WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Contribution à  une étude sur la jouissance des droits de l'homme à  la santé mentale en République Démocratique du Congo: une approche clinique et psychosociologique des médecins aux CUK (Cliniques Universitaires de Kinshasa) de 2005 à  2010

( Télécharger le fichier original )
par Dieudonné NGALAMULUME BAKATUMANA
Université de Kinshasa - Diplôme d'études approfondies (DEA) 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.2.4.3. Santé mentale et la jouissance du droit à la santé

a) Santé mentale

Dans ce travail, nous nous référons à la définition classique de l'OMS. Selon cette institution spécialisée du système de l'ONU, la « santé » est un état de complet bien - être physique, mental et social et pas simplement l'absence de maladie ou d'infirmité. Cependant, la santé définie de cette manière relève de questionnement à savoir : qu'est - ce qu'est la santé mentale qui nécessite d'être relative au corps biologique et aux corps social dans l'ensemble du comportement d'une personne ?

La santé mentale se définit donc comme « l'état de bien - être mental sain ».

Pour Health net TPO (2007), la santé mentale est donc une composante de la santé en général, qui est principalement centrée sur les fonctions mentales d'une personne.

C'est la façon dont une personne :

Pense (pensée) cognition

Sent (sentiment) affection

Agit (comportement) praxis

Se perçoit et perçoit le monde autour d'elle (sensation psychosociale du réel).

La santé mentale n'est pas synonyme de l'absence de folie. En effet, la santé mentale est une partie importante de la santé. Beaucoup de gens, à un certain moment de leur vie, souffriront d'un problème mental. La santé mentale est un état de bien - être d'une personne caractérisée par :

L'intégrité : avoir une position par rapport à soi - même et par rapport à son environnement social et physique ;

L'adaptabilité : surmonter les tensions normales de la vie ;

La sociabilité : contribuer à la vie de sa communauté et avoir des relations sociales adaptées.

Pour ce, une maladie mentale est une affection qui perturbe la personne sur plusieurs plans, notamment :

· la pensée (plan cognitif) ;

· le sentiment (plan émotionnel) ;

· le comportement (verbal ou non verbal) ;

· la perception (imagination et représentation).

A ce titre, une maladie mentale n'est pas caractérisée seulement par des symptômes psychologiques, psychiatriques ou physiques mais aussi, par une altération des facultés adaptatives sur les plans social, professionnel ou scolaire (perception-communication), qui rendent problématique son intégration sociale, personnelle et interpersonnelle, tel est le cas des professionnels de santé des CUK.

La notion de santé mentale n'est pas univoque, elle soulève l'équivoque. Elle est fonction de la culture, de la tranche d'âge, de la catégorie sociale, de la religion, de la croyance ...

L'on note une forte association et de relation de cause à effet entre la pauvreté et les troubles mentaux et de comportement.

Dans notre recherche, nous avons observé un cercle vicieux qui part de la pauvreté sociale aux troubles mentaux et de comportement vers les violations des droits de l'homme, celles-ci sont entretenues par ces troubles et la pauvreté sociale même. Il caractérise notre société congolaise qui n'a ni structures d'accueil et/ou de déconditionnement psychosociologique suffisamment intégrées.

b) Ampleur du problème de santé mentale sur la jouissance du droit à la santé

La pauvreté, les violations des droits et les troubles mentaux constituent un système incohérent et un cercle vicieux qui représente une impasse relationnelle et institutionnelle et, possède de nombreuses répercussions dans l'organisation des établissements de santé publique en RDC.

Les soins de santé mentale (psychiatriques) et les soins des troubles de comportement (psychothérapiques) sont coûteux, d'une lourde charge puisqu'ils exigent de longs traitements et entraînent de perte de productivité par l'invalidation psychosociale selon l'OMS et Health.net TPO, (2007). Ces troubles appauvrissent les patients et leurs familles. Les facteurs tels que l'insécurité, un niveau bas d'éducation, de mauvaises conditions de logement et de nutrition favorisent l'apparition des troubles mentaux et de comportement courants.

Dans une population, la prévalence de la dépression est d'une fois et demie à deux fois plus élevée parmi les groupes à bas revenu. Chez les groupes humains vivant dans la pauvreté, la violence et les mauvais traitements sont fréquents, en termes de psycho traumatisme et maltraitance physique ou morale. L'insuffisance des investissements bien ciblés dans la politique de santé publique, spécialement dans le domaine de santé mentale, ne permettent pas de briser le cercle vicieux de la pauvreté au trouble mental afin de faire reculer leurs effets sur le développement harmonieux et le respect des droits humains.

En ce qui concerne tous les systèmes des soins, il y a plusieurs raisons de faire de la santé mentale et du comportement humain une des priorités, à savoir :

- Dans tous les pays du monde, beaucoup de gens ont des problèmes de santé mentale qui vont de troubles sévères comme les psychoses, aux moins sévères, comme les troubles anxieux (névroses réactionnelles). Selon les estimations de l'OMS, 450 millions de personnes dans le monde souffrent de troubles mentaux. Pour les pays en voie de développement spécialement, on estime les valeurs suivantes :

schizophrénie : 0,5 - 1 % ;

épilepsie : 1 - 1,5 % ;

dépression/anxiété grave : 2 - 5 % ;

déficience mentale : 1 %.

