II.4: LE VISAGE OU ETAT DE LIEU DES INSTITUTIONS DE
MICROFINANCE ET FINANCEMENT DES ACTIVITES GENERATRICES DE REVENU.
A travers cette section, nous voulons éveiller la
curiosité des chercheurs et des décideurs sur l'importance
grandiose du secteur de la microfinance ainsi que les pistes susceptibles
d'aider les institutions de microfinance (pour la plupart émergente)
à financer les microentreprises afin que soit réduit le
chômage, la misère et la pauvreté.
II.4.1. Etapes des IMF en République
Démocratique du Congo.
L'avant 1960 ou la période coloniale :
la colonisation n'a pas laissée les IMF se développer de
manière autonome. En retour elle a pensée à la
création de la Caisse d'Epargne du Congo (CADECO) en 1951, afin de
promouvoir l'épargne, éduquer la masse, collecter et placer
l'épargne à la disposition de l'économie
nationale.25
La deuxième période est celle de
1960-70 : elle est marquée par la promotion monopolistique
de la CADECO, mais dommage qu'elle ne prête pas aux petits
épargnants ; les tentatives de la création de Caisse de
l'immobilier, cas d'office national de logement (ONL), de la Caisse pour le
crédit et l'épargne immobiliers (CNCE) ; et la promulgation en
1962 de la loi organisant les mutuelles mais elle ne permit pas à ces
mutuelles de faire de l'épargne ni d'octroyer du
crédit.26
La troisième période va de 1970
à 1990 : elle est caractérisée par
l'émergence des coopératives d'épargne et de
crédit, si bien que certains ont crû à une solution pour le
développement de la République Démocratique du Congo. Les
COOPEC qui se fondent sur les principes d'entraide, de solidarité et
d'identité du bien puisent leur essence dans les principes de
coopération.
La quatrième période va de 1990
à nos jours : elle est caractérisée par les
activités multisectorielles, dans lesquelles la République
Démocratique du Congo s'enlise, elle a eu entre autre la
réduction des activités banques traditionnelles en faveur du
secteur informel ; cette période est aussi caractérisée
par culture de la pauvreté. Cette culture de la pauvreté peut
s'interpréter comme une dérivée de la pauvreté
généralisée qui frappe les PED.
En se référant à un contexte
donné, celui de la République Démocratique du Congo, cette
notion prend une connotation et un contour précis. En effet, face aux
insuffisances du cadre formel des réponses aux attentes sociales, la
culture de la pauvreté se révèle l'expression d'un type de
comportement
25 IICE , Manuel international des caisses
d'épargne, Genève 1975,P.69 .
26 RAMAZANI DIHUMBA, Discours-allocution de la
restitution des conclusions de l'évaluation du RIFIDEC, 2002.
normalement répréhensibles, mais qui,
toléré par les instances dirigeantes, imprime certaines conduites
sociales observables dans toutes les couches de la population.
Cette période dite de la deuxième
République, caractérisée notamment par une impunité
généralisée, a largement contribué à donner
corps à cette culture, avec une exacerbation au cours de la
période de transition démocratique, allant de 1990 à
1997.
Le vide juridique occasionné par un cadre
institutionnel en déliquescence de même que le laisser-faire
encouragé par la classe politique plus préoccupée à
contrôler le pouvoir qu'à gérer l'Etat, ont conduit la
population à reconquérir ses droits perdus, en se dotant de ses
propres normes de sécurité - sécurité
financière, économique, sociale,...-par des moyens licites ou
illicites. Citons quelques exemples :
Au plan politique : la
création de plus de 400 partis politiques sans idéologie
définie et sans un projet de société à proposer,
relève de cette culture. Le plus important dans ce cas, consistait
à rassembler quelques membres de l'ethnie ou du clan, élaborer
des statuts et se faire enregistrer comme parti politique, essentiel
étant de marquer sa présence pour un partage équitable et
équilibré du pouvoir.
Le pouvoir est dans ce cas rechercher en ce qu'il constitue un
raccourci pour un enrichissement rapide. La conséquence qui en a
découlé est celle de bloquer le bon fonctionnement des
institutions du pays.
Au plan économique, on peut noter la
prolifération des petites unités informelles de production et de
commercialisation, non prises en compte dans le calcul du produit
intérieur brut.
Selon plusieurs analyses de cette question, l'économie
informelle a acquis en 1990 un poids équivalent à celui du
secteur formel27pour le dépasser ensuite, en particulier dans
le secteur de la production minière artisanale des matières
précieuses. La précarité d'une telle organisation de
l'économie se remarque dans le niveau de vie offert à la
population.
Une étude récent menée dans une commune
de Kinshasa montrait que si les familles à bas revenus parviennent
à se restructurer et à s'adapter aux conditions difficiles de la
vie grâce aux recettes générées par les
activités parallèles dans l'informel, les petites unités
de production individuelles souffrent souvent de toutes les sortes d'entraves,
telles que les ruptures prolongées du courant
électriques, les tracasseries administratives,
l'insalubrité de l'environnement, l'impraticabilité des
routes,....
L'économique informelle reste donc une économie
marginalisée, quoique socialement utile elle masque la
réalité d'une pauvre toujours accrue et compromet les chances
pour la population de reconquérir ses droits à la
prospérité.
Au plan social : on notera la
constitution des réseaux informels de solidarité
structurés autour des quartiers, de l'ethnie, du clan ou simplement de
l'amitié.
Contrairement aux objectifs poursuivis comme amortir le choc
financier en cas de maladie ou de deuil, ces réseaux aident plutôt
les individus à s'adapter au déclin, sans que la consolation, que
ces réseaux apportent contribue à garantir un progrès
social, économique, financier et moral durable des membres de même
qu'une amélioration de la qualité de leur vie.
Au contraire, parallèlement aux réseaux de
solidarité, se développement des stratégies de survie
consistant en des mécanismes illicites d'accès aux ressources,
tels que le détournements des deniers publics, corruption, des formes
larvées de pillages, ce qu'on appelle de « coop. » ou «
kobeta libanga », expression désignant une manière de se
débrouiller en vue de résoudre un problème de survie.
Dans la pratique, ces solutions obtenues individuellement ou
en en groupe se réalisent le plus souvent au détriment de l'Etat,
de l'entreprise, de la société ou de toute autre institution.
La stratégie va changer, après un constat selon
lequel, seul le microcrédit peut aider les pauvres à sortir de
leur état, par le financement sur base pérenne des
activités en se basant sur l'auto-responsabilité du
bénéficiaire et le financement direct de l'activité
productive génératrice.
Le sommet mondial de la microfinance tenu en Février
1997 à Washington a confirmé cette thèse et depuis, une
campagne mondiale sur le sujet s'organise à travers le monde. La
République Démocratique du Congo y a pris part en Novembre 2002
au sommet de New York à travers les délégués du
Gouvernement, de la BCC, RIFIDEC et d'autres institutions s'intéressant
à la microfinance
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