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La construction de territoires imaginaires par et pour les diasporas à  travers trois radios locales grenobloises

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par Elsa Mathews
Université Stendhal - CoMundus: Media, Communication and Cultural Studies 2010
  

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Chapitre 2. Histoire de la Radio

Dans ce chapitre je décris les manières par lesquelles la radio fut utilisée par les allemands, d'abord et les anglais ensuite dans le contexte des conflits mondiaux de la première moitié du XXème siècle. Nous avons décidé de commencer ce chapitre par une réflexion sur les stéréotypes liés au juif, qui nous paraissent emblématiques de ce que la radio en a fait depuis son apparition au début du XXème siècle. Par ce détour nous espérons retrouver dans notre corpus l'écho du discours radiophonique portant sur ou s'adressant à diverses diasporas.

2.1 Les stéréotypes juifs

Les stéréotypes constituent un important élément d'intégration des groupes, des motivations, des actions sociales, de la propagande, des partis pris, du caractère social des individus (Villain Gandosi, 2001). Il se produit une situation paradoxale qui pourtant existe bien souvent dans la vie, c'est-à-dire que le savoir en apparence intellectuellement assimilée, est émotionnellement «étouffé » et pratiquement effacé de la conscience, car ce savoir est incommode. Une situation somme toute schizophrénique étant donné que le sujet donné sait quelque chose et en même temps ne sait pas. (Villain-Gandossi, 2001).

Les juifs font partie d'un groupe linguistique sémite qui constitue les langues hébreu, arabe, l'araméen et le guèze d'Ethiopie. Toutefois, l'antisémitