4. Diagnostic
4-1. Diagnostic sur le terrain
4-1-1. Diagnostic
épidémiologique
La trypanosomose est une maladie qui frappe le
bétail et la faune de mammifères domestiques et sauvages. Elle
touche principalement les bovins, en particulier les zébus, les taurins
trypanotolérants (N'Dama, Baoulé, etc.) supportent mieux
l'infection et développent des formes chroniques. Les ovins et les
caprins sont souvent moins touchés que les bovins.
La présence des glossines (qui sont les
principaux vecteurs) renforce la suspicion de cette maladie à
caractère enzootique dans ces zones infestées. Dans les
régions où les glossines sont absentes, la trypanosomose animale
peut être transmise par des insectes hématophages vecteurs
mécaniques, dont la densité fluctue avec les variations
saisonnières.
4-1-2. Diagnostic clinique et diagnostic
différentiel
Sur le terrain, le diagnostic est difficile et
aléatoire, en raison de l'absence des signes caractéristiques de
la maladie. Il convient néanmoins de penser à la trypanosomose
lorsqu'en zone d'enzootie, on observe chez un animal de l'hyperthermie, de
l'anémie, des oedèmes, des hypertrophies ganglionnaires, de la
conjonctivite ou de la kératite, de l'amaigrissement, lorsque l'animal
présente des poils piqués, de l'abattement, une augmentation du
pouls et du rythme respiratoire. En phase finale d'infection chronique,
l'animal est cachectique.
L'ensemble des signes cliniques des trypanosomoses
peut être confondu avec ceux d'autres hémoparasitoses et certaines
helminthoses. Un diagnostic différentiel est donc nécessaire.
Ainsi, la trypanosomose doit être distinguée :
chez les bovins des microfilarioses, des theilérioses
pathogènes, des piroplasmoses (babésioses), des helminthoses
gastro-intestinales, de la cowdriose, du charbon bactéridien, de
certaines carences nutritionnelles ;
chez les équidés de l'anémie
infectieuse, de l'exanthème vésiculeux, de l'anarsaque,
etc. ;
chez le dromadaire des strongyloidoses gastro-intestinales,
de l'echinococcose, de la fièvre charbonneuse... ;
chez le porc des fièvres septicémiques virales
ou bactériennes, des helminthoses.
Il est aussi utile, pour une forte présomption
de distinguer les symptômes propres à chaque espèce animale
et à chaque trypanosome. Mais le diagnostic de certitude ne pourra
être établi qu'après des examens complémentaires de
laboratoire.
4-2. Diagnostic au laboratoire
Le diagnostic au laboratoire est le seul moyen
sûr de détection des trypanosomes, il constitue de ce fait une
étape primordiale, voire indispensable à toute stratégie
de lutte contre la trypanosomose animale. On distingue d'une part, des
techniques directes (techniques parasitologiques et moléculaire) qui
visent la mise en évidence du parasite, de son pouvoir pathogène
et de l'une des composantes du parasite (ADN, antigènes). D'autre part,
on dispose des techniques indirectes basées sur la recherche des
témoins (anticorps) qui traduisent la présence des trypanosomes
dans l'organisme. Pour permettre la réalisation des enquêtes
épidémiologiques, il est nécessaire d'effectuer le
diagnostic aussi bien chez l'hôte mammifère que chez les
vecteurs.
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