EN GUISE DE CONCLUSION
Cerner tout le panorama de la problématique de la
corruption en quelques quatre chapitres tout en s'évertuant à
apporter la solution à ce mal endémique, revét de
l'illusion et en aucun cas, ce travail ne saurait nous amener à
l'acheminement d'une oeuvre parfaite. Autant que je sache, beaucoup ont
tenté mais n'ont pas pu avec clairvoyance se pavaner le tiers de ce qui
devrait être ressorti.
Ainsi, j'ose le croire sans fausse modestie qu'on va me
pardonner des points jugés extrêmement importants et qui sont
hormis soit par mégarde ou par manque d'expériences. Cependant,
je demeure convaincu que le travail ici commencé ne va pas
s'arrêter là ; d'autres après moi comprendront
l'impérieuse nécessité d'y apporter leur pierre quelque
humble qu'elle puisse être.
Imputer à la corruption tous les maux du pays, et dire
qu'elle imprègne la société dès sa naissance et que
rien ne se réalise sans elle, demandent à définir le
terme11. Est corruption tout ce qui se fait en
dehors des principes établis, duquel les parties impliquées
tirent un bénéfice.
Rares sont les haïtiens qui n'ont jamais vécu une
telle situation. Directement ou par voie intermédiaire, ils s'y
accordent. La nécessité de satisfaire un besoin, mariée au
manque de richesse dans le pays rend fertile le terrain pour une
rétribution quelconque.
C'est donc la manière rationnelle de l'haïtien de
vivre. En fait, c'est la manière humaine de survivre.
Si le tohu-bohu contre la corruption n'est pas un mea-culpa
collectif, il accuse une contradiction criante. Il est à percevoir un
comportement hypocrite vis-à-vis de ce qui a fait le bien-être de
tant d'haïtiens directement ou
indirectement12.
Tout compte fait, Haïti peut enfin commencer l'inventaire
des ((fripons devenus honnêtes gens» comme dans ((La fable des
abeilles» de Bernard Mandeville. Les nouvelles résolutions ou
dispositions pour saper la corruption dans le pays ne sont que des élans
illusoires.
Dire que la corruption fait obstacle au développement
et qu'elle est la cause même de la pauvreté du pays n'est qu'un
faux fuyant. Le problème étant encore mal abordé,
l'évaporation de nouvelles ressources dans la quête du vide ne
sera pas étonnant.
Concrètement, l'idée serait de chercher à
savoir comment traiter la corruption selon le contexte d'une
collectivité et trouver un accommodement approprié ? Une telle
approche commande une nouvelle définition de la corruption.
Peut-on éliminer entièrement la corruption ?
Sans doute pas. La corruption est comme le mensonge, elle ne s'éradique
jamais. Il existe une corruption nécessaire qui ne dépend pas de
la volonté politique.
De plus, toute volonté d'épuration est malsaine
et vaine: elle ne puise ses forces que dans des intentions politiques
très soupçonnables. Il faut donc la prévenir par une
véritable lutte contre la corruption qui soit tout de même
dénuée de faiblesse.
La loi ne peut pas tout résoudre, ni dans la
prévention, ni dans la répression. Maintenant, il grand temps
pour vous d'agir !
Nous souhaitons que les autorités concernées
tiennent compte de cette étude et de ces propositions pour
régulariser la situation du pouvoir judiciaire afin qu'il soit mieux
structuré pour résister aux avatars de la corruption,
perçu comme fléau dans les administrations publiques pour pouvoir
offrir des services plus adéquats à la population.
11.- Discheler Marcelin : L?Armée d?Haïti
pourquoi faire, Imprimerie Le Natal SA, p 41, Avril 2005
12.- Mamadou Alioune Drame, Statut des professions
judiciaires d?Haïti, p 132, Ed. La source 2010
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