A / la MUAS : une mission limitée
matériellement et techniquement.
Les opérations de maintien de la paix
créées par les africains de manière générale
et la MUAS de façon particulière sont limitées par deux
facteurs essentiels :
60 CF G Prunier, La chronique......ibid.
Le premier facteur limitant l'activité de la MUAS tient
au manque de professionnalisme. En effet cet élément souvent
négligé dans les missions de paix joue un rôle très
important pour la réussite de celle-ci. Car il permet une meilleure
assurance et une maîtrise de soi aux militaires, si bien que lorsqu'ils
sont déployés sur le terrain des opérations, ces
qualités leur donnent, aux yeux des belligérants l'image d'une
force imbattable, tout au moins d'une troupe disciplinée,
d'élite. Or qu'est ce que l'on constate ces dernières
années ? Ce que le maintien de la paix est devenu en Afrique une «
question d'argent » et non de professionnalisme. En outre les soldats sont
choisis à tour de rôle, l'objectif visé est d'envoyer le
maximum de nombres possibles puisque les contingents perçoivent des
primes de participation, et de nombreux autres avantages de la part des Nations
Unies.
Par ailleurs la participation habituelle d'une même
force armée à des opérations de paix contribue à
bâtir son crédit d'efficacité. Aujourd'hui, au Darfour, les
nombreuses attaques dont sont victimes les soldats de la MUAS illustrent bien
que celle-ci manque de crédibilité vis-à-vis des
belligérants soudanais.
Le deuxième facteur réside au manque de
matériels d'équipement de la MUAS. En effet cette force est sous
-équipée comme en illustre la conférence d'appel de fonds
adressé à la communauté internationale le 18 juillet 2006
en faveur d'un soutien logistique ou technique. Lors de cet appel des Etats
comme la France ou les Etats-Unis d'Amérique avaient pris l'engagement
de soutenir matériellement les soldats de la MUAS. L'autre
élément illustratif est l'intervention de M Xavier Solana le
Secrétaire Général du Conseil de l'UE tenue à Addis
Abeba le 26 mai 2005. En effet lors de cette intervention M Solana
déclarait : « nous offrons du transport aérien
stratégique et tactique ainsi que la coordination de ce transport ; nous
offrons, en termes de soutien logistique, de fournir des équipements, et
en particulier des véhicules, des équipements de communication,
des générateurs mobiles, des avions de transports tactique ; nous
proposons aussi de fournir des planificateurs et des experts pour
contribuer au déploiement de ces moyens , notamment en
soutien du centre de coordination logistique d'El Fasher61.
Aujourd'hui nulle n'était ce soutien de la
communauté internationale, il est claire que l' « échec
» de la MUAS au Darfour serait beaucoup plus visible. En outre il existe
une autre limite tenant au manque de collaboration entre la MUAS et les
différents protagonistes de la crise.
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