3.4. Les marchés des produits agricoles
Le marché fait surtout référence aux
décisions de production et de consommation prises par les
ménages, les individus et les effets conjugués de ces
décisions déterminent le prix du produit. On peut définir
le marché comme un lieu conceptuel où se rencontrent à une
date donnée des agents économiques pour échanger des biens
et des services. Tous les marchés n'ont pas la même
caractéristique. Ils diffèrent non seulement en fonction du
produit concerné, mais aussi du nombre des participants (critère
du nombre) ou de leur possibilité d'action (critère du pouvoir).
Certains critères (quelques vendeurs face à une demande
atomistique) font dire que le marché des produits agricoles est
oligopolistique. Pour les théoriciens du marché, pour que le
marché soit parfait, il faut éviter des situations
d'asymétrie de l'information. L'information doit être disponible
et la même pour tous les participants (vendeurs et acheteurs).
Les rapports de force entre acheteur et vendeur sont le plus
souvent à la faveur de l'acheteur (sur les marchés des pays
importateurs) ; l'exportateur (dans le cas du bétail) ne pouvant
supporter les coûts de stockage pendant longtemps ou ne voulant pas
courir le risque de reconduire les animaux dans son pays d'origine. Ce
phénomène est renforcé aussi par la freinte (perte de
poids ou de qualité) due aux mauvaises conditions de transport et la
cherté des aliments de bétail sur les marchés
d'importation. La marge de manoeuvre des commerçants est aussi
limitée (faible circulation du capital).Cela est dû aux ventes
à crédit que ces commerçants font aux bouchers des pays
importateurs (Paul van1991).
Les experts du commerce international s'accordent de
façon unanime sur le fait que les cours des produits agricoles des pays
du Sud évoluent perpétuellement à la baisse et contribuent
à l'augmentation du surplus du consommateur des pays importateurs. D'un
indice de prix 110 en 1975 on est passé à un indice de prix de 49
en 2000 (CEPAL 2003).
3.5. Contexte du Burkina Faso
3.5.1. La production
La production dans le secteur est confrontée à
de nombreux bouleversements que constituent les crises climatiques, l'explosion
démographique, la raréfaction de terres pour le pâturage,
la faiblesse des moyens de rétention d'eau. Pour résoudre ces
problèmes (le plus souvent entre agriculteurs et éleveurs), les
autorités ont procédé à :
- La mise en place de systèmes de zones d'accueil
communément appelées zones pastorales ;
- La promotion et la vulgarisation des Sous Produits
Agro-industries (SPAI) pour l'alimentation des animaux ;
- Un suivi de la santé des animaux dans les zones de
production.
Ces efforts conjugués des autorités et acteurs
du secteur ont conduit à une augmentation des quantités produites
de bétail.
Tableau 1 : Quantité totale de
bétail disponible par an
Espèce
années
|
bovin
|
ovin
|
caprin
|
1996
|
4 432 900
|
6 026 500
|
7 682 800
|
1997
|
4 521 500
|
6 207 200
|
7 913 500
|
1998
|
4 611 900
|
6 393 100
|
8 150 900
|
1999
|
4 704 138
|
6 584 893
|
8 395 427
|
2000
|
4 798 221
|
6 782 440
|
8 647 290
|
2001
|
4 894 185
|
6 985 913
|
8 906 709
|
2002
|
4 992 068
|
7 195 490
|
9 173 910
|
2003
|
7 312 000
|
6 703 000
|
10 036 000
|
Source : SSA/MRA (2003)
Le tableau indique un accroissement de la quantité
totale, avec un accroissement moyen annuel de :
8,12% pour les bovins ;
2,77% pour les ovins ;
3,82% pour les caprins.
Soit un accroissement total sur la période
de :
65% pour les bovins ;
11,22% pour les ovins ;
30,62% pour les caprins.
Par rapport à la quantité totale disponible en
1996.
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