3.3. Les biens échangeables congolais
Les produits échangeables sont ceux
susceptibles de faire l'objet du commerce international soit comme exportations
(les exportables), soit comme importations (les importables).
On y trouve la plupart des produits minéraux et agricoles, les produits
miniers, les biens manufacturés et certains services, comme le transport
maritime ou aérien ainsi que les services financiers et
d'assurance.
A cet effet, le sous-sol congolais renferme de
nombreux minerais dont la quantité et la localisation sont
insuffisamment déterminées. Cette réalité comme
depuis l'époque coloniale a été confirmée par des
révélations des satellites qui font état de l'existence
des minerais dans presque toutes les provinces de la République
Démocratique du Congo.
L'économie de la République
Démocratique du Congo est aujourd'hui malade, étant en constant
recul depuis l'indépendance.
Le désinvestissement, la mégestion, la
fluctuation des cours des matières premières sont autant des
facteurs qui ont entraîné l'effondrement de notre économie
depuis les années 80, provoquant l'informalisation des secteurs entiers
de la vie économique nationale.
La République Démocratique du Congo
regorge d'importantes ressources minérales, lesquelles suscitent
convoitises et constituent indiscutablement l'un des enjeux essentiels de
nombreuses guerres que le pays a connues. De tout temps, lesdites ressources
minérales ont représenté le pilier de plusieurs
pôles géographiques de développement du pays et ont
été concentrées principalement dans quelques provinces de
la manière ci-après :
le cuivre, le cobalt, le zinc et le cadmium au Katanga
;
les mines d'or, de coltan, de cassitérite, de
wolframite et de monazite, dans les provinces de l'ex. Kivu et en Ituri dans la
Province Orientale ;
les diamants dans les deux Kasaï.
S'agissant de la production minière, jadis
constituée d'une dizaine de substances, il sied de signaler qu'elle
n'est plus réduite qu'aux diamants, cuivre et cobalt.
Lorsqu'en 1907 fut découvert le premier
gisement de diamant aux environs de Mai MUNENE (Kasaï Occidental), et le
premier diamant à MBUJI MAYI en 1918, cette pierre précieuse ne
suscitait encore que peu d'intérêt pour les populations
autochtones. Il n'en est plus ainsi aujourd'hui.
Le diamant occupe de milliers de creuseurs et des
négociants, non plus seulement au Kasaï, mais aussi dans le
Bandundu et la Province Orientale, et peut être bientôt dans les
autres provinces de la République Démocratique du
Congo.
Le secteur artisanal du diamant en République
Démocratique du Congo a connu plusieurs périodes de monopole et
de libéralisme et a évolué de la manière suivante
:
? de 1960 à 1982 : Monopole de BEERS et la
Société MELTAX. Cette période a été
caractérisée d'abord par l'interdiction formelle de
l'exploitation. Toute exploitation, détention et commercialisation
frauduleuses du diamant étaient sujet à des répressions
sanglantes. Ensuite, l'exploitation artisanale du diamant ne fût
autorisée que dans la seule zone de Tshikapa et la production
était vendue en exclusivité aux sociétés BRITMONDS
de DE BEERS et MELTAX qui détenaient ce monopole d'achat.
Pour parer à cette situation, l'Etat
décida de confier le monopole d'achat et d'exportation à la
SOZACOM qui ne disposait ni d'infrastructures, ni de capacité
financière nécessaire.
? De 1982 à juillet 2000 : libéralisation
des activités artisanales de diamant et de l'or. . Cette
libéralisation conduit à l'explosion de l'exploitation artisanale
entraînant l'établissement de plusieurs comptoirs d'achat dans les
sites d'exploitation
Afin d'assurer un contrôle efficace de la valeur
à l'exportation des diamants et de l'or de production artisanale, le
Gouvernement créa en 1984 le Centre National d'Expertise (CNE) à
qui il confia aussi l'expertise du diamant produit par MIBA.
Pendant cette période, les réalisations
du secteur de l'artisanat minier se sont chiffrées à presque 213
millions de carats pour une valeur globale de plus ou moins 3,494 milliards de
USD, soit une moyenne annuelle de 12 millions de carats au prix moyen de 16,34
USD par carat. Le dernier monopole en date est celui confié à
IDI-Congo de 2000 à 2001 ; qui a été supprimé et
remplacé par le libéralisme45.
Une firme d'Israël, « l'International
Diamond Industries (IDI) », a obtenu un monopole de 18 mois sur les
exportations de diamants de la RDC, en septembre 2000, par l'entremise de la
filiale de la société, IDI-Congo46.
Au moment de la signature, le gouvernement de la RDC
défendait le monopole des diamants en affirmant : « Il s'agit de la
meilleure manière de commercialiser de façon transparente la
production de diamants du Congo, qui inspirera la confiance en ce qui concerne
le certificat d'origine du pays qui accompagnera chacun des paquets
exportés par IDI ». Cela a eu l'effet exactement le contraire et
l'on n'a pas vu l'ombre d'un certificat d'origine.
Les exportations en provenance de la RDC ont
chuté immédiatement, entre- temps, de l'autre côté
du fleuve, à Brazzaville, il se passait autre chose. Dès que le
monopole de l'IDI a été instauré, on a assisté
à une chute de 50 % des importations de la RDC en
45 MAKANZU MALEKA ZIYUKU, Bulletin statistique minier,
draft Octobre 2007, P 115
46 CHRSTIAN DIETRICH, Monnaie forte :
L'économie criminalisée des diamants dans la République
Démocratique du Congo et les pays voisins, 2002, P 137.
Belgique (ce qui s'explique par le fait que IDI est
une société Israélienne); et à une augmentation
soudaine et phénoménale des importations de diamants du Congo
Brazzaville, un pays qui ne produit lui -même pratiquement pas de
diamant.
Les statistiques montrent que le monopole de IDI
à Kinshasa a occasionné une augmentation de la contrebande par
l'entremise du pays voisin, le Congo- Brazzaville. Les fausses
déclarations de provenance et d'origine sont cependant courantes aux
douanes Belges.
Le secteur de diamant est actuellement
caractérisé par le libéralisme avec la création du
Centre d'Evaluation, d'Expertise et de Certification des substances
minérales précieuses (CEEC), qui a remplacé le Centre
National d'Expertise des Substances Minérales Précieuses «
CNE ». Les statistiques des expertises faites depuis la mise en place du
CEEC montrent les faits47 ci-après :
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La plupart des achats en valeur se font à Kinshasa
;
Mbuji-Mayi est le centre qui produit le plus de diamant
en caratage, cette production se fait dans les concessions de la MIBA
;
Tshikapa est la zone la plus importante pour sa
contribution en valeur ;
Les diamants de meilleures qualités proviennent
de KAHEMBA avec une valeur de 79,89 USD/carat et de TEMBO pour une valeur de
85,34 USD/carat (chiffres 2002).
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Après avoir défini les concepts et
présenté les généralités sur ces concepts,
il nous parait impérieux de se pencher sur le fondement théorique
du travail et le cadre méthodologique.
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