3.4.8. Utiliser les prêts dans des cultures de
contre saison et des activités génératrices de revenus
Les crédits reçus devraient être investis
à des activités productives. L'Article 8 de la
convention d'octroi de crédit, relatif au suivi des prêts par
la BOA, donne droit aux agents bancaires de contrôler à tout
moment l'utilisation efficace des sommes prêtées à leurs
clients, de manière à ce que ces derniers puissent assurer
parfaitement l'échéance convenue.
Les cultures de contre saison
constituent des possibilités d'utilisation de crédit. A
Ambatondrazaka, la superficie moyenne de tanety cultivables est de 0,8
ha par exploitant, et 0,1 ha par exploitant pour le
baiboho20. Les paysans de la Vallée Marianina
disposent plus de tanety et baiboho que ceux du PC
1521. La réhabilitation des routes nationales reliant le
fivondronana avec les autres régions favorise la commercialisation des
produits.
Tomate, piment, haricot vert, choux, ail et plantes
potagères sont les principales cultures de contre saison
effectuées dans la région. Des paysans commencent aussi à
produire de pomme de terre et de haricot sur rizière22, sous
l'encadrement des techniciens du CIR.AGRI et du Bureau d'Etudes BRL
Ambatondrazaka. (Voir aussi : Tableaux 14, Annexe 3.)
20 D'après Monographie des régions
d'Ambatondrazaka et d'Andilamena - DIRDR / Circonscription de l'Agriculture
Ambatondrazaka, 2001.
21 Un exploitant de la Commune Ampitatsimo ne
possède en moyenne que 0,3 ha d'ensemble tanety-baiboho cultivables,
alors que la moyenne générale est de 0,9 ha à
Ambatondrazaka.
22 Les plantations débutent en mois
d'août, tandis que les récoltes se font en décembre.
Depuis 2000, le BRL y vulgarise également la technique
de cultures sur couverture végétale23. Plus
de 300 paysans de Vallée Marianina - PC 15 sont intéressés
par cette action en 2002.
Actuellement, ces paysans sont regroupés dans des
associations afin de faciliter leur suivi. Cela leur permettra
également, d'après les responsables du Bureau d'Etudes à
Ambatondrazaka, d'accéder au crédit à court terme.
Toutefois, l'adoption définitive de cette méthode reste encore
loin d'être atteinte.
Culture sur couverture végétale ou non, les
paysans accordent plus d'importance à la riziculture qu'aux
tanety et baiboho; d'où, l'absence de sérieux
investissement à but commercial pour ces derniers. L'insuffisance de
matériels, en particulier, le pulvérisateur, la
non-maîtrise des maladies phytopathogènes et la prolongation de
sécheresse les-découragent rapidement que leur faible production
est destinée en grande partie à l'autoconsommation, et les ventes
sont peu significatives.
L'élevage à cycle court
et la vente de volaille constituent aussi une ressource monétaire
non-négligeable pour les exploitants d'Ambatondrazaka. Toutefois,
l'aviculture y reste toujours de type familial et traditionnel.
Toamasina et Antananarivo sont les deux marchés de
consommation des oies et canards. Les périodes de demandes sont celles
de fin d'année - localement, en période d'intenses
activités de repiquage - et particulièrement, pour les
fêtes de Noël où des Sociétés importantes
passent des commandes groupées. Celles-ci correspondent aussi aux dates
avant lesquelles auraient lieu le remboursement des prêts GCV.
La DIRDR Ambatondrazaka indique une baisse importante des
effectifs de volaille dans la zone24. Cela résulte de la
pratique traditionnelle, favorisant l'apparition des maladies contagieuse.
Nombreux bénéficiaires de crédit GCV de
l'OTIV ont servi leur prêt à des collectes de
paddy durant les mois de juin et juillet. Les produits
collectés sont mis tout de suite dans de GCV contre un nouveau
crédit pour une autre collecte. Ainsi, ces paysans deviennent
spéculateur en juin au décembre et riziculteur de décembre
en juin.
La post-récolte est une période faste aux
affaires de commerce à Ambatondrazaka, durant la
quelle les marges bénéficiaires peuvent atteindre 100% du
coût d'achat. Des paysans pensent s'investir dans le commerce de bovin,
d'autres dans la boucherie, la vente de bicyclettes ou d'autres produits.
23 Outre ses actions de protection du sol contre
l'érosion et d'apport en matières organiques, la nouvelle
technique de culture sur couverture végétale offre dans les
conditions normales aux paysans: (i) une réduction significative de
tâches d'arrosage grâce à la rétention
d'humidité par les couvertures, (ii) une meilleure qualité de
production, et (iii) un rendement à la récolte
élevé.
24 Exemple : environ 30% entre 1988 et 1989.
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