3.5.2. La commercialisation
Les producteurs sont parfois organisés en groupements
d'éleveurs, mais de façon générale, ces groupements
sont très peu dynamiques. Les problèmes de commercialisation des
animaux ne semblent pas faire l'objet de leur préoccupation. Ce qui fait
que les taux d'exploitation sont faibles (Confer tableau statistique du secteur
de l'élevage).
Tableau 1 : Taux d'exploitation des
différentes espèces des années 1999 et 2002
En 1999
espèces
|
bovin
|
ovin
|
caprin
|
Taux en %
|
12
|
28
|
32
|
En 2002
espèces
|
bovin
|
ovin
|
caprin
|
Taux en %
|
38,12
|
32,65
|
38,30
|
Source : statistique du secteur de
l'élevage au Burkina Faso (MRA)
Le taux d'exploitation de 38,12% pour les bovins en 2002
signifie que sur 100 bovins commercialisables, seuls environ 38 sont offerts
sur le marché.
L'observation des deux tableaux montre que les taux
d'exploitation sont faibles aussi bien pour le gros bétail (bovin) que
pour les petits ruminants. La comparaison de ces tableaux montre que ces taux
ont très peu évolué entre 1999-2002.
La faiblesse de ces taux d'exploitation montre la
capacité du secteur à satisfaire toute demande
supplémentaire (extérieure comme intérieure).Au regard de
ces performances, l'ONAC a procédé à une étude
exploratoire pour la recherche de nouveaux débouchés pour le
bétail burkinabé. Cette étude a
révélé que les marchés Sénégalais,
Capverdiens, Saoudiens sont perméables (Rasmané Ouédraogo
1993). Les débouchés ne font donc pas défaut ; de ce
fait, la faiblesse des exportations n'est donc pas justifiée par le
manque de marchés.
Le bétail burkinabé est un bien
échangeable et fait effectivement l'objet d'échange (Ouedraogo
Rasmané 1993). Un bien échangeable est un bien qui peut
être exporté.
La commercialisation du bétail rencontre
d'énormes difficultés mais celle qui parait la plus
déterminante est le transport de part ces coûts.
Les coûts de transport jouent un rôle très
important dans l'expansion du commerce de bétail. En 1990 ils
représentaient 47,5% à 61%du coût de commercialisation. Les
possibilités d'expédition se résument au convoyage
à pieds, le transport par camions et le convoyage par train qui se
définit comme le moyen de convoyage le plus adapté. Les pertes
liées à ces différents moyens de convoyage sont
exprimées en pourcentage dans le tableau suivant :
Tableau 3 : Les pertes liées aux
différents moyens de convoyage
Moyen
espèce
|
Pied
|
Route
|
Train
|
bovin
|
19,13
|
27,32
|
7,32
|
Caprin ovin
|
55,05
|
13,55
|
00
|
Source : SODPRA-Nord, rapport annuel
d'activité des postes d'entrée de la RCI 1992
Il faudrait rappeler que le convoyage à pieds est
supprimé pour raison de vérification de la santé des
animaux qui arrivent sur le marché des pays importateurs.
Le pays dépendant beaucoup de l'extérieur
(importation des facteurs de production, exportation des produits agricoles et
autres) le réseau routier a été aménagé
aussi bien à l'intérieur (liaison entre les villes) qu'en
direction des autres pays. Le réseau ferroviaire reste encore sous
développé avec une seule voie internationale (Ouaga - Abidjan
1145km).
La réduction des coûts de transport
monétaires et non monétaires (suppression des barrières
tarifaires et non tarifaires au sein de l'UEMOA) a permis :
- d'encourager les exportations ;
- d'augmenter la compétitivité du bétail
sur les marchés extérieurs ;
- d'élever les marges
bénéficiaires ;
- d'économiser du temps.
Cependant, au Burkina Faso les motivations de vente sont plus
liées à la nécessité de subvenir aux besoins
fondamentaux (achat de céréales, raisons sociales, soins
vétérinaires, habillement, réduction de troupeau)
plutôt qu'à une logique d'intégration des activités
de l'élevage dans le circuit de l'économie marchande.
L'élevage demeure encore très traditionnel tant chez les
éleveurs professionnels (peulhs) que chez les agro pasteurs.
La quasi-totalité des commerçants de
bétail manquent d'informations fiables sur les réalités
économiques et les mutations en cours dans les marchés
terminaux ; L'absence de personnes qualifiées ne permet pas aussi
de bien saisir l'information, le traiter et en tirer des profits.
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