SUMMARY
The Marianina Valley and the PC 15 are respectively zones with
massive rice cultivation potential. They produce up to 24 000 tons of paddy per
year. Yet, the sale of the harvests doesn't benefit to the large mass of the
producers. Since the liberalization of the paddy merchandising in Madagascar,
these last are under the ascendancy of the collectors.
Therein, the rate of peasants' penetration to the formal
credits is pathetic with, only, 22,4%. However, their generating income
activities remain a little varied and the peasants' liquid assets resources
tremendously depend on the paddy sale. This sale promptly intercedes, for most
of them, before the rise of the courses in the end of August.
To land to these problems, the bank BOA-Madagascar and the
financial mutual institute OTIV have launched, since June 2003, the Community
Crain Storage Facilities credit in the area of Ambatondrazaka. Nevertheless,
plenty of constraints awaits for solution to allow the popularization as yet,
or even the perpetuation of the Community Crain Storage Facilities credit in
the so-called region, while only mentioning : the frail instruction level of
the peasants which designs their incentive to contract with the formal
financial institution, the dismissal of bound guarantees and the difficulty of
constitution of the mutual guarantee fund, and the suitable storage
infrastructures insufficiency.
To establish an economic agro-social environment that is
favourable to the blossoming of the agricultural and para-agricultural
activities of the peasants, to enhance the self-promotion of Farmers
Organizations through the backings of their capacity, to facilitate the access
to the credit of these last while limiting related loads, and better making the
credits Associations aware of their responsibilities in risks management and
minimization ; these are the main axes of orientation for the perpetuation of
the Community Crain Storage Facilities.
Key words :
Poverty ; paddy ; rural credit ; community crain storage
facilities ; secure ; self-promotion
INTRODUCTION
A la fin du deuxième millénaire, Madagascar est
classé, selon les normes internationales en vigueur, parmi les pays les
plus pauvres du monde. Des documents officiels récents expliquent cette
situation par une longue période de faible croissance économique,
un niveau d'investissement insuffisant et un taux de croissance
démographique relativement élevé par rapport à la
croissance économique3. La pauvreté à
Madagascar est surtout l'image du sous-développement de la
population en milieu rural, laquelle constitue 85 pour cent des
malgaches4. Le faible niveau d'instruction, la manque d'information,
la non-maîtrise du marché, la dégradation des
infrastructures, la difficulté d'accès au crédit, etc.
caractérisent cette dernière. C'est pourquoi l'Etat, depuis 2002,
a pris l'initiative de se lancer dans de grandes réformes
économiques.
La politique du Gouvernement part désormais des trois
axes d'orientation retenus dans le Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté ou DSRP, dont : (i)
l'amélioration des performances économiques, en y faisant
participer les pauvres, (ii) le développement des services sociaux de
base (éducation, santé, etc.) et, (iii) la mise en place d'un
cadre institutionnel favorable à la croissance économique et
à la réduction de la pauvreté.
A cet effet, pour que la croissance puisse
véritablement profiter aux paysans, ces derniers doivent eux-mêmes
participer à la création de richesse. L'augmentation de la
productivité agricole, la promotion des petits investissements en zones
rurales et, notamment, le partenariat entre les groupements paysans et le
secteur privé constituent ainsi les priorités du Ministère
de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Elevage.
Créer de richesses n'est pourtant pas suffisant ; il
faut également savoir la gérer efficacement.
Ceci implique une meilleure maîtrise du cycle de marché -
notamment le prix d'achat et de vente des produits - par les paysans, une
capacité de se mesurer avec les acheteurs et une bonne gestion de
trésorerie. A Ambatondrazaka, principal grenier à riz du pays,
des riziculteurs vendent habituellement une grande partie de leur paddy
dès le début de la période post-récolte. Les cours
sont pourtant assez bas en ce moment que les coûts de production ne
soient très faiblement couverts. Malgré ainsi l'étendue
des surfaces cultivables dans la région, la riziculture ne donne pas un
réel avantage pour la plupart des producteurs. La
diversification des ressources financières des
ménages - à travers le développement des
activités génératrices de revenus et la mise en place de
systèmes de financement adaptés - serait une issue pour sortir de
ce problème.
