III - Revue de la littérature
3.1. Théories économiques sur le
commerce international
La théorie économique du commerce international
a démontré depuis les classiques (Adam Smith et David Ricardo)
que les différentes nations gagneraient chacune à se
spécialiser dans la production des biens qu'ils peuvent produire
à moindre coût que leurs partenaires (Division Internationale du
Travail) et à échanger entre elles les biens dont chacune ne
dispose pas.
De la théorie de l'avantage absolu (Adam Smith)
à la théorie de l'avantage comparatif (David Ricardo), les
spécialistes du commerce international comme Serge Calabre parlent
aujourd'hui tout simplement d'avantage compétitif ou de
compétitivité. A l'inverse du concept théorique (avantage
comparatif), l'avantage compétitif ne se limite pas tout simplement
à la différence de productivité, mais prend en compte les
facteurs qui peuvent affecter les coûts de production (coût de
transport, taux de change, existence de volonté politique, existence de
structure de promotion du commerce extérieur).
La compétitivité d'un secteur ou d'un produit
dépend de sa capacité à bénéficier des
coûts de production faibles, un prix bas (en devises
étrangères), une amélioration du rapport
qualité-prix (meilleure qualité au prix le plus bas) ainsi que
l'amélioration des services accompagnant la commercialisation du produit
(stockage, conservation, transport).
3.2. Offre et demande des produits agricoles
L'étude des marchés agricoles de façon
sommaire est une analyse de l'offre, de la demande et des prix des produits
agricoles.
L'offre est la quantité de produit mis en vente
à divers niveaux de prix. De façon générale,
l'offre de produits agricoles est influencée par de multiples facteurs
comme la main-d'oeuvre, le capital, la pluviométrie et
l'autoconsommation.
La demande est la quantité d'un produit que le
consommateur peut acquérir à un prix donné. Rappelons en
passant qu'il existe une demande solvable et une demande potentielle (demande
qui n'est pas solvable). La demande solvable est la quantité que le
consommateur peut réellement acquérir en fonction du prix et de
son pouvoir d'achat. La demande est aussi fonction de la taille de la
population, le pouvoir d'achat, les goûts, le changement de rapport de
prix des produits.
3.3. Formation théorique des prix des produits
agricoles
La demande des produits agricoles est très peu
élastique. De ce fait, c'est le volume qui va jouer un rôle
déterminant dans l'acheminement vers les prix d'équilibre. Les
PED africains, étant des price-taker et dépendant des
exportations pour acquérir des devises extérieures, vont plus
jouer sur les quantités (augmentation des quantités offertes)
entraînant une saturation des marchés. Ce phénomène
conduit nécessairement à l'effet de King qui démontre que
le fait d'augmenter les quantités produites entraîne une
diminution des recettes totales.
De plus, la consommation des produits agricoles
n'évolue pas de façon linéaire avec le
développement économique. La consommation des produits agricoles
non alimentaires est influencée par les produits substituts (le coton
concurrencé par les fibres synthétiques). Pour les produits
alimentaires, la situation n'est guère meilleure. En effet,
l'économiste Allemand Engel défend l'idée selon laquelle
lorsque le revenu des individus croît, leur consommation des produits
alimentaires également croît, mais dans une proportion moindre que
l'augmentation du revenu.
Les marchés des produits agricoles sont fortement
soumis à la loi de l'offre et de la demande. Les facteurs explicatifs de
l'offre et de la demande ainsi que la spéculation entraînent une
grande instabilité des cours des produits agricoles. De ce fait la
spécialisation dans ces produits sans stratégie peut être
un piège pour bien des pays du Sud.
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