L'union africaine et la crise du darfour( Télécharger le fichier original )par Saà¯dou Baldé Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Master de Recherche en Science Politqiue 2009 |
B / L'insuffisance du personnel militaire.Comme l'a souligné M Sidy Sady dans sa Thèse de Doctorat d'Etat « l'un des plus grands problèmes du maintien de la paix en Afrique réside dans le manque de ressources humaines pour ces opérations »58. En réalité, le personnel militaire existe mais les Etats africains ne sont jamais empressés de mettre à la disposition des organisations internationales de manière générale et celles de 58 CF. S Sady, la résolution ~op, cit. p 273 l'Afrique de façon particulière des forces permettant à ces organisations d'intervenir très rapidement. Néanmoins des tentatives de résolution de cette difficulté liée au manque de ressources humaines ont toujours été une préoccupation des organisations africaines. D'abord l'ex OUA avait tenté de résoudre le problème en adoptant à Khartoum en 1978 la Résolution 635(CM/ Rés/) 635(XXXI) sur la force militaire interafricaine d'intervention. Cette force avait été effectivement créée en 1979. Cependant c'est au moment du déploiement de celle-ci au Tchad, que le problème d'effectifs s'était à nouveau posé. Ensuite le CPS de l'U.A, entré en vigueur en 2004, a prévu dans son Protocole, la mise sur pied d'une force africaine pré positionnée, composée de contingents multidisciplinaires en attente et stationnée dans leurs pays d'origine. Cependant la crise qui sévit actuellement au Darfour et qui allait constituer le premier Champ d'expérimentation de cette force africaine ne prédit pas des lendemains meilleurs pour le maintien de la paix en Afrique. En effet la MUAS qui a vu ses tâches augmenter après la 7ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etats et de Gouvernements suivi de la réunion du CPS qui s'est tenue à Banjul le 27 juin 2006 (Gambie) n'a toujours pas des effectifs nécessaires pour remplir sa mission. En outre l'élargissement du mandat de la MUAS aux missions de protection des convois humanitaires, aux patrouilles régulières tout au long de la frontière entre le Soudan et le Tchad et à la protection des civils, sans augmentation de son effectif a confiné la MUAS dans des difficultés majeures. Aujourd'hui cette force africaine qui opère au Darfour devait rassembler des contingents de l'ensemble des Etats membres de l'Union pour un total de 17 000 hommes. Mais la MUAS n'a reçu son salut que grace aux Etats comme le Nigeria, le Rwanda, l'Afrique du Sud, le Sénégal~etc, qui ont fourni le plus gros des effectifs59. Selon Gérard Prunier « les effectifs sont 59 CF. G Prunier, La chronique d'un « Génocide ambigu » Monde diplomatique Mars 2007, www.mondediplomatique.fr trop faibles : il faudrait au moins trente mille hommes pour couvrir les cinq cent mille kilomètres carrés du Darfour »60. Par ailleurs le problème des effectifs des opérations de maintien de la paix des organisations africaines se pose avec acuité. Si l'on recherche l'explication de ce phénomène, l'on se rend compte qu'il a deux justifications. La première justification tient au coût financier des opérations de maintien de la paix. En effet ces opérations coûtent excessivement cher, pour les jeunes Etats africains victimes d'un sous développement et d'une pauvreté extreme. L'autre facteur explicatif réside à la réticence des Etats africains à fournir des contingents aux organisations. En effet ces Etats ont toujours manifesté la volonté de préserver leur souveraineté dont l'armée reste un des symboles les plus visibles. En dehors de ces insuffisances la MUAS détient également d'autres limites qui ne favorisent pas la réussite de son mandat. PARAGRAPHE II : LES AUTRES LIMITES DE LA MUAS. L'efficacité d'une opération de maintien de la paix dépend du matériel technique mis à sa disposition et de l'accueil qui est lui réservé sur le terrain. Aujourd'hui la Mission de l'Union africaine au Soudan est confrontée à ces deux difficultés. En effet non seulement la MUAS manque de matériel technique pour mener à bien ses activités (A) en plus elle n'a pas une collaboration totale de la part des différents acteurs de la crise (B). |
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