2.1.2 Techniques de
recherche
a. la technique d'interview
C'est un entretien psychologique, il est au centre de la
méthode clinique et l'outil privilégié pour accéder
aux données subjectives (motivations), car la subjectivité du
sujet s'actualise par les faits de la parole à l'adresse du
psychologue.
De part ses caractéristiques et la relation
asymétrique, non directivité, centration sur le sujet, la
neutralité bienveillante avec empathie et attention librement flottante,
la technique d'entretien ou interview répond aux différents
objectifs d'ordre de diagnostic, de thérapeutique et de recherche.
Comme outil de recherche, c'est l'entretien entre l'interviewer et
l'interviewé selon A. Blanchet (1987 ; cité par Fernandez
L. et al. (op. cit.). Cette technique visait à obtenir les
données liées aux facteurs psychosociologiques, des motivations
profondes des médecins.
b. La technique d'observation participative
Cette technique a permis d'obtenir les données
observables de conduite des médecins par rapport à leur devoir de
soigner et de guérir. Cette technique accompagne et complète
d'autres techniques utilisées. Nous avons dix ans de vécu
expérientiel en milieu professionnel des CUK.
c. La technique d'analyse de contenu
Cet instrument a permis de mener une analyse psychologique des
résultats issus des échelles, tests psychologiques et des
données issues des différentes techniques utilisées au
cours de la recherche en vue de leur attribuer une signification
compréhensible.
d. Technique documentaire
Cet outil repose d'une part sur la fouille des documents
existants afin d'y récolter les renseignements nécessaires
concernant la question soumise à l'étude. Pinto R. et Grawitz M.,
(op. cit.). D'autre part, elle est la documentation écrite qui a paru
sur le problème ou sur les problèmes connexes. (Mucchielli R.,
op. cit.)
Ce faisant, George Gurvitch cité par A.S. Mungala
(2003) et G.Masimango (2008), montre que dans toute société
à écriture comme la nôtre, les données documentaires
constituent le point de départ le plus sûr et le plus commode
d'une recherche en sciences sociales. Aussi, la radio, la
télévision et l'internet constituent les sources remarquables
des documentations diverses à ne pas négliger. (Shomba et
Tshund'Olela, op. cit.).
Dans notre étude nous avons
utilisé les documents écrits et oraux concernant les concepts des
droits de l'homme et de la santé mentale. Pour cerner le problème
posé par la jouissance du droit à la santé, nous avons eu
recours aux différentes données : les séminaires,
conférences, la radiotélévision, archives et
statistiques des CUK.
e. Technique des tests psychologiques
On appelle test psychologique, une situation
expérimentale standardisée servant de stimulus à un
comportement. Ce comportement évalué par un comportement
statistique avec celui d'autres sujets placés dans la même
situation en vue de classer l'individu examiné, quantitativement ou
qualitativement. Il existe plusieurs catégories et critères des
tests.
Dans notre étude, nous avons utilisé deux tests
et deux échelles d'évaluation psychologique sur un questionnaire
à savoir :
1. Test de tolérance à la frustration
Définition : c'est un test de
personnalité qui évalue le seuil de la tolérance du sujet
à la frustration.
But : Tester la personnalité du sujet en
situation sociale frustrante, soins divers, tel le cas du milieu professionnel
des Cliniques Universitaires de Kinshasa.
Consigne : On présente le protocole de
test en six (6) situations sociales différentes dans lesquelles un
interlocuteur agit et l'enquêté doit imaginer la réponse
possible parmi les énoncées en 4 propositions et, chaque
proposition possède une note de mesure.
Interprétation : On notera que la
réponse b = 3 points, la réponse a = 4 points ; c = 2 points
et d = 1 points. Au total, la frustration faible est de 6 - 12 points, soit
rare ; la frustration moyenne est de 13 - 18 points, soit importante et la
frustration plus marquée est de 19 - 26 points, soit très
importante.
Comme des situations psychosociales et des vécus
socioprofessionnels provoquent des frustrations des besoins psychosociaux qui
déclenchent des comportements d'agressivité et
discrimination ; ainsi, tout comportement social a la fonction de
rechercher la satisfaction ou plaisir d'un besoin réprimé. La
frustration mal tolérée entraîne les violations du droit
à la santé, invalidité professionnelle et
agressivité.
2. TEST DE STRESS POST TRAUMATIQUE DE CROCQ (1999)
But : Diagnostiquer l'état mental de
stress post traumatique ou psycho traumatique. Il est adapté par Daniel
Smaga (2000).
Consigne : Test en 6 questions à
répondre par (0) si rarement ; (1) si souvent ; (2) si
très souvent.
Interprétation : De 0 - 10 est situation
normale, soit rare ; de 11 - 15 la situation de stress est
importante ; 16 - 22 la situation de stress post traumatique est
très importante (sujet doit consulter).
Echelles d'évaluation : Les
échelles sont des instruments qui permettent d'évaluer des
construits mentaux non directement observables. Les échelles sont
constituées d'un ensemble d'énoncés ou les items qui sont
les indicateurs ou variables observables de la dimension psychologique que l'on
souhaite mesurer. Par exemple, les indicateurs de risque au stress chez les
médecins des CUK, entre 2005 - 2010.
Nos instruments sont des échelles construites de 43
items pour évaluation de risque au stress couru et, de 18 items dont 9
items pour l'anxiété et, 9 items encore pour la
dépression.
3. ECHELLE D'ANXIETE /DEPRESSION DE GOLDBERG
But : Evaluation des symptômes
d'anxiété et dépression éprouvés au cours du
mois précédent l'examen clinique.
Consignes : Administrer par auto -
hétéro évaluation, le sujet répond par
« Oui » ou « Non » et, chaque
réponse positive compte 1 point et négative 0 point.
Interprétation : Les sujets ayant un
score d'anxiété de 5 et un score de dépression de 2, ont
une chance sur deux d'avoir des troubles déjà importants et, au
dessus de ce score, cette probabilité augmente rapidement en troubles
très importants. En dessous du même score, c'est rare (normal).
4. ECHELLE D'EVALUATION DES FACTEURS DE STRESS DE HOLMES -
RAHE (1973)
But : Pour l'association canadienne de la
santé mentale (avril 1994, pp.61 - 62), cette échelle est
adaptée par Pierrette Desrosiers dans le but de mesurer les
répercussions des changements survenant dans l'existence au cours de
l'année précédente (année écoulée),
sur le bien - être mental en milieu de travail. Nous l'avons
adaptée chez les médecins praticiens en milieu de travail
professionnel des Cliniques Universitaires de Kinshasa, entre 2005 - 2010.
Nature et consigne : L'échelle est
construite des énoncées sous forme d'un questionnaire à
encercler pour le sujet intéressé. Elle comprend au total 43
énoncées. On demande au sujet d'encercler les
événements qui ont perturbé la cour normale de son
existence, il y a un an.
Interprétation : Faire le total des
points obtenus pour tous les événements qui sont survenus dans la
vie du sujet, pendant l'année écoulée (1 an), si le total
des points obtenus est à 150, le risque au stress est d'environ 30 % (0
- 30 %), soit rare ; si le total est entre 150 - 300, le risque est de 50
%, soit important ; si le total dépasse 300 points, le risque au
stress est de 80 à 90 %, soit très important. Ces risques sont en
rapport avec le changement du bien - être mental ou l'état de
santé mentale, l'atteinte de la qualité de vie psychosociologique
ou la détérioration de la santé globale.
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