1.1.6. Naissance de
l'idée de l'égalité et de la protection de tous les
hommes
D'après la vie et l'oeuvre de René Cassin, c'est
de l'idée de l'homme sur l'universalité comme fondatrice du
concept des droits de l'homme qu'a pris naissance l'idée de
l'égalité pour la protection des libertés pour tous les
hommes, affirme Marc AGI (1988).
Tout au long de l'histoire des hommes, plusieurs idéaux
et doctrines ont été employées par l'homme pour porter
atteinte à la vie et à la dignité de l'être humain.
Ces doctrines ont justifié le recours à l'esclavage,
l'ascendance, la royauté, la religion, la classe sociale, la
discrimination fondée sur le sexe, la tribu, la race, l'origine
nationale et à toutes sortes d'injustices commises contre les individus.
Cela est encore vrai aujourd'hui après bien de siècles qu'est
née l'idée d'un
« droit naturel» qui implique un ensemble
de préceptes appelés à régir la vie en
communauté et, basés sur l'égalité en droits de
tous les membres de la famille humaine. Cette idée a progressivement
fini par se concrétiser dans l'élaboration de normes
écrites, précisant et protégeant les droits de l'homme.
C'est au 18ème siècle que les
« droits naturels » seront consacrés comme
des droits légaux, et feront partie des constitutions des pays (Etats),
créant du coup un lien contractuel entre l'Etat et l'individu (droit
individuel, civil et politique). En 1789, la Déclaration
française des droits de l'homme et des citoyens et, en 1791, le Bill of
right American ; tous les deux reposent sur le même postulat, tel
que le présent préambule français :
« l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme
sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des
gouvernements ». Un autre préambule du 10 Décembre
1948, est de l'Assemblée générale des Nations Unies lors
de son adoption ; selon (Marc AGI, 1988).
La Déclaration universelle des droits de l'homme
définit clairement le concept de droit et mentalité des peuples
en ce termes : « l'idéal commun à atteindre
par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous
les organes de la société, ayant cette Déclaration
constamment à l'esprit, s'efforcent par l'enseignement et
l'éducation, de développer le respect de ces droits et
libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national
et international, la reconnaissance et l'application universelle et
effective... ».
De même : « la
reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres
de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables,
constitue le fondement de la liberté, de la paix et de la justice dans
le monde et, qu'il était donc essentiel que les
droits de l'homme soient protégés par un régime de droit
pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la
révolte contre la tyrannie et l'oppression ». En
réalité, la première partie des droits de l'homme concerne
la Déclaration des droits de l'homme et, les deux autres parties
concernent les pactes et conventions relatifs aux droits civils et politiques,
ensuite les droits sociaux, économiques et culturels. En plus, des
traités juridiques internationaux de pression et de contrainte sur les
Etats partisans de s'y soumettre, faire rapport et s'acquitter des obligations,
ils sont entrés en vigueur en 1976.
Pour Gerwirth A. (op. cit.), les droits de l'homme peuvent
être entendus comme des droits moraux inaliénables que tous les
individus possèdent à égalité du simple fait de
leur « nature humaine » (ONU, PIDESC, 1996). On
les qualifie des « droits moraux » parce qu'ils se
fondent sur un principe moral valable, ou qu'ils peuvent se justifier au moyen
de ce principe. Il implique nécessairement que les
intérêts promus par ces droits soient ceux de tous les individus
universellement, sur un pied égalitaire.
Ainsi, qu'on l'a largement évoqué ci - dessus,
ces droits moraux ont été progressivement traduits en droits
légaux, institués conformément aux règles
juridiques en vigueur au sein des Etats et de la communauté
internationale. Ils font aujourd'hui partie intégrante de la plupart des
législations des Etats du monde. Il classifie les droits de l'homme en
trois catégories au regard de trois principaux instruments
internationaux à savoir :
- Déclaration universelle des droits de l'homme
(DUDH) ;
- Pacte international sur les droits politiques et civils
(PIDCP) ;
- Pacte international sur les droits économiques,
sociaux et culturels (PIDESC).
1) Première catégorie : les droits civils
et politiques (correspondent à la première
génération des droits de l'homme), tel le droit à la vie,
(DUDH, art.3 ; PIDESC, art.6)
2) Deuxième catégorie : les droits
économiques, sociaux et culturels (correspondent à la
2ème génération des droits humains),
généralement ce sont des droits qui visent à jouir ou
à satisfaire les besoins matériels, intellectuels et moraux de la
personne humaine, afin de pouvoir réaliser son développement vers
le plein épanouissement, ils sont comme la toile de fond de la
démocratie, paix et développement durables. Il s'agit du
droit :
- au travail, à des conditions de travail
équitables et satisfaisantes ;
- droit à un niveau de vie suffisant.
Cela entend la possibilité de satisfaire un certain nombre de besoins
essentiels : alimentation, logement décent, habillement digne,
accès aux services de santé, approvisionnement en eau
potable ; droit à la santé et à la protection
sociale.
A ce titre, l'article 12 du PIDESC entend le droit qu' a toute
personne de jouir du meilleur état de santé physique, mental et
social.
Le droit à l'assistance sociale et médicale,
doit être garanti spécialement à l'égard des
personnes les plus vulnérables (les plus démunies de tous moyens
de survie) ; en l'occurrence, les patients en tant que personnes
affaiblies par la maladie et le trouble de santé et ce, méritant
le regard particulier de l'Etat, familles, professionnels de santé,
médecins...
- Les droits syndicaux, le droit de grève
- Le droit à l'éducation
- Le droit aux bienfaits de la culture (protection et
bénéfice découlant de la science, culture et art).
3) Troisième catégorie concerne les droits
collectifs qui correspondent à la troisième et quatrième
génération des droits de l'homme : droit de minorité
et de la solidarité internationale, droit à la paix et au
développement, droit de peuple et droit à l'environnement sain.
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