3. Cycle évolutif
3-1. Chez la glossine
La contamination des glossines se fait lors d'un
repas sanguin sur un hôte infecté, repas au cours duquel les
glossines absorbent des formes trypomastigotes courtes. Ces dernières
subissent des transformations et des réplications au niveau de
l'appareil digestif de la mouche, pour donner des formes allongées
(trypomastigotes procycliques). Si l'on prend l'exemple de T.
brucei, celles ci subissent à leur tour des transformations en
perdant notamment leur membrane de glycoprotéine. Elles migrent par la
suite vers les glandes salivaires de la mouche par un mécanisme qui
n'est pas encore très bien connu. A ce niveau les trypomastigotes
procycliques se fixent sur les parois du labre par leur flagelle, et se
transforment en épimastigotes. Ensuite, les épimastigotes se
transforment à leur tour en trypomastigotes métacycliques avec
l'apparition du manteau antigénique de nature glycoprotéique. Ces
formes infectantes matures se détachent des cellules
épithéliales salivaires et restent dans la salive par laquelle
elles seront transmises à l'hôte lors du prochain repas sanguin.
(fig. 7)
Chez la glossine, la durée et le siège
du cycle évolutif sont variables d'un trypanosome à l'autre.
? Dans le cas de T. congolense, la
durée du cycle est en moyenne de 12 à 14 jours, il commence au
niveau de l'intestin moyen de la mouche pour finir au niveau des pièces
buccales (trompe puis hypopharynx).
? Chez T. vivax, le cycle dure 5
à 13 jours, il se déroule essentiellement au niveau du proboscis.
La méthode d'identification actuelle de T. vivax chez
une glossine repose sur la mise en évidence d'une infestation uniquement
localisée au niveau du proboscis. Il a été toutefois mis
en évidence la présence de ce parasite dans le proboscis, mais
aussi dans l'intestin de glossine par Nyeko et al.
(1990). Moolo et Gray (1989) ont
également observé T. vivax dans la
région oesophagienne des glossines. Par conséquent, le diagnostic
parasitologique d'espèce par localisation des trypanosomes n'est pas un
diagnostic de certitude (CIRDES, 2001).
? Le cycle de T. brucei est le plus complexe
et sa durée est relativement longue, elle varie de 20 jours à 1
mois. Une fois ingérées, les formes trypomastigotes se retrouvent
dans l'intestin moyen, puis le cycle de développement continue au niveau
de la trompe, de l'hypopharynx et s'achève dans les glandes salivaires.
On retrouve alors, dans les glandes salivaires, les métatrypanosomes ou
trypomastigotes métacycliques qui restent dans la salive, jusqu'au repas
sanguin infectant l'hôte.
3-2. Chez l'hôte mammifère
Les trypanosomes pathogènes africains sont
transmis par la salive des vecteurs, d'où leur appartenance au groupe
des Salivaria. Lors du repas sanguin, la glossine injecte à
l'hôte des formes métacycliques présentes dans ses
pièces buccales. Les trypomastigotes métacycliques se multiplient
au point d'inoculation pendant plusieurs jours. Ils sont par cette action,
à l'origine d'une réaction inflammatoire appelée chancre
d'inoculation. Puis, les trypanosomes migrent vers le ganglion de drainage en
empruntant la voie lymphatique avant d'être dans la circulation
générale.
La période prépatente varie de 1
à 3 semaines. Cette durée est fonction de l'espèce et de
la souche de trypanosome, du nombre de trypanosomes injectés et de
certaines conditions favorisantes comme l'état immunitaire de
l'hôte (Clausen et al., 1993). Dans le cas de la
trypanosomose, la parasitémie évolue chez l'animal infecté
par « vagues ».
Figure 7 : cycle biologique de
Trypanosoma brucei sp.
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