2.2.3. Les interventions sur le marché des
changes
La BRH utilise cet instrument, sur une base
transparente ou compétitive, depuis l'exercice 96-97. Ces interventions
qui consistent à vendre ou acheter des devises sur le marché,
paraissent pour objectif le maintien du taux de change de la gourde à
l'intérieur d'une certaine fourchette. Ainsi chaque fois qu'elle
intervient sur le marché des changes, elle remplit trois fonctions
:
1- Elle exécute les ordres de sa clientèle
qui sont l'administration nationale, les banques centrales
étrangères et les organismes internationaux ;
2- Elle assure la supervision ou le contrôle du
marché ;
3- Elle cherche, surtout, à atténuer
les fluctuations du taux de changes en achetant des devises lorsque la gourde
tend à s'apprécier, en les vendant lorsque la gourde tend
à se déprécier, pour des raisons de politique
économique intérieure. À cause du
déséquilibre important et durable de la
balance commerciale, la BRH vend des devises, essentiellement des dollars
américains, quasi chaque fois qu'elle intervient sur le
marché.
La BRH intervient donc sur le marché des
changes. C'est ainsi qu'elle a injecté (vendu) de février
à septembre 1997 près de 39 millions de dollars américains
dans l'économie pour rétablir des déséquilibres
temporaires afin d'atteindre des objectifs de parité pour la gourde ou
dans le cadre de la gestion de ses réserves officielles. La
présence de la Banque centrale sur le marché des changes au cours
de l'année 1999 a été particulièrement active. Elle
s'est manifestée dans les deux sens (à l'achat et à la
vente) et s'est soldée par l'achat net de 32.7 millions de dollars
ÉU (achats de 46.115 millions et ventes de 13.415 millions). La BRH est
intervenue en 2000 sur le marché des changes en vendant 16.750 millions
de dollars ÉU à l'ensemble du marché et 15.175 millions au
Ministère de l'Économie et des Finances pour le compte des
compagnies importatrices de pétrole. Au cours de l'exercice 2001, les
interventions de la banque centrale sur le marché des changes se sont
limitées à des achats nets de 1.7 millions de dollars ÉU
(3.25 millions à l'achat et 1.55 millions de dollars à la vente).
La BRH a commencé à intervenir sur le marché des changes
dès le début de l'exercice 2002 accumulant à l'achat 15.6
millions de dollars ÉU contre 1.7 millions un an auparavant. Au cours de
l'exercice 2003, la BRH a effectué des interventions sur le
marché de change, accumulant à l'achat 63.04 millions de dollars
ÉU. Les interventions à l'achat de la BRH sur le marché
des changes au cours de l'exercice 2004 ont totalisé 98.8 millions de
dollars ÉU, en hausse de 38.2 millions de dollars par rapport à
2003. Les interventions à l'achat de la BRH sur le
marché des changes au cours de l'exercice fiscal 2005 se sont inscrites
à 40.7 millions de dollars ÉU, soit 58.1 millions de dollars de
moins par rapport à 2004. Les interventions de la BRH sur les
marchés de change en 2006 se situent au niveau de l'achat de devises,
soit un total 64.8 millions de dollars américains en 2006 (+ 24.1
millions sur 2005). En 2007, la BRH a acheté pour 97.4 millions de
dollars américains et en a vendu 10.5 millions de dollars, donc un achat
net de 86.9 millions de dollars américains (rapport BRH, 1998 à
2007).
Il existe une différence fondamentale entre le
fait de maintenir sa monnaie faible et tenter de le renforcer. La BRH peut
accroître le volume de gourdes comme elle le désire, parce qu'elle
n'a qu'à les émettre ; par contre elle ne peut pas émettre
des dollars, même en se dollarisant.
Ainsi, il existe une limite à sa
capacité de maintenir une gourde forte, car tôt ou tard ses
réserves seront épuisées, surtout pour un pays qui
connaît un déficit de sa balance commerciale. C'est pourquoi, il
est tout à fait impossible pour Haïti de stabiliser durablement son
taux de change uniquement en intervenant sur le marché des
changes.
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