Une action éducative dans le quotidien et en projet : un exemple de prise en charge de l'anorexie mentale de l'adolescente en milieu hospitalier psychiatrique( Télécharger le fichier original )par Audrey Marie-France GERARD Institut Jean-Pierre Lallemand - Graduat Educateur Spécialisé 2011 |
3.2. LES CONSÉQUENCES PHYSIQUESEn plus de la triade symptomatique, l'AM s'accompagne toujours d'un état de dénutrition et de troubles somatiques allant de légers à très sévères, se manifestant par un dérèglement généralisé de l'organisme. 3.2.1. LA DÉNUTRITIONDes auteurs tels que Simon et Nef37(*) vont insister sur les effets réciproques de l'AM et de la dénutrition. Cette dernière va engager de sérieuses modifications métaboliques. Le corps, en réponse à la limitation des apports énergétiques disponibles, va se mettre en régime d'économie et ralentir les processus physiologiques (la diminution de la température corporelle, de la tension artérielle, des pulsions cardiaques et du rythme respiratoire, l'accélération de la décalcification osseuse et la déficience du système immunitaire). Le rôle des effets et perturbations secondaires à la dénutrition s'impose alors comme étant un facteur majeur d'entretien et d'aggravation de l'AM. 3.2.2. LES EFFETS PHYSIQUESVoici quelques effets physiques repris par Vanderlinden38(*) : - Des anomalies de la biologie sanguine et des troubles électrolytiques : hypokaliémie, anémie, hypoleucocytoses, hypoglycémie, hypoprotidémie, ketoacidose, hémoconcentration, etc. - Des problèmes aux reins : infection et insuffisance rénale, déshydratation, oedèmes (jambes, chevilles, périorbitaires), etc. - Des problèmes cardiaques : palpitations, arythmie cardiaque, diminution du muscle cardiaque, susceptibilité de crises cardiaques, hypotension, etc. - Des problèmes musculaires (fonte des tissus adipeux et de la masse musculaire) : faiblesse, douleurs, atrophies, asthénie et retard de croissance musculaire. - Des problèmes digestifs : ballonnements, crampes abdominales, constipation, diarrhées, blocage ou insuffisance hépatique, déchirure ou reflux oesophagiques, ulcères, pancréatite, oesophagite, etc. - Des problèmes liés au dysfonctionnement cérébral : dommages aux nerfs et au cerveau, céphalées, vertiges, insomnies, difficultés de concentration, diminution des capacités de réaction, hypothermie, troubles de la circulation sanguine (des extrémités puis générale), paresthésies, l'anugo, hypersensibilité à la lumière et au bruit, etc. - Des problèmes bucco-dentaires : décalcification dentaire, érosion de l'émail, gencives et joues enflées, hypertrophie des glandes salivaires, etc. - Des problèmes respiratoires : ralentissement du rythme respiratoire, essoufflements, infections, etc. - Des problèmes de peau et de phanères : peau sèche, teint jaunâtre, escarres, des phanères secs, fragiles et cassants, chute de cheveux, plaques de calvitie, etc. - Des problèmes osseux : ostéoporose, susceptibilité aux fractures des os, etc. - Des problèmes hormonaux : perturbation du cycle menstruel, aménorrhée, infertilité, etc. - En cas de grossesse : susceptibilité de fausse-couche, d'avoir un enfant prématuré, en sous-poids, mort-né ou malformé. - Un risque létal élevé : le décès est le plus souvent causé par des problèmes cardiaques et/ou par l'association des problèmes suivants : blocage rénal ou hépatique, pancréatite, rupture gastrique, hypokaliémie, hypotension, déshydratation, complications infectieuses, insuffisance rénale ou pulmonaire, réanimation parentérale trop rapide, accès boulimique ou inanition. * 37 Simon, Y., & Nef, F. (2002). Comment sortir de l'anorexie ? : Et retrouver le plaisir de vivre (pp.71). Paris, France, Odile Jacob. * 38 Vanderlinden, J. (2006). Vaincre l'anorexie mentale (pp. 27-35). Bruxelles, Belgique, De Boeck & Larcier s.a. |
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