4. Vecteurs et modes de transmission
Les trypanosomoses, à l'exception de la
dourine, sont des maladies à transmission vectorielle. Leur transmission
se fait soit cycliquement par le biais d'un vecteur cyclique (les glossines),
soit mécaniquement par l'intervention d'un insecte hématophage
autre que les glossines.
4-1. Vecteurs à transmission mécanique
Les vecteurs les plus fréquemment
incriminés sont des tabanidés et des stomoxyinés, plus
rarement des hippoboscidés. Cette transmission mécanique est
surtout connue pour T. vivax et T. evansi
qui se retrouvent parfois dans les zones situées hors de l'aire de
répartition des glossines (Itard, 2000 ; Desquesnes et Dia,
2003). La transmission a lieu à la faveur d'un repas interrompu
sur un hôte infecté et achevé dans les instants qui suivent
sur un hôte non infecté. Le parasite ne peut survivre chez ce
vecteur qu'un temps très court (quelques secondes à quelques
minutes), il est donc nécessaire que l'intervalle entre ces deux repas
soit le plus bref possible (Desquesnes et Dia, 2004).
4-1-1. Tabanidés (taons)
Les tabanidés appartiennent à l'ordre
des diptères. A la différence des glossines, seules les femelles
des taons sont hématophages. Ils constituent une famille très
importante, tant du point de vue numérique (plus de 4000 espèces
connues) que du point de vue médical et vétérinaire
(Itard, 2000). Ils mesurent entre 5 et 25 mm de longueur et
sont de couleur variable selon le genre. Il existe de très nombreuses
espèces de tabanidés qui ont été classées en
trois sous familles (Pangoniinae, Chrysopsinae et
Tabaninae) divisées en tribus, genres et sous genres. Les
genres Tabanus, Chrysops, Atylotus et
Hematopota sont les 4 principaux ayant un intérêt
vétérinaire (Itard, 1981). Les taons ont une
répartition mondiale. Ils assurent la transmission mécanique de
T. evansi et de T. vivax et sont aussi
responsables de la transmission cyclique de T theileri
(Desquesnes et al., 2005). L'importance économique et
médicale résulte d'une part de la quantité de sang
prélevé par piqûre et de la considérable diminution
du temps de pâture provoquée par leur harcèlement et
d'autre part de la transmission d'agents pathogènes (trypanosomes, et
autres comme certains arbovirus, bactéries, helminthes, etc.)
4-1-2. Stomoxyinés
Ce sont des diptères, ayant l'aspect de la
mouche domestique, mais dont les pièces buccales sont adaptées
à la piqûre. Comme les glossines, les deux sexes sont
hématophages. Ils mesurent entre 3 et 10 mm de longueur. La plupart des
stomoxyinés sont particulièrement abondants dans les
régions chaudes et humides soudano-sahéliennes. Ils constituent
une sous famille dont les principaux genres sont : les Stomoxys,
Haematobia et Haematobosca. En Afrique subsaharienne, ils
assurent le relais de la transmission de la trypanosomose (T.
evansi et T. vivax en particulier) et d'autres
pathologies comme l'habronémose, la fièvre charbonneuse, la
dermatophilose, etc.
4-1-3. Hippoboscidés
Appartenant également à l'ordre des
diptères, les hippoboscidés sont des parasites externes,
hématophages dans les deux sexes. Ils sont caractérisés
morphologiquement par un corps élargi dorso- ventralement, un
tégument épais et élastique, des pattes
étalées avec des épines fortes. Melophagus ovinus
(parasite des ovins, permanent en régions tempérées) et
Hippobosca equi (parasite des équidés) sont les
représentants connus de cette famille. Les hippoboscidés sont
relativement peu impliqués dans la transmission mécanique de la
trypanosomose (Itard, 2000). Ils peuvent par ailleurs
provoquer une forte irritation chez leur hôte en cas d'abondance et comme
tous les insectes hématophages, ils peuvent aussi transmettre des agents
pathogènes.
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