1.1.5. Droits de l'homme et
sciences humaines
Dans le même ordre d'idées, R. Bruyer (1984),
espère susciter chez les scientifiques et le grand public, par les
informations publiées sur les droits de l'homme, une remise en question,
une inquiétude critique et cruciale en cette période où
les difficultés économiques, financières et
l'insécurité sont énormes. Elles pourraient constituer,
comme tant de fois jadis, le détonateur pour la construction de
sociétés sans individu connu en tant que personne. Et de ce fait,
Guillaumin cité par R. Bruyer (idem) démontre que
« le concept » peut basculer de sciences humaines
aux sciences biologiques. Il s'agit par exemple, du concept de race et de crime
de génocide du régime Nazi en droit international ; et pour
cela que l'inconsistance du concept ou vocable est difficile à
évacuer de la représentation mentale des gens. De même, le
concept de droits de l'homme est très ancien et on en trouve des traces
dès les premiers textes de l'antiquité et tout au long de
l'époque médiévale. Il s'agit d'abord de notion du
« sens commun » dite dans la littérature
générale et véhiculée dans la vie concrète
au départ ; ensuite de l'inscription de la notion en textes
officiels codifiés.
Par conséquent, une nouvelle conception vise la
réalisation effective de ces droits : de droits passifs aux droits
« actifs », c'est - à - dire les actions
concrètes favorisant l'individu à l'exercice réel de ces
droits « théoriques ». Les modifications
profondes concernent les conceptions idéologiques du contenu des textes
et des devoirs du sujet des droits : il ne s'agira plus de la
« nature humaine » de l'homme « en
soi » et éternel, mais bien plutôt de l'individu
concret, vivant dans un contexte socio - culturel pleinement existant. On
passe alors du « droit de ... » au
« droit au... » ; de l'essence à
l'existence, ici le rôle de l'intervention de l'Etat est dévolue,
et consiste à assurer et à garantir la réalisation
concrète des droits de l'homme. Tels sont ce qu'il est convenu
d'appeler :
· Les droits politiques et sociaux. Les droits politiques
représentent l'ensemble des droits qui permettent aux citoyens de
participer effectivement à l'exercice du pouvoir démocratique ou
de s'opposer au régime en place. Par exemple l'élection, le vote,
la liberté ;
· Les droits sociaux constituent les
bénéfices auxquels le citoyen doit pouvoir accéder, du
fait de son appartenance à un système social ; parmi
lesquels le droit de jouissance à la santé et aux bienfaits de la
science médicale.
Pour R. Bruyer (op. cit, p.19), quoi qu'il en soit, la part de
la perspective des droits politiques et sociaux est actuellement liée au
type de démocratie en vigueur. Il est clair que les régimes
à démocratie libérale mettent l'accent sur les droits
politiques et laissent en veilleuse les droits sociaux ; inversement, les
démocraties socialistes accentuent les droits sociaux au
détriment des droits politiques. La question est donc de veiller au
développement des droits sociaux dans les régimes libéraux
et, de droits politiques dans les systèmes de démocraties
socialisantes. Dans notre contexte de recherche, il relève d'une
perspective de développement et de promotion des droits sociaux des
citoyens congolais, car les gouvernants mettent l'accent sur les droits
politiques au détriment des droits sociaux, à savoir : le
droit à la santé des patients.
En RDC et dans le rapport annuel de l'Observatoire Congolais
des Droits Humains (OCDH), rendu public en Janvier 2002 sur la question de
torture, il a été démontré, après une
enquête minutieuse sur terrain et de nombreux témoignages vivants,
que la torture y est pratiquée de façon systématique et
permanente depuis la colonisation du Congo -Belge jusqu'à nos jours.
Cette problématique relève des insuffisances en
connaissances requises sur les droits de l'homme sur la question de torture et
autres peines ou traitements cruels, inhumains mais surtout sur les exigences
juridiques de protection des droits des personnes contre les traitements
inhumains et humiliants.
Pour Kayembe N'kolesha, S. et al. (OCDH,
2006), les atrocités constituent les violations des droits de
l'homme ; ce qui exige la compréhension et l'explication de la
notion même des droits humains en vue de saisir ses rouages, des maillons
de toute la chaîne de droits de l'homme, ne fut - ce que sommaire. Ainsi,
les principes des droits humains ne sont pas intégrés dans le
traitement au travail des professionnels de santé en RDC, de
manière à les réaliser au profit du citoyen congolais.
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