gardiner et Mahmoud, 1990). Pour toutes ces raisons, la réaction de fixation du complément est de moins en moins pratiquée sur le terrain pour le diagnostic des trypanosomes (Desquesnes et al., 2001).

4-2-1-2-3. Test d'Immunofluorescence Indirect (IFI)

La réaction d'immunofluorescence indirecte très employée pour le diagnostic de la trypanosomose humaine, s'est ajoutée plus récemment aux méthodes de diagnostic des trypanosomoses animales. Le test d'immunofluorescence indirecte est très intéressant pour les enquêtes épizootiologiques de masse (en raison de sa commodité et sa rapidité d'exécution), et la détection des cas chroniques ou des porteurs asymptomatiques. On reproche à cette méthode, outre les difficultés de lecture, sa faible sensibilité. Il est difficile avec ce test de faire la différence entre les espèces de trypanosomes, les titres antigéniques homologues n'étant pas toujours nettement plus élevés que les antigènes hétérologues, on constate en plus des réactions croisées entre les différents trypanosomes des mammifères.

4-2-1-2-4. Test ELISA (Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay)

La méthode immuno-enzymatique de dosage des anticorps ou ELISA a été adaptée et employée au diagnostic de nombreuses maladies infectieuses et parasitaires. Dans le cas des trypanosomoses animales, l'ELISA indirecte a apporté une grande amélioration pour la sensibilité du diagnostic. Cette technique consiste en une reconnaissance et une liaison entre les Ig G et les antigènes. L'ELISA indirecte pour la détection des anticorps dirigés contre les trypanosomes constitue un bon outil pour les surveillances séro-épidémiologiques (Desquesnes, 1997). Les tests ELISA par détection d'antigènes, à travers le récent développement des anticorps monoclonaux (au détriment d'anticorps polyclonaux), ouvraient une nouvelle voie pour un diagnostic sensible et spécifique des trypanosomes africains. Mais ils n'ont pas abouti à des tests fiables. Seule l'ELISA indirecte est donc largement utilisée pour les enquêtes épidémiologiques.

Cependant, les tests immuno enzymatiques ne permettent pas de faire la différence entre une infection parasitaire active et une infection passée, à cause de la persistance des anticorps plusieurs mois après le traitement (Geysen et al., 2002). Ces tests sont aussi peu spécifiques et donnent parfois des réactions faussement positives, en raison de très fortes réactions croisées qui sont notées par exemple entre antigènes de Trypanozoon et les anticorps dirigés contre T. congolense et T. vivax (Desquesnes et al., 1999).

4-2-2. Diagnostic chez le vecteur

4-2-2-1. Chez les insectes hématophages vecteurs mécaniques

Le diagnostic de la présence de trypanosomes chez les insectes hématophages peut être réalisé par examen parasitologique. Cet examen s'est révélé très peu spécifique et sensible (Hoare, 1972). Un diagnostic plus spécifique et sensible peut être réalisé par PCR sur les pièces buccales ou l'intestin des taons (Solano et al., 1996).

L'étude de la transmission mécanique par les insectes hématophages montre qu'ils transmettent les trypanosomes immédiatement après leur contamination. Alors, seule la mise en évidence de trypanosomes (ou d'ADN de trypanosomes) dans les pièces buccales d'un insecte capturé au moment du changement d'hôte indiquerait « insecte infectant » et aurait une signification épidémiologique. En définitive, le diagnostic de la présence de trypanosomes chez les insectes vecteurs mécaniques présente un intérêt limité en raison de la difficulté de capture des insectes et également du coût élevé.

4-2-2-2. Chez les glossines

Le diagnostic parasitologique chez les glossines a longtemps été réalisé par examen microscopique (Desquesnes, 2003). La technique de salivation sur lame permet d'identifier rapidement les mouches porteuses de trypanosomes salivaires. Elle est facile à mettre en oeuvre, mais ne permet pas d'identifier précisément l'espèce de trypanosomes en cause (Itard, 2000). La dissection des organes où s'effectuent la multiplication et la transformation des trypanosomes (intestin moyen, glandes salivaires, proboscis) permet d'identifier les mouches infestées et avec une bonne précision les espèces de trypanosomes. La diagnose des trypanosomes sera effectuée en se basant sur leur présence dans l'un ou l'autre des organes disséqués. Ainsi les trypanosomes découverts uniquement au niveau du proboscis sont du sous genre Duttonella (T. vivax) ; s'ils sont trouvés dans l'intestin moyen et le proboscis, ils appartiennent au sous genre Nannomonas (T. congolense) et s'ils sont trouvés en plus dans les glandes salivaires, ils sont du sous genre Trypanozoon (T. brucei). Des trypanosomes trouvés uniquement dans l'intestin moyen sont dits immatures, mais il peut aussi s'agir de T.grayi ou T.varani respectivement parasite du crocodile et du varan (Itard, 1981). On note cependant de nombreuses exceptions telles que les infestations mixtes, les infestations anciennes avec disparition des formes intestinales, les infestations très récentes avec seulement des trypomastigotes intestinaux.

Le diagnostic parasitologique chez les glossines s'est révélé peu spécifique d'espèce (Lefrançois et al., 1998), il est alors préférable de réaliser ces examens par PCR avec des amorces spécifiques (Majiwa et al., 1994 ; Solano et al. , 1996). En effet, les outils de la biologie moléculaire ont apporté une caractérisation spécifique et une sensibilité inégalables (Solano et al., 1999). La dissection des mouches et leur analyse par PCR permettent d'évaluer la situation épidémiologique dans les régions où elles sont capturées (Lefrançois et al., 1998). Des études menées par Solano et al. (1995) en Côte d'ivoire ont permis de caractériser par PCR les différentes espèces et sous espèces de Nannomonas chez le vecteur Glossina longipalpis ainsi que les infestations mixtes et immatures dont l'identification était difficile, voire impossible avec les méthodes parasitologiques.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld