2.3. Vente de paddy : principale source de liquidité
des paysans
A part la commercialisation des produits maraîchers, et
quelques têtes de volailles en décembre pour certains paysans, les
revenus dus à la vente de paddy assurent la quasi-totalité des
dépenses d'exploitation et hors exploitation de ménage. Certains
paysans n'ont guère les moyens de retenir des stocks pour
spéculer la hausse des cours quelques mois après la
récolte, et le plus gros des ventes se fait rapidement dès le
mois de juillet.
Pour d'autres, il est probable qu'il s'agirait surtout de
ventes de détresse causées par un besoin impératif de
liquidité, alors que le prix du paddy est au plus bas dans
l'année. Plus d'un paysan vend également ses récoltes pour
dépenser rapidement l'argent perçu qui lui brûle les doigts
: achat de rhum, de bière, de billets pour des concerts et
séances vidéo-films, etc., sans prévoir de
réinvestissement pour la prochaine campagne de culture.
Seuls les exploitants de la classe 1 et une minorités de
la classe 2 arrivent à attendre la période de soudure pour
liquider leur surplus de production.

Qua ntite (Tonnes)
6,00
4,00
2,00
9,00
8,00
7,00
5,00
3,00
0,00
1,00
jan fév mars avr mai juin juil août sept oct nov
déc
Mois
Figure 3 : Vente mensuelle de paddy selon les
classes (Quantité en tonnes)
Classe 1 Classe 2 Classe 3 Ensemble
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
Généralement, les principaux objets de la
vente de paddy, à part les besoins en produits de
première nécessité, durant la période
post-récolte sont les suivantes :
· En juin : - paiement de MOS temporaire utilisée
durant la récolte - besoins pour la festivité durant la
fête nationale
· En juillet : remboursement des dettes auprès des
particuliers
· En août : - remboursement des dettes auprès
des institutions financières - achat d'intrants pour les cultures
contre-saison
- paiement de MOS permanente
- location de rizières pour la prochaine campagne de
culture
· En septembre : participation à des obligations au
niveau familial comme exhumation, circoncision et cérémonie de
mariage
Encadré 2 : Enoncé
caractérisant la dépendance des revenus des
producteurs vis-à-vis des ventes de
céréales
"... plus le producteur dépend de la vente de
céréales pour obtenir des revenus monétaires -
c'est-à-dire moins il dispose de revenus alternatifs tels que les
cultures de rente, le bétail, le maraîchage ou autre culture de
contre saison, revenu de commerce ou de l'émigration, etc. -, moins il
sera libre dans sa stratégie de vente, ce qui le conduira à
pratiquer d'autant plus de ventes de surcommercialisation."
Source : FAO, 1990 in L'état des lieux de la
filière riz à Madagascar. ANTANANARIVO : UPDR, 1996. - Volume
2, 360 pages
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