1.2.4.2. Impacts des
troubles mentaux et du comportement sur le droit à la santé de la
population
Les troubles mentaux et de comportement ont des
répercussions importantes sur la santé des prestataires, des
individus, leurs familles et leur communauté respective. L'individu peut
souffrir non seulement des symptômes inquiétants de sa maladie,
mais aussi de ne pas pouvoir participer à des activités
professionnelles ou récréatives, souvent du fait d'une
discrimination et stigmatisme à son égard. L'inquiétude de
ne pouvoir assumer ses responsabilités envers sa famille et ses amis et,
craint d'être un poids pour les autres :
On estime que dans une famille au monde sur quatre, une
personne au moins est atteinte d'un trouble mental ou du comportement. Ces
familles touchées subissent aussi de l'ostracisme et la discrimination.
La charge liée aux désordres mentaux est importante mais non
évaluée selon Kapur (1982) ; Fadden et al. (1987). Aux
difficultés financières s'ajoutent la charge émotionnelle
de la maladie, le stress dû au comportement perturbé du malade, le
dérèglement de la vie quotidienne, les entraves à la vie
sociale... (OMS, 1997).
A ce titre, renseignent Murray et Lopez
(1996) les troubles mentaux constituent la première cause
d'incapacité au monde et, que les prévisions donnent la
proportion de 15 % en 2020 ;(cités par OMS, 2001).
A propos de la RDC, le rapport des
équipes multidisciplinaires de l'OMS cité par Muteba M. (2009),
indique que 600.000 personnes soit 1 % de la population congolaise souffrent de
la maladie mentale et, la psycho morbidité est de 20.000 soit 33 %.
Ainsi la santé mentale en RDC constitue un véritable
problème de santé publique qu'il faut prévenir par la
participation communautaire en vue de promouvoir la santé mentale et de
l'intégrer dans les programmes de recherche et des soins de santé
primaire.
Les impacts économiques et sociaux des
troubles mentaux sont profonds, multiples et durables. Ils ont une incidence
sur la qualité de vie en perturbant profondément la vie des
personnes touchées et leurs familles ; selon les mesures des
instruments (échelles) servant à apprécier la
qualité de vie. Ce préjudice est non seulement
considérable mais durable et, la qualité de vie reste
médiocre pour les victimes même après la guérison
sous l'effet des facteurs sociaux tels que le préjugé et la
discrimination ; le non satisfaction des besoins sociaux fondamentaux et
fonctionnels de base était le premier facteur prédictif d'une
mauvaise qualité de vie chez les sujets atteints des troubles
sévères.
De même, les troubles mineurs :
anxiété, trouble panique, détresse, angoisse, stress,
traumatisme, frustration, dépression ont aussi cependant, des
répercussions sur les fonctions psychiques, la communication sociale, la
garantie et la promotion du droit de l'homme et du droit spécial
à la santé des usagers et leur famille.
Dans notre étude, nous avons
considéré que la mauvaise qualité de vie et de conditions
de vie ou milieu de vie chez les professionnels de santé
possèdent de forte incidence avec les troubles mentaux et de
comportement. Et ceci possède des répercussions psychosociales,
comme complications socio - professionnelles et identitaires. De
surcroît, elle expliquerait autant plus le non jouissance du droit de
l'homme à la santé des patients.
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