Conclusion partielle
Il est évident que dans un pays comme Madagascar,
où plus de 85 % de la population active travaillent dans le secteur de
l'Agriculture, et où la priorité affichée par les
autorités et soutenue par les bailleurs de fonds internationaux porte
sur la lutte contre la pauvreté que l'on sait majoritairement
concentrée dans les zones rurales, les enquêtes menées
auprès des paysans constituent des moyens très indispensables.
Elles nous permettent, en effet, d'apprendre et d'étudier le fondement
des problèmes bloquant leur développement.
Pour s'y faire, on a essayé de réaliser cette
mission dans de bonnes conditions possibles, depuis la phase de
préparation, d'investigations proprement dites à Ambatondrazaka,
jusqu'aux traitements informatiques des données recueillies.
Malgré des difficultés connues lors de
l'entretien avec des minorités d'enquêtés, les objectifs
fixés avant l'élaboration des questionnaires sont atteints
grâce aux expériences acquises lors des différents stages
de recherche organisés antérieurement par l'Ecole
Supérieure des Sciences Agronomiques.
II. RESULTATS OBTENUS
1. Typologie d'exploitation basée sur le revenu
annuel brut en paddy du ménage
Au vu des objectifs de l'enquête, une typologie des
ménages est élaborée. Trois classes de ménages sont
ainsi définies suivant leur revenu annuel brut en paddy et puis, leur
solde de trésorerie annuel :
I1 CLASSE 1 : Les ménages dont le revenu annuel brut en
paddy est supérieur ou égal à 25 tonnes, I1 CLASSE 2 : Les
ménages dont le revenu annuel brut en paddy varie de 10 à 24,9
tonnes,
I1 CLASSE 3 : Les ménages dont le revenu annuel brut en
paddy se trouve inférieur à 10 tonnes.
Dans les régions d'Ambatondrazaka, le paddy constitue
le principal critère concrétisant le niveau social des paysans.
Il assure en grande partie les dépenses d'exploitation et surtout hors
exploitations.
A cet effet, la probabilité pour qu'un paysan mette en
gage une partie de ses récoltes augmente théoriquement avec sa
disponibilité en paddy. Dans la pratique, cette hypothèse ne
pourrait pas toujours être vraie, surtout qu'on parle ici de
crédit rural. Des paysans disposant plusieurs tonnes de paddy
penseraient avoir suffisamment d'épargne en nature pour se lancer encore
à un endettement. Ceux qui n'en ont que peu pourraient à leur
tour se recourir au microcrédit GCV pour mieux conserver et capitaliser
même leur dit épargne.
C'est pour ces raisons que l'on a pris le "revenu annuel brut
en paddy" comme principal critère de la stratification typologique. Le
"solde de trésorerie", qui prescrit le besoin en crédit
extérieur, est pris comme critère secondaire.
Figure 1: Répartition typologique de
la population (%)
CLASSE 1 14,2
CLASSE 3 50,9
|
|
CLASSE 2 34,9
|
CLASSE 1 CLASSE 2 CLASSE 3
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg8.png)
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg9.png)
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg10.png)
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
1.1. Classe 1 nettement dominée par les paysans du
PC 15
Avec une production moyenne annuelle de 44,5 tonnes par
ménage, les paysans du PC 15 représentent 86,6% dans la classe 1.
Ils sont aussi dominants dans la classe 2 dont 20,8% par rapport à
l'ensemble de la population. Les exploitants du PC 15 ont en effet
bénéficié de l'irrigation via du barrage de Bevava. Les
surfaces rizicoles par ménage y sont assez étendues - pouvant
atteindre les 20 ha - avec un rendement par hectare supérieur, de
l'ordre de 3,2 tonnes/ha.
Dans la Vallée Marianina, seules les rizières de
la rive gauche11 peuvent jouir de l'irrigation du canal. La grande
partie des surfaces dépend de la pluie, et le rendement y est de 2,9
tonnes à l'hectare.
Enfin, plus de la moitié des exploitants se trouve dans
la classe 3. Leur répartition suivant les zones PC 15 - Vallée
Marianina est plus ou moins équitable tant au niveau effectif que
production de paddy.
Tableau 1: Répartition typologique par
zone d'enquête
CLASSE
|
Zone
|
Taux (%)
|
Production moyenne de paddy par ménage
(t/an)
|
CLASSE 1
|
PC 15
|
12,3
|
44,5
|
VM
|
1,9
|
32,1
|
CLASSE 2
|
PC 15
|
20,8
|
16,6
|
VM
|
14,2
|
15,8
|
CLASSE 3
|
PC 15
|
24,5
|
4,7
|
VM
|
26,4
|
4,9
|
Ensemble
|
100,0
|
14,2
|
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
|