2.4. Poids dans le PIB des intérêts
versés par la BRH aux Institutions financières sur les bons
BRH
La BRH, dans la lutte contre l'inflation, a
émis les bons BRH en vue de contrôler les encaisses oisives des
banques commerciales qui pourraient se gonfler sur le marché des
changes. Et ce, afin d'éviter une dépréciation de la
gourde par rapport aux autres devises principalement le dollar ÉU. Les
autorités monétaires avec l'apparition de cet instrument
maitrisent mieux l'inflation, mais ce nouvel instrument a des effets
néfastes sur l'expansion de l'activité économique. Nous
venons de voir plus haut que les bons BRH ont un impact négatif sur
le
crédit, à côté de cela les
intérêts versés par la BRH aux Institutions
Financières Haïtiennes représentent une charge importante
pour la Banque centrale haïtienne.
Graphique # 11> Intérêts versés
sur les bons BRH et part de ces intérêts dans le PIB (en
millions de gourdes et en pourcentage)

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2008 2009 2010
Intérêts sur bons BRH en % du PIB
Intérêts versés sur les bons BRH
8.00%
7.00%
6.00%
5.00%
4.00%
3.00%
2.00%
1.00%
0.00%
16000
14000
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
Source : BRH, IHSI (données) et Auteur
(graphique)
Sur l'ensemble de la période (novembre 1996
à septembre 2010) les intérêts versés par la BRH sur
les bons BRH s'élevaient à 89.616 milliards de gourdes. Entre
1997 et 2004 la courbe des intérêts versés sur les bons BRH
avait une allure croissante et l'intérêt le plus faible
versé par la BRH a été enregistré lors de la
première année de l'émission des bons BRH soit en 1997
pour un montant d'intérêt de 2 062 millions de gourdes. En 2005
les intérêts allaient chuter de 53.07%, ensuite pour croitre
à 204.54% en 2006 correspondant ainsi à leur niveau le plus
élevé soit un montant d'intérêt de 14 581 millions
de gourdes. Pour la sous période 2008-2010 la courbe des
intérêts sur les bons est décroissante, cette baisse est
due aux faibles taux d'intérêt pratiqués par la BRH
(politique monétaire expansionniste en vue de relancer le crédit)
sur ces trois dernières années.
Pour la période sous étude
l'économie haïtienne n'a jamais atteint une croissance
supérieure à 5%. C'est vrai que les intérêts
versés par la BRH sur les bons BRH n'ont pas excédés 8%,
mais pour un pays à faible taux croissance et même négatif
des fois tel est le cas en 2001(-1.04%), 2002(-0.25%) et 2004(-3.52%), ils
représentaient une charge énorme pour l'économie. En 2009
et 2010 les intérêts sur les bons BRH représentaient
respectivement 1.49% et 1.38% du PIB correspondant à leur niveau le plus
bas. Les intérêts sur les bons BRH ont atteint leur paroxysme en
2004 et 2006 représentaient 7.26% et 7.39% du PIB respectivement.
(Graphique # 11, Tableau # 8 en annexe).
Dans ce chapitre nous avons passé en revue les
différentes variables qui concernent notre travail de recherche. Nous
avons montré en partie que l'émission les bons BRH
représente un handicap à l'expansion du crédit dans
l'économie haïtienne. Le dernier chapitre s'appuiera
essentiellement sur une approche purement économétrique, afin
d'infirmer ou de confirmer nos hypothèses de travail.
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