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Contribution à  une étude sur la jouissance des droits de l'homme à  la santé mentale en République Démocratique du Congo: une approche clinique et psychosociologique des médecins aux CUK (Cliniques Universitaires de Kinshasa) de 2005 à  2010

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par Dieudonné NGALAMULUME BAKATUMANA
Université de Kinshasa - Diplôme d'études approfondies (DEA) 2010
  

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1.2.3. Organisation actuelle du système sanitaire congolais

Un système sanitaire est défini par l'OMS, (2000), comme un ensemble d'activités ayant pour but essentiel de promouvoir, restaurer ou entretenir la santé. Les services de santé du secteur public ou privé sont inclus à l'intérieur du système de santé. La pyramide du système de santé comprend trois niveaux :

· nation : niveau central (concept et planification) ;

· district : niveau intermédiaire (coordination et encadrement) ;

· zone : niveau périphérique : socle d'opération et exécution de stratégies sanitaires.

Nous constatons le dysfonctionnement dans la pyramide de système de santé en RDC car le financement des soins de santé en RDC, provient de l'Etat congolais, du secteur privé, de l'aide internationale (humanitaire), de communautés. Toutefois, le rôle principal de l'Etat est en perdition, en ce qui concerne l'obligation de garantir le droit à la santé de population.

À l'instar de ce sommaire sur le droit à la santé, nous pouvons dire que la santé ne concerne pas le seul aspect physique, mais aussi elle devrait inclure l'esprit, la mentalité culturelle et le comportement des personnes. Dans les paragraphes suivants nous traitons de la santé mentale et du comportement au regard du droit à la santé et aux garanties des droits des patients.

1.2.4. Santé mentale et droits de l'homme

Dans le contexte de notre travail, nous allons parler de la santé mentale en tant qu'un des aspects importants et essentiels du concept « santé » et du droit à la santé des patients. Nous traiterons du droit à la santé mentale des professionnels de santé, comme acteurs des droits de l'homme et fournisseurs des services des soins de santé ; par l'entremise de l'obligation de l'Etat à la santé publique.

A ce titre, O. Tshende Njimbi (2009) pense que l'exercice de la profession médicale et soignante constitue une pratique moralement éthique du fait de leur agir sur les personnes humaines. Tout compte fait, la pratique médicale est attachée aux valeurs de la vie telles que la vérité, la justice, la paix, la santé, l'honnêteté, l'ordre, en plus de la dignité humaine.

1.2.4.1 Santé mentale vue sous l'angle de la santé publique

L'OMS pour sa part, fournit un cadre de référence pour la compréhension du concept « santé ». En reprenant la même définition de l'OMS (1946) la « santé est un état complet de bien- être physique, mental et social, ne consiste pas en l'absence de la maladie ou de l'infirmité ». C'est pourquoi, pour mieux comprendre la santé mentale comme un des aspects majeurs de la santé, elle a été définie par des auteurs issus de cultures différentes. Parmi les concepts de la santé mentale figurent : le bien être subjectif, l'auto-perception de l'efficacité personnelle, l'autonomie, la compétence, la dépendance intergénérationnelle, l'auto - actualisation du potentiel intellectuel et affectif.

Selon E. Kabengele Mpinga (Forum, 2003), la santé mentale est définie comme un état de bien- être indissociable de la santé physique et sociale et, dont la détérioration de la perception et de communication possède un impact sérieux sur l'état des droits de l'homme et du droit élémentaire à la santé.

Aussi, la santé individuelle et/ou collective dépend de la définition donnée au concept « santé". Et ce, dans le pays où coexistent un secteur public et un secteur privé, la santé publique (public Health) est un ensemble de services et d'efforts organisés de la collectivité dans le domaine de la santé et de la maladie ; la thérapeutique individuelle en est plus ou moins exclue.

Autrement, dans les pays où tous les services de santé sont publics, l'expression du concept de santé publique prend une signification générale et s'étend pratiquement à tous les domaines, concernant de près ou de loin la santé de l'individu, conçu essentiellement comme membre de la collectivité (L. Manuila et al. 2001). La santé publique est une synthèse de toutes les activités spécifiques qui ont pour but de rétablir, maintenir et promouvoir la santé d'une population.

Nous pensons que la santé mentale des prestataires des soins de santé relève d'une problématique de l'organisation des services ainsi que des efforts en santé publique, de l'Etat et de la collectivité concernée.

Par ailleurs, si l'on se place dans une optique transculturelle, il est pratiquement impossible de donner une définition complète de la santé mentale.

Toutefois, elle va au - delà de la simple absence de troubles mentaux. Il importe mieux de comprendre la santé mentale et les fonctions mentales, car elles constituent la base d'une connaissance plus complète de la survenue et de l'évolution des troubles mentaux et de comportement.

A propos du bien être mental, ces dernières années, les informations nouvelles en provenance des neurosciences et de la médecine de comportement ont fait progresser la compréhension des fonctions mentales. Il devient manifeste que des fonctions mentales, ont une base neurobiologique, psychologique et sont indissociables de fonction physique, sociale, culturelle et des issus sanitaires.

Il est évident que les pensées, les sentiments et les comportements ont une incidence majeure sur la santé physique ; inversement, la santé physique possède une incidence sur la santé mentale ou le bien- être mental (OMS, 2001).

Pour Philippe Lecorps et al. (Cités par le Collectif, op. cit, p .42), l'Etat a un rôle dans la gestion de la « vie nue » en vue d'établir son pouvoir « biopolitique ».

Les textes juridiques de santé publique ont nuancé actuellement l'axe central, dans la construction des systèmes de la santé collective ou individuelle ; la dimension biomédicale est devenue un élément d'un tout, comprenant les dimensions psychiques, sociales, culturelles et plus généralement politiques.

Pour ce faire, une éthique du sujet en santé publique (Bioéthique), relève le paradoxe de reconnaître d'une part, l'humain singulier et d'autre part, de respecter sa capacité de choix tout en l'appelant (invitant), à construire les modalités du vivre ensemble qui, nécessite souvent un remaniement des positions psychiques. La pensée opératoire possède un sens du vécu singulier, c'est - à - dire d'exercer sa responsabilité aux prise dans son addiction aux exigences d'un « monde commun », selon l'expression de Hannah Arendt.

En effet, quand on parle de santé publique, de santé ou mesure de santé, chacun a sa propre vision qui interfère avec les autres valeurs qui lui paraissent importantes et, on ne se donne pas de moyens collectifs pour aller au - delà de ces contradictions. La liberté individuelle viendrait faire obstacle à la liberté publique ou à la démarche de santé publique (bio droit).

Pour Donnet Descartes E. et al. (Cités par le Collectif, op. cit, pp.11 - 12), le concept de santé publique est un ensemble de mots, santé et publique... Dans le mot santé, il y a bien entendu la définition de l'OMS, très large : « état de complet bien - être physique, mental et social et non simple absence de maladie ».

Or, le bien- être social des individus dépasse largement le cadre de la santé et relève de la politique dans la cité. Si l'on adjoint au terme santé, l'adjectif public, on doit en premier lieu se référer aux institutions onusiennes, et à la constitution congolaise, aussi au préambule de la constitution française, à la charte de l'OMS de 1945, toutefois d'un point de vue théorique important. En effet, la santé publique peut être abordée de mille façon et chacun selon sa propre représentation à priori.

Selon une approche sanitaire, sociologique et anthropologique de systèmes de santé, elle montre que la société est composée des individus et leurs valeurs culturelles ou civilisation, dont les professionnels de santé et les usagers avec leurs familles ; par là, la santé est considérée comme état de bien - être de la population. Ceci, suppose des comportements normalisés et une organisation sociale que les gens ne souhaitent pas, parce que contraignant la liberté individuelle. (Le Collectif, op. cit, pp.11 - 15). En effet, « ce n'est pas sa cause qui fait qu'une maladie est mentale, c'est la manifestation au niveau de la personnalité et de relations sociales ou des communautés inter - humaines ».

Autrement, « la maladie du cerveau dont les symptômes prédominants sont comportementaux ne serait une maladie mentale. Elle regroupe les maladies de la pensée ou de la personnalité, trouble du comportement social. Elle regroupe des maladies psychiques diverses qui déterminent la perception et la communication ». A ce titre, nous pensons que :

· aucune définition n'est généralement acceptée, ni aucun standard objectif ne peut pas être donné, d'après de nombreux spécialistes. Un concept de base de la maladie mentale universellement applicable est impossible, car les comportements différent selon les valeurs culturelles et selon les mesures strictement médicales, ce qui exige une interdisciplinarité aux applications de ce concept, santé mentale.

· Les problèmes de santé mentale se rencontrent dans le domaine de l'éducation, de l'emploi, des relations personnelles, de juridiction. Aussi le rejet social, l'intégration, la discrimination y sont associés. La peur liée à la méconnaissance de la santé mentale entraîne également des abus ou des violations dans le domaine des droits humains, tels que la privation de liberté pour motif médical, privation des droits de propriété, droits civils et des attitudes des professionnels qui sapent l'accès aux soins offerts par des structures de santé en place, surtout dans le tiers monde. C'est dans un tel contexte que l'ONU adopte les principes en 1991 pour la protection des groupes des personnes vulnérables.

En outre, une définition de la « maladie mentale » selon un compendium pédagogique de l'Université de Genève (2008), il est stipulé que le terme de maladie mentale englobe plusieurs catégories des symptômes ou des pathologies qu'il n'est possible de les résumer en une définition.

L'OMS dans son rapport (2001) sur la santé mentale propose cette définition : « que par troubles mentaux et du comportement, on entend des affections cliniquement significatives qui se caractérisent par un changement du mode de pensée, de l'humeur (affect) ou de comportement associé à une détresse psychique et/ou une altération des fonctions mentales ». Les troubles mentaux et du comportement ne sont pas de simples variations à l'intérieur des limites de la « normalité », mais des phénomènes manifestement anormaux ou pathologiques » C.I.M - 10 (OMS, 1992).

La maladie mentale est une affection dont les symptômes les plus apparents se situent au niveau des fonctions mentales mais également au niveau corporel, par exemple : l'anorexie. Il peut s'agir d'une maladie liée à une atteinte organique du cerveau, par exemple : la démence, que d'un trouble du comportement lié à une anomalie fonctionnelle plus ou moins subtile, telle qu'une perversion. Enfin, elle peut être liée à des troubles de l'intelligence, de mémoire...

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway