4-2. Vecteurs à transmission cyclique : les
glossines
Les glossines ou mouches tsé-tsé sont
des insectes hématophages (mâle et femelle), appartenant à
l'ordre des diptères, à la famille des Muscidés, à
la sous famille des Glossininae et à l'unique genre
Glossina. Ils vivent exclusivement dans la zone intertropicale
africaine notamment entre le 15°N et le 30°S de latitude
(Itard, 2000). (Fig. 8). Les glossines occupent une superficie
d'environ 10 millions de Km² et affectent plus de 37 pays (OIE,
2000). Leur morphologie générale est celle des mouches.
Elles diffèrent cependant de la plupart des autres Muscidés par
l'adaptation de leurs pièces buccales à la piqûre. Une
mouche tsé-tsé mesure entre 6 et 16 mm de longueur, en excluant
la trompe (proboscis) et en général le mâle est plus petit
que la femelle. Ces mouches sont de couleur variable : du marron au
jaunâtre jusqu'au gris, mais jamais métallique (Itard,
2000).
Les glossines rencontrées en Afrique
occidentale appartiennent aux 3 grands groupes connus qui sont :
· le sous genre Austenina (groupe
Fusca) (Towsend, 1921), ce sont des glossines de grande taille (11
à 16 mm). Les espèces de ce groupe ont une importance
économique mineure, car ils ont une répartition
généralement en dehors des zones à vocation
pastorale ;
· le sous genre Nemorhina (groupe
Palpalis) (Robineau-Desvoidy, 1830) qui regroupe les glossines de
taille moyenne (8 à 11 mm) ou petite (6 à 8 mm). Elles vivent
dans les végétations situées à proximité des
points d'eau. Elles sont également connues sous le nom de
tsé-tsé riveraines ;
· le sous genre Glossina s. str. (groupe
Morsitans) (Zempt, 1935) rassemble les espèces de taille
moyenne (8 à 11 mm). Ces espèces fréquentent
préférentiellement les régions de savanes d'où leur
nom de tsé-tsé des savanes. Ces glossines jouent un rôle
important dans la transmission des trypanosomoses animales.
Les glossines se comportent comme de
véritables hôtes intermédiaires et revêtent de ce
fait une importance capitale dans l'épidémiologie des
trypanosomoses en Afrique. Elles assurent exclusivement la transmission des
trypanosomes typiquement africains. Le degré d'infestation au sein
d'une population de glossines varie en fonction de plusieurs facteurs :
les espèces de trypanosomes et de glossines en présence, le
nombre de repas, l'âge et le sexe des glossines en présence et la
saison (Itard, 1981). En Afrique de l'ouest, les glossines du
sous genre Nemorhina (palpalis) sont les plus
impliquées dans la transmission de T. vivax
comparativement aux infections à T. brucei gambiense.
Par contre, T. congolense est le plus souvent transmis par
les glossines des savanes (sous genre Glossina s. str.). Ces relations
entre les trypanosomes et les glossines témoignent de l'existence d'une
différence de capacité vectorielle (nombre de nouvelles
infections qu'un insecte peut disséminer quotidiennement chez un
hôte).
Mis à part la transmission cyclique et
mécanique, il existe d'autres modes de transmission dont l'importance
est variable selon les conditions épidémiologiques et la
présence ou l'abondance des différents types de vecteurs. On peut
ainsi avoir une transmission par les mouches suceuses, une transmission
iatrogène par piqûre et une transmission in utero ou
congénitale. La transmission vénérienne est le principal
mode de transmission de T. equiperdum. Quant à la
transmission oro-digestive, elle concerne principalement les trypanosomes du
sous genre Trypanozoon.
Figure 8 : Aire de répartition des
glossines en Afrique
Source : FAO / PATT (1998)
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