CHAPITRE II : Précédentes études
sur la prosodie sémantique:
Chaque linguiste définit la prosodie sémantique
à sa manière, mais ils sont tous d'accord sur l'importance
à accorder à ce phénomène, et sur le fait que son
étude peut être très bénéfique à
plusieurs titres. Sinclair (1991) et Partington (1998), par exemple, se sont
intéressés à la prosodie sémantique dans le
contexte de la lexicographie. Certains ont étudié son
utilité pour l'enseignement d'une langue étrangère,
notamment Wang&Wang (2005), et Lu (2005). D'autres comme Louw (1993) et
Kenny (2001) l'ont étudiée en tant que procédé
rhétorique. Par ailleurs, Berber-Sardinha (2000), Partington (2004),
Xiao & McEnery (2006) se sont plutôt focalisés sur la prosodie
sémantique entre les langues, et éventuellement, sur les
problèmes qu'elle peut causer pour la traduction. Plus loin, et plus
récemment, des linguistes, notamment Tribble (2000), Partington (2004),
Bowker (2009) et Kubler&Volanschi (à paraître) ont voulu
diriger leurs recherches vers les langues de spécialité.
1. Etudes en lexicographie :
En ce qui concerne la lexicographie, Louw (1993)
espérait que la prosodie sémantique reçoive l?attention
qu?elle mérite dans les dictionnaires. Plusieurs études ont
été réalisées sur cette question, notamment celle
de Partington (1998), qui examine les termes set in, peddle, et dealings
dans des dictionnaires monolingues anglais, pour les apprenants et pour
les non apprenants. Dans sa recherche, il a constaté qu?il y a plus
d?informations sur la prosodie sémantique dans les dictionnaires
basés sur des corpus tels que Collins CoBuild (1987) et OALD (1995), que
dans ceux qui ne l?étaient pas. Cependant, il souligne qu?il y a encore
place à l?amélioration en ce qui concerne d?autres
dictionnaires.
D?autres comme Ji and Wu (2000), ont examiné la
prosodie sémantique des mots set in, rife et propaganda dans
trois dictionnaires bilingues anglais-chinois. Et leur étude leur a
révélé qu?il n?y avait pas de trace de la prosodie
négative de set in, précédemment illustrée
par Sinclair (1991), dans aucun de ces trois dictionnaires. Plus encore, ils
ont constaté qu?il y avait même des informations erronées
sur la prosodie sémantique des mots comme rife et
propaganda12. Ce fait pourrait provoquer la confusion des
usagers de dictionnaires.
12Selon Sinclair (1991), ces deux mots
ont une prosodie sémantique négative.
Ces constatations nous ont encouragé davantage pour
atteindre notre objectif pour ce mémoire : celui d?introduire les
informations linguistiques relatives à la prosodie sémantique
dans les dictionnaires, pour que les usagers de langues s?y retrouvent
facilement dans les définitions des mots, que ca soit dans une autre
langue que la leur, ou dans un domaine spécialisé qu?il ne
connaisse pas vraiment.
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