3.4. Economie
Avec un produit national (PNB) de 200 dollars par habitant, le
Rwanda était l'un de pays les plus pauvres du monde en 1993. La
production agricole, à la base de l'économie du pays, s'est
effondrée, une grande partie des paysans a fuit le territoire rwandais
en 1994 et tenté de survivre grâce à l'aide internationale
dans les camps de réfugiées du Congo et de Tanzanie.
Economiquement, le pays, malgré la mise en place d'un programme
d'ajustement structurel appuyée par le fonds monétaire
international (FMI), était au bord de gouffre avant la guerre. Le
service de la dette extérieure était passé de 2.1
milliards de franc en 1990 à 5.1 milliards en 1994.
3.4.1. Agriculture
Des années de tensions et lutte entre la population
tutsi, minoritaire, et les hutus, qui dirigeaient déjà le pays
avant l'indépendance en 1962, a débouché sur un
génocide, au printemps 1994. Bien que se soit officiellement
terminée par la victoire du front patriotique rwandais à
majorité tutsi en juillet 1994. Le désordre qui s'est ensuivi ne
se dissoudra pas avant longtemps : des hutus déplacés
frappés par la maladie, ont afflué en masse dans les camps de
réfugiés, au Rwanda et dans les pays voisins de Congo (RDC) et de
la Tanzanie. Dans le même temps, des centaines de milliers de victimes de
la RDC et la moitié de la population tutsie étaient
laissées pour compte.
L'économie du Rwanda est traditionnellement
fondée sur l'agriculture, qui occupait 82 % de la population active
avant 1994. Elle représentait alors 14 % du PNB et 90 % des recettes
d'exportation. La majeure partie des terres cultivées, qui occupaient
la moitié de la superficie du pays, étaient consacrées aux
cultures vivrières : haricots secs (21 % des terres
cultivées), patates douces (41 %) sorgho (9 %), banane plantain et
manioc. Le reste des terres cultivées était destiné aux
cultures commerciales, en premier lieu celle du café arabica, dont 22500
t en 2005) celle du thé venait toujours loin derrière (5.000 t en
1994, 15000 t en 2005) mais ses ventes représentait 1.2 % du PNB contre
2.2 % pour le café. Quant à l'élevage, il occupait une
place modeste, le cheptel comptait 1.5 millions d'ovins et caprins 610.000
bovins (une tête de bétail pour quatre habitants). Le retour de
réfugiés tutsi pratiquant l'élevage a accentué la
pression sur les terres agricoles.
3.4.2. Mines et industries
L'activité minière a toujours été
faible et s'est trouvée d'autant plus désorganisée par les
événements. Au milieu des années 1980, la production
d'étain extrait de la cassitérite s'élevait à 1.160
t, en 2004, elle était de 300 t. suivaient le béryl, le
tungstène et l'or. Les investissements lourds engagés par la
société minière du Rwanda (SOMIRWA) entre 1977 et 1981
(notamment pour la reconstruction d'une fonderie d'étain à
Kabuyé) avaient entraîné sa faillite dans le contexte d'une
conjoncture mondiale déprimée. L'industrie est inexistante.
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