4. Les autres intervenants
4.1. Le crédit GCV de l'OTIV a gagné plus de
collecteurs que de paysans
Le tableau qui suit compare les éléments financiers
sur le crédit GCV de l'OTIV avec ceux de la BOA :
Tableau 4 : Comparaison des crédits GCV
de l'OTIV et de la BOA
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Cautionnement mutuel
|
Entre les déposants d'un même grenier
|
Entre tous les membres du
groupement
|
Frais de dossier
Taux d'intérêt
Coûts spécifiques
Quantité bénéficiée de
crédit Quantum
Fonds de garantie mutualiste Garanties
|
2,5% du montant du prêt 36% par an
A la charge de l'OTIV La totalité du tonnage 650 fmg
Néant
- Nantissement des produits,
- Cautionnement solidaire entre les déposants.
|
Forfaitaire à 30 000 fmg 24,25% par an
A la charge du groupement 80% du tonnage
Suivant les cours moyens à la récolte au niveau
nationale
10 à 20 % de l'avance sur produit
- Nantissement des produits,
- Assurance Vol et Incendie (0,864% du prêt),
- Fonds de garantie mutualiste, - Cautionnement solidaire de
tous les membres du groupement.
|
Durée de prêt
|
2 à 6 mois
|
4 à 7 mois
|
Nombre de remboursement
|
2 échéances au maximum
|
2 échéances au maximum
|
Libellé OTIV BOA
Sources: OTIV, BOA - Août 2003.
L'OTIV a commencé à lancer, dans l'Alaotra, le
microcrédit GCV depuis l'année 2002. Le nouveau produit avait
couvert 6 caisses (dont à Tanambe, Ambohijanahary, Ambohitrarivo,
Amparafaravola, Morarano Chrome et Bejofo) sur les 10 existant dans le
réseau; regroupant 489.96 tonnes de paddy pour 72 membres.
La prise en charge des coûts spécifiques
par l'OTIV - dont : le frais de location du magasin, l'achat de
raticides, l'amortissement des serrures, le frais de gardiennage, et les primes
d'assurance - a fortement suscité la motivation des paysans
à faire de GCV. En revanche, cette institution doit déterminer
le seuil du tonnage au-dessous duquel l'offre de stockage
n'est pas rentable, donc infaisable pour elle. La variabilité de
certains composants des coûts spécifiques25, et
l'augmentation des coûts cumulés de location du silo et du frais
de gardiennage à la longueur de la durée de stockage, ont en
effet une incidence sur la rentabilité de l'opération.
25 Sauf les primes d'assurance.
La figure qui suit montre les valeurs du tonnage de
rentabilité, avec les maximums de coûts variables26
correspondants, du crédit GCV de l'OTIV.
Figure 15 : Seuils de rentabilité du
GCV-OTIV
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Durée de stockage (Mois)
Tonnage de rentabilité (Tonnes) Maximum de coût
variable (*1000fmg)
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Tonnage (Tonnes)
40
70
60
50
30
20
10
0
400
800
600
200
0
1 400
1 200
1 000
Maximum de cad variable (*1000 fmg)
13,1
229
18,6
335
24,0
441
29,5
547
35,0
653
42,0
789
47,4
895
1 001
52,9
1 107
58,4
1 213
63,8
Source : Auteur - Novembre 2003.
La promotion du GCV dans la rive Est du Lac Alaotra n'a
commencé qu'en mai 2003, à travers les publicités
radiodiffusées et les descentes dans des communes27 par les
agents de l'OTIV. Ces descentes, accompagnées des animations musicales,
ont pour objet d'informationsensibilisation des paysans sur le système
et les avantages du grenier commun.
Par conséquent, le Réseau OTIV Lac Alaotra a
stocké plus de 3 017 tonnes de paddy en 2003. La récapitulation
des GCV par caisse de cette institution est présentée dans
l'Annexe 5, Tableau 21.
En terme de quantité, les caisses OTIV d'Ambatondrazaka
I et II ont ramassé chacun plus de 400 tonnes de paddy, seulement
grâce aux stockages d'un opérateur riziers sis à
Manakambahiny, avec 300,770 tonnes, et d'un autre collecteur, ayant 350
tonnes.
Le GCV de l'OTIV a gagné plus de paysans du PC-15 que
ceux de la Vallée Marianina. Malgré les réclames
diffusés par radio, très peu de paysans de la Commune Ilafy ont
osé demander auprès des Agences OTIV plus d'informations sur ce
type de crédit. Cette institution est mal vue par beaucoup de paysans.
Elle a, en effet, mené des opérations de mise en vente des biens
matériels - à savoir des matériels agricoles, des meubles,
des ustensiles de cuisine, jusqu'aux volailles - des mauvais payeurs en
2002.
De plus, les paysans de la Vallée Marianina semblent aimer
travailler avec la banque que d'autres institutions financières
formelles, surtout dans le cas de crédit de faisances
valoir28.
26 Les coûts variables regroupent : 1- Le prix
d'achat des raticides, 2- L'amortissement des cadenas, 3- Le frais de location
du silo, 4- Le frais du gardiennage.
27 La Commune Ilafy n'en fait pas partie.
28 Parmi ceux ayant déjà
fréquenté une institution financière, 24,4% des
enquêtés juge très faible le montant de crédit
faisances valoir accordé par l'OTIV à ces clients.
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