3 Entre 1988 et 2000, le taux d'accroissement
annuel de la population malgache est de 2,8% tandis que celui de croissance
économique était de 2,2%. Le taux d'inflation a atteint
annuellement 16,9% durant la période. Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté - Version complète, avant
l'atelier national de novembre 2001.
4 Au moins, 75% des pauvres à Madagascar
sont des agriculteurs et, en particulier, 70% des pauvres sont des petits
exploitants agricoles, c'est-à-dire des paysans qui exploitent des
parcelles de moins de 2 ha. 67% des malgaches sont des petits agriculteurs. Par
ailleurs, 80% des agriculteurs, mais surtout 90% des petits agriculteurs,
vivent en dessous du seuil de pauvreté; de revenu annuel
inférieur à 736 000 fmg, soit 90 dollars. RAPPORT NATIONAL SUR LE
DEVELOPPEMENT HUMAIN : Le rôle de la gouvernance et de la
décentralisation dans la réduction de la pauvreté.
Madagascar : PNUD, 2000.
Dans le cadre de la concrétisation des programmes
inscrits dans le volet "Développement Rural" du DSRP, des
activités mettant en synergie les fonctions des diverses intervenants en
milieu rural - dont les ministères, les Circonscriptions de
l'Agriculture et autres divisions administratives décentralisées,
les institutions financières, les opérateurs commerciaux, les
Organismes nongouvernementaux et, enfin les paysans producteurs - sont à
quêter. L'objectif est que chacun puisse tirer profits de la
coordination des opérations sans qu'il y ait ni dominants ni
dominés.
La vulgarisation du "microcrédit grenier commun
villageois (microcrédit GCV)", appelé également
"crédit de stockage" ou "Community Crain Storage
Facilities" en anglais, paraît répondre à tous ces
critères : en stockant leur paddy dans un entrepôt fiable
jusqu'à ce que leur cours augmentent, et en utilisant ces produits comme
garantie, les agriculteurs peuvent accéder à des ressources
financières avant de vendre leur production. Les prêts obtenus
serviront à des fins productifs. La commercialisation des produits va
être facilitée par la réhabilitation des routes nationales
reliant le fivondronana d'Ambatondrazaka aux autres régions de
l'île. Ceci offre également une sécurité alimentaire
aux paysans, qui peuvent prélever de quoi subsister sur leur stock
pendant la période de soudure.
Seulement, beaucoup de paysans sont souvent sceptiques
face à des innovations qu'on leur apporte, ou les adoptent
difficilement, notamment en matière de crédit bancaire. En outre,
le développement de microfinancement en milieu rural reste jusqu'ici une
opération délicate, d'autant plus que la question
d'amélioration de la sécurisation de crédit constitue le
principal objet de débat au niveau des Institutions
financières.
Afin de résoudre ces problèmes, cette
étude aide à comprendre les raisons susceptibles de compromettre
la mise en oeuvre voire la pérennisation du produit "microcrédit
GCV" dans les zones PC 15 et Vallée Marianina du Fivondronana
d'Ambatondrazaka. Au terme de l'étude doivent ressortir des
stratégies visant au développement de ce type de crédit et
à la préservation des risques de non-recouvrement, et contribuant
à la lutte contre la pauvreté en milieu rural.
Le présent document comporte trois grandes parties :
La première partie est consacrée aux
explications de la méthodologie. Elle concerne à la fois les
recherches effectuées au cours de la pré-enquête, les
préparations et le déroulement des enquêtes menées
auprès des paysans et autres personnes ressources et, l'analyse des
informations recueillies.
Dans cette même partie sont aussi exposées les
contraintes limitant le bon déroulement du
La deuxième partie est axée sur l'analyse
proprement dite des résultats de recherches. L'observation des
systèmes de production des paysans va permettre de comprendre les
comportements de ces derniers vis-à-vis des institutions
financières. Les portées et limites des différents
éléments conditionnant la pratique du grenier commun villageois,
ainsi que les différents risques de non-recouvrement des prêts GCV
par les clients, y sont aussi approfondis.
Enfin, des axes d'orientation sont avancés dans la
dernière partie. Ils cherchent à la fois à
améliorer les instruments financiers pouvant contribuer à la
sécurisation du crédit GCV de la banque, et à offrir aux
paysans des environnements socio-économiques favorables pour la
sécurisation de leur revenu, donc pour assurer
l'échéance.
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