- Dans les pays ayant les problèmes sécuritaires, ravagés par la guerre, les conflits, l'instabilité politique et socioprofessionnelle, l'ampleur des problèmes mentaux peut être élevée ; tel est le cas de la DRC.

- Beaucoup de patients qui consultent les hôpitaux et les centres de santé ont souvent des problèmes de santé mentale et de comportement ayant une forte association à des désordres physiques. D'après les recherches effectuées en cette matière en occident et dans les pays d'outre - mer, elles ont montré qu'environ 30 % des malades qui consultent en médecine générale ont des problèmes de santé mentale. Beaucoup présentent les plaintes physiques, alors qu'ils ont les problèmes de santé mentale tels que : sommeil, fatigue, douleurs, maux de tête ou maux d'estomac, liés à la somatisation.

- D'autres facteurs sont liés à la stigmatisation et attitudes négatives associées aux troubles mentaux qui entraînent la discrimination aux soins de qualité, à l'adaptation socioprofessionnelle et scolaire qui limitent les libertés individuelles.

- Le lourd fardeau lié aux troubles mentaux : improductivité, invalidation, problèmes d'intégration familiale et financière liée à sa longue prise en charge et / ou son ignorance.

C' est pourquoi, l'OMS renseigne que la schizophrénie, la dépression et l'alcoolisme sont les troubles les plus invalidants. Près d'un million de personnes se suicident chaque année, sous la dépression.

Les problèmes de santé mentale représentent 11 % du fardeau global des maladies en recrudescence. Les projections de l'OMS en 2020 prédisent que les problèmes de santé mentale représenteront 15 % du coût global des maladies. Globalement, une famille sur quatre a au moins un membre qui souffre de troubles de santé mentale. Il sied de signaler que les membres de la famille sont souvent les plus concernés dans la prise en charge des personnes atteintes de troubles de santé mentale. Une maladie mentale dans une famille a de profondes répercussions sur la qualité de vie de toute la famille.

Pour notre travail, nous considérons qu'une maladie mentale et trouble de comportement ou troubles physiques ont des répercussions sévères sur la qualité de vie et de l'existence authentique des intervenants à savoir : les professionnels médecins, en l'absence de leur prise en charge adéquate ; ce qui expliquerait les violations flagrantes des droits des patients dans les hôpitaux. En effet, les gens pensent que les problèmes de santé mentale ne peuvent pas être traités ; au contraire, des options thérapeutiques efficaces existent, notamment :

- La sensibilisation au sujet de la santé mentale et du comportement dans la communauté ;

- Le counslling et la psychothérapie ;

- Les conseils et l'éducation aux malades et à leur famille ;

- Les médicaments accessibles, efficaces, disponibles et les génériques existent.

A ce titre, Frédéric Dubas (2004), en abordant la question du sujet, enjeux éthiques et économiques en pratique médicale, s'interroge sur la santé individuelle. Il affirme que la santé est bien une curieuse notion.

Son caractère à la fois individuel et collectif s'atteste quotidiennement ; la santé est liée au bien suprême en valeur :« la vie ». Comme « l'être malade », « l'être en bonne santé » dépend de références aux normes sociales.

La santé prend le sens plus qu'une valeur éthique, bonne ou mauvaise. Elle est une capacité, une marge d'adaptation disponible quand une maladie survient, selon Georges Canguilhem (1966) cité par J. Bergeret et al. (op. cit.). Finalement, il en va de la santé comme de la maladie ; et les définitions différent : il y a celles conçues par les médecins comme absence de maladie clinique, prévention et celles vécues par des malades. Les deux ne se recouvrent ni s'accordent que très partiellement quant aux échelles de qualité de vie.

Pour Hyman (2000), au cours de la vie de personne, toute expérience traumatique peut, en dehors d'une communication correcte, modifier la structure de la connexion synaptique et remodeler le processus moléculaire (neurochimique) qui déterminerait le remaniement dans l'édifice psychique et, peut inférer les troubles mentaux et du comportement aux victimes. D'autre part, l'OMS (2001), définit le comportement sanitaire, selon les indicateurs ou variables, à contrôler ci - dessous :

· état de sommeil ;

· état d'alimentation (nutrition) ;

· utilisation des services de santé par habitant ;

· consommation des drogues ;

· loisir et sport ;

· sexualité et le contenu sexuel.

En RDC, l'utilisation des services de santé a un taux d' indice de 0,15 consultation par habitant et par an, pour une population générale de 54 % ; c'est - à - dire une Consultation au moins par personne tous les 6 ans. Aussi, 35% en 1980 de consultation par habitant et 15% en 2001 par habitant pour les usagers des services de santé publique.

Ceci signifie que 2/3 des patients en RDC ne consultent pas les services publics de santé, et leurs systèmes pour bénéficier de soins et en jouir en tant que titulaires, ni la capacité d'exercer en le revendiquant et en le défendant, à cause de leur insuffisance ou manque de disponibilité, accessibilité et acceptabilité. En plus, l'impact socio - économique (pauvreté extrème) et culturel, entrave la jouissance du droit et l'accès aux soins de santé ; selon le « Diagnostic de la pauvreté en RDC », dans un rapport de l'analyse participative de la pauvreté nationale (Juillet, 2005), cité par Katima Kipulu (2008).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius