1.2.4.4 Définitions
des quelques concepts de santé mentale et de comportement
La santé mentale étant un état de bien -
être psychique susceptible d'être modifié par certaines
expériences bio psychosociologiques et par des facteurs de milieu de
vie, la description sommaire de certains états mentaux est actuellement
nécessaire et utile.
Selon Public Health. Net TPO et OMS (2007, pp. 10, 35, 45,
54), nous présentons succinctement quelques états de santé
mentale mineurs et de comportement qui passent inaperçus chez les
prestataires de soins de santé, mais laissent un impact important sur le
mode de perception et de communication. Les états de santé
mentale ont la particularité de diminuer la capacité de
jouissance du droit à la santé, des droits des patients et leur
exercice, à savoir : stress, dépression,
anxiété, traumatisme psychique, angoisse, frustration et
détresse.
a) STRESS
Le mot « stress » provient de la langue
anglaise, qui signifie « force, effort intense, pression ».
En 1936, H. Selye utilisait ce concept en biologie cellulaire pour exprimer la
réaction de l'organe à un excitant stresseur, qui peut être
vivant, physique, chimique ou un événement troublant.
Actuellement, le stress est une réponse non
spécifique de l'organisme à n'importe quelle demande à
laquelle il doit faire face (coping, to cope).
Une infection, une intoxication mais aussi un grand plaisir,
tout comme une grande douleur, constituent des agents stressants qui exigent
à l'organisme un certain travail d'adaptation dont les manifestations
non spécifiques viennent s'ajouter à l'action. La réaction
est spécifique de chacun de ces agents stresseurs. Le stress est
constamment présent au cours de toutes les circonstances de la vie,
à des intensités qui sont variables. Si l'intensité est
minime chez l'homme qui dort ou se repose, elle est alors très intense
après un grave accident humain ou technique.
Adaptation au stress et le stress
Le stress est un état de tension qui perturbe la vie
d'une personne avec des effets négatifs sur la santé mentale,
physique et sociale. C'est une condition émotionnelle irritante qui se
produit comme réponse à des stimulations (influence)
extérieures diverses. Et le corps humain répond instinctivement
à un danger immédiat (imminent) en nous préparant à
une réaction mentale et physique au danger. La menace d'un danger
appelle la défense, la protection et la fuite (évitement). La
perception du danger donne des messages chimique, hormonal, vigilance
augmentée et économie d'énergie psychosomatique et
neurovégétative. Si le danger passe, le calme revient. Le stress
est alors existentiel normalement, quand il dure trop longtemps, il devient
pathologique et impose un sérieux impact sur la santé
appelé « état de stress physique, psychologique et
comportemental » (inadaptation sociale)
b) Frustration
Selon L. Manuila et al. (op. cit.), le mot
« frustration » est d'origine anglaise, c'est un
état qui succède au refus conscient ou inconscient, actif ou
passif d'un besoin. Il s'agit de mécanisme de défense dans le
fonctionnement de l'appareil psychique. Le concept suggère un
état de souffrance psychique créé par une situation ou un
événement qui prive l'individu d'une satisfaction vitale à
laquelle il pense avoir droit positif ou naturel. Ainsi, la frustration peut
s'extérioriser par un comportement agressif ou être
refoulée et latente, elle conduit à de divers troubles mentaux et
de comportement.
Pour cette raison, la frustration
procède par un état mental, de manque ou de privation des besoins
fondamentaux ; cette menace vitale fait appel à une force ou
efforts intenses de l'organisme humain, en vue de faire face aux besoins
pressants, c'est l'état de stress qui peut être passager ou
permanent.
Si le stress et la frustration sont intenses et durables, ils
constituent un trouble mental et de comportement.
Pour les professionnels de santé en RDC, cet
état mental est permanent en milieu du travail (hôpitaux
publics).
En effet, la « frustration » selon
Larousse (1978), provient du verbe « frustrer », priver de
ce qui est dû, par exemple frustrer ses créanciers, ou les
prestataires des soins de santé publique.
Elle est une situation où un état du sujet dont
la conduite est modifiée par un obstacle ou un événement
frustrant ; privation d'une satisfaction donnée selon les
catégories.
Catégories d'événements frustrants :
· Frustration primaire : absence d'objet
nécessaire à la satisfaction du comportement motivé
(besoins) ;
· Frustration secondaire : absence de l'objet
nécessaire avec obstacle passif externe (grille de séparation,
nourriture, cachot) ;
· Frustration secondaire avec obstacle passif interne
(complexe d'infériorité d'Adler A.)
· Frustration secondaire avec obstacle actif interne
(conflit opposé + pulsions) ;
· Frustration secondaire avec obstacle actif externe
(conflit d'interdits parentaux).
Les réactions à la frustration :
· Agression directe ou déplacée
(décharge indirecte) ;
· Agression - isolement - hypersensibilité -
« l'égoïsme » ;
· Culpabilité (voir psychologie de
l'enfant) ;
· Agression déplacée à de formes
complexes. Par exemple, l'ironie du sort ;
· Auto - agression pathologique.
c) Dépression
Pour Estelle Betvinik et al, (2000, p.50), la
dépression est caractérisée par une humeur
dépressive durable (plus ou moins deux semaines), associée
à une perte d'intérêt social et de plaisir, sur le fond
d'un sentiment de culpabilité et de désespoir. Elle peut
être majeure ou mineure. Pour L. Manuila et al. (op. cit.), la
dépression est un état mental caractérisée par un
fléchissement du tonus neuropsychologique, accompagné de
désespoir, fatigue, culpabilité et une détresse anxieuse.
La tendance à la suicidarité sous le
« raptus dépressif » est une complication
à crainte, en vue de protéger et de promouvoir le droit à
la santé des victimes.
La dépression diminue suffisamment la capacité
de jouir du droit dont on est titulaire et, engendre l'incapacité
à le revendiquer ou à le défendre en termes des
garanties.
Causes : souffrance morale, pathologie
organique, traitement au psychotrope qui entraînent un ralentissement
psychomoteur. Le non jouissance du droit à la santé est
lié aux complications de la dépression : Conduite
d'addiction, désinsertion socio - professionnelle, dépendance
à l'hôpital et actes suicidaires (Raptus de dépression),
perte de liberté et d'autonomie.
d) Névroses d'angoisse ou troubles anxieux
Définition : c'est une névrose
d'angoisse associe à une anxiété chronique à des
crises d'angoisse aigue, sans facteur déclenchant spécifique.
Actuellement, le DSM- IV (APA, 1992 ; 1994) structure
celle-ci en troubles anxieux et la névrose d'angoisse associe selon les
critères, l'attaque de panique, le trouble panique et les troubles
anxieux généralisés. Le rapport avec le droit de l'homme
à la santé se situe dans les complications vers la
dépression, les conduites addictives, les anxiolytiques et la
dépendance médicamenteuse, l'absence d'autonomie et de
liberté individuelle, la conduite suicidaire (raptus anxieux).
En effet, le concept d'angoisse pour Yves Poinso et al.
(1972, pp.17), S. Kierkegaard, est une possibilité d'une
réalité de la liberté car, le passé semble
anticiper l'avenir.
Le mot anglais « Anguish », distress,
c'est un état de malaise général psychique et
physique ; il s'accompagne de troubles
neurovégétatifs ;
avec comme manifestation : insomnie, tachycardie,
transpiration, pâleur, rougeur, asthénie ... Actuellement,
l'angoisse est connue comme troubles anxieux (DSM - IV).
De même, l'angoisse est
simultanément l'anticipation d'un danger et réaction à ce
danger. Elle est à la fois signalée, symptôme et
défense.
C'est une peur sans objet déterminé,
signalée au Moi comme affects déplaisants.
Elle est une réaction directe de l'organisme à
la coexistence de pulsion de vie (héros) et pulsion de mort (thanatos)
dans la structure même du Moi (M. Klein). On distingue l'angoisse libre
ou diffuse, l'angoisse normale (existentielle) et l'angoisse pathologique
lorsque les modalités de résolution des conflits sont rigides ou
déficients, faibles. L'émergence dans la conscience d'un
désir réel amène à l'angoisse ambiguë.
L'angoisse se rapporte aux manifestations physiques alors que
l'anxiété est psychologique.
e) Détresse
De l'anglais « distress », la
détresse c'est un état mental pathologique
caractérisé par une défaillance grave d'une ou plusieurs
fonctions qui menacent la vie d'un individu dans un délai rapide, en
l'absence du traitement. C'est un état de désespoir,
désarroi, embarras, abandon, péril et misère. Il constitue
un état de violation des droits de l'homme et de manque de jouissance
réelle du droit à la santé.
f) Anxiété
Le mot vient de l'anglais « anxiety », il
est défini dans le DSM -IV comme une sensation psychique
caractérisée par une crainte d'un danger imminent réel ou
imaginaire, fondée sur les manifestations psychologiques.
g) Traumatisme psychologique
Les violations des droits de l'homme engendrent de traumatisme
physique et psychique importants dans la société.
Selon le DSM-IV (APA, 1994), il s'agit d'une
menace sérieuse à la vie et à l'intégrité
psychique ou physique du sujet, sa famille ou l'entourage social. C'est un
événement de confrontation dans le réel qui déborde
les possibilités singulières des réactions du sujet,
laissant l'impact de revécu, pour une durée de 0 à 3 mois.
Les causes sont biopsychosociales selon le degré. Sans traitement, les
complications sont des troubles de relation sociale, d'activités
quotidiennes, d'inadaptation par peurs, pharmacodépendance...
. L'homme étant à la recherche du plaisir vital,
le psycho traumatisme a un rôle désintégrateur de la
personnalité chez l'individu victime ; alors le Moi profond
(Conscient et inconscient) recherche sans cesse l'intégrité de la
personnalité. Toutes nos conduites conscientes ou inconscientes sont
déterminées par cette personnalité en perpétuel
remaniement dynamique devant des situations singulières, conflictuelles.
L'homme est appelé aux interactions sociales les plus
élevées telles que la protection et la promotion des droits
humains pour autrui et pour soi - même, en vue de l'accomplissement de
l'équilibre personnel.
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