B / Une réaction tardive de l'U.A dans son
intervention au Darfour.
Les opérations de maintien de paix initiées par
la communauté internationale de manière générale et
de l'Afrique en particulier n'arrivent sur le terrain qu'après la
dégradation de la situation. C'est ainsi que le Conseil de
Sécurité des Nations Unies dans le cadre de son intervention en
Somalie, adopta les résolutions 794 du 3 décembre 1992 et la
résolution 814 du 26 mars 1993 que devant la dégradation de la
situation et l'inefficacité de l'embargo et de ses actions
antérieures50. De même que la résolution 872 du
Conseil de Sécurité fut décidée alors que les
rapports entre le gouvernement rwandais et la guérilla tutsie avaient
fini de se détériorer. Dans le même ordre d'idée
l'intervention de l'OUA au Tchad fut adoptée alors que la
rébellion avançait à grands pas vers Ndjaména.
Aujourd'hui avec la mise sur pied du CPS, l'espoir
était permis que l'Afrique allait réagir à temps contre
les conflits qui naissent sur le continent. En effet le protocole portant
création de ce conseil a prévu la constitution d'une force
africaine pré positionnée. Cette force qui sera établie de
façon progressive d'ici 2010 serait forte de 15 000
soldats51. Cependant le déploiement de la MUAS au Darfour
laisse croire que cette limite est toujours présente dans les
opérations de maintien de la paix africaines. En effet
déclenchée au mois de février 2003, la crise du Darfour
n'a reçu son salut q'au mois de septembre de la même année
grace à la médiation tchadienne. Par ailleurs ce n'est qu'au mois
d'octobre 2004
50 CF. A L Mbacké, Le maintien de la
paix dans la paix dans les conflits africains post guerre froide :
évolution, enjeux et perspectives, Thèse de Doctorat d'Etat
en Sciences Politiques Université Cheikh Anta Diop de Dakar, p. 109
51 CF. A L Mbacké, Le maintien de la paix
dans les conflits..., op. Cit. , p.253
que le CPS lors de sa dix septième réunion, a
approuvé la mise sur pied d'une mission élargie, impliquant une
force militaire et de police de 3 320 hommes. Cette lenteur dans les
interventions africaines peut avoir pour raison fondamentale la durée
des discussions en vue de constituer les forces devant être
déployées sur le terrain. Cela peut être du
également à l'absence de force de réaction rapide et de
moyens financiers conséquents.
Tout ceci montre que l'U.A a beaucoup à apprendre du
maintien de paix si elle veut prendre la relève des Nations Unies en
Afrique dans ce domaine. Par ailleurs l'intervention au Soudan est aussi
handicapée par la lecture que l'U.A avait faite de la situation.
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