àƒ??°valuation du diagnostic par PCR directe et PCR-élisa sur les ITS des trypanosomes pathogàƒÂ¨nes du bétail( Télécharger le fichier original )par Bachir SOULEY KOUATO Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat dà¢â‚¬â„¢état en médecine vétérinaire 2005 |
2-2. LésionsOn distingue des lésions générales qui sont celles de l'anémie et de la cachexie surtout observées dans les formes chroniques. Dans les formes aiguës, on a des phénomènes congestifs et hémorragiques sous forme de pétéchies et d'ecchymoses diffuses. Les lésions locales intéressent presque tous les organes. On note une hypertrophie ganglionnaire se présentant sous la forme d'une hyperplasie réticulaire avec des nodules hémorragiques. Au niveau du foie et de la rate, on a une hépato-splénomégalie. Des lésions de myocardite avec des foyers de nécrose sont également décrites. Les poumons, le foie, les reins, le coeur sont infiltrés par des macrophages, des neutrophiles ou des lymphocytes. Les lésions de la moelle osseuse se caractérisent par une hypertrophie du tissu érythropoïétique et une prolifération des globules rouges. Les lésions oculaires sous formes de kératite, d'uvéite et parfois de conjonctivite purulente sont également fréquentes. Il n'existe donc pas de lésions caractéristiques de la trypanosomose et ces lésions sont en général de type inflammatoire, souvent accompagnées de phénomènes de dégénérescence et de nécrose. 3. EpidémiologieLa trypanosomose est une maladie qui frappe le bétail, mais aussi la faune de mammifères sauvages qui constitue un immense réservoir des trois principaux trypanosomes (T. congolense, T. vivax et T. brucei). Ainsi, certains animaux réceptifs (faune sauvage et bétail trypanotolérant) présentent une moindre sensibilité à la nagana et jouent le rôle de réservoir. La réceptivité du réservoir sauvage influence le maintien d'une espèce de trypanosome et sa prévalence chez le bétail dans une région donnée. Ce phénomène constitue un obstacle majeur aux opérations de lutte. Les sources d'infection sont donc les animaux domestiques ou sauvages cliniquement malades de trypanosomose ou les porteurs sains. Les trypanosomoses dues aux trypanosomes typiquement africains sont enzootiques à l'intérieur de l'aire de distribution des glossines. La prévalence des infections est particulièrement élevée chez les bovins (supérieure à 70%), les adultes sont régulièrement infectés, tandis que les jeunes s'infectent entre 6 mois et 2 ans (Desquesnes, 2003). Par ailleurs, la prévalence et l'incidence sont toujours plus élevées chez les bovins de races trypanosensibles (Zébus : Bos indicus) que chez les animaux trypanotolérants (Taurins : Bos taurus) exposés à la même « pression glossinienne »1(*) (Clausen et al., 1993). Chez les animaux exotiques provenant des pays du nord, le taux de prévalence parasitaire peut atteindre 100% si aucun traitement trypanocide n'est administré (Bengaly, 2003). Il faut aussi noter, que dans les régions où les trois trypanosomes pathogènes des bovins sont présents, T. congolense prédomine chez les adultes, mais sa prévalence est faible chez les jeunes animaux (Desquesnes et al., 1999). On note cependant des variations saisonnières qui peuvent être dues, d'une part à l'augmentation du contact hôte / vecteurs et d'autre part à certaines conditions favorisantes telles que l'insuffisance de l'abreuvement et de l'alimentation, le stress et les maladies intercurrentes. Ces facteurs engendrent une élévation des incidences des infections et des cas cliniques. En revanche, la capacité vectorielle des glossines pour les trypanosomes demeure constante, d'où une relative stabilité des situations enzootiques. Les épizooties de trypanosomose ne peuvent être rencontrées que dans des populations majoritairement très sensibles à l'agent pathogène. Il s'agit par exemple le cas d'une brutale mise en contact d'hôtes indemnes avec des vecteurs très compétents. Ces cas sont à l'origine de l'apparition des flambées épizootiques localisées. On peut aussi rencontrer d'autres situations épidémiologiques de la trypanosomose, telles que des situations enzoo- épizootiques (cas de la trypanosomose hémorragique due à T. vivax) ; des cas sporadiques qui sont rares ; mais également des foyers indemnes observés dans les régions défavorables à l'ensemble des vecteurs des trypanosomes (cas des zones désertiques ou arides). Contrairement à la transmission cyclique, la transmission mécanique de la trypanosomose est très fragile du point de vue épidémiologique (Desquesnes, 2003). La promiscuité des individus et ou des espèces dans un élevage ou à un point d'abreuvement est la condition nécessaire à la transmission mécanique des trypanosomes par les insectes hématophages. La probabilité de transmission est plus ou moins élevée selon divers paramètres concernant l'hôte infectant, le vecteur potentiel, l'hôte réceptif et les relations entre hôtes et vecteurs. Les trypanosomoses transmises mécaniquement varient également selon les saisons. Mais les foyers de trypanosomoses transmises par les insectes autres que les glossines, peuvent connaître des incidences de 100 % en quelques jours, même lorsque l'abondance des vecteurs mécaniques est modérée (Desquesnes et al., 2005). Il est donc important de souligner le rôle multiple des insectes piqueurs (autres que les glossines) dans l'épidémiologie des trypanosomoses. Leurs effets directs (comme les lésions cutanées, la spoliation sanguine, le stress) provoquent une immunodépression du bétail qui révèle une réapparition clinique de la maladie et accroît la réceptivité et la sensibilité des animaux sains. Leurs effets indirects est principalement la transmission mécanique des trypanosomoses. Nous retiendrons, que les situations épidémiologiques des trypanosomoses du bétail varient essentiellement selon « la pression glossinienne », les interactions hôtes / vecteurs, la présence et ou l'abondance des insectes hématophages, la race bovine et la présence de réservoir sauvage ou domestique. * 1 La pression glossinienne est le produit de la densité apparente des glossines et du taux d'infestation chez ces glossines. |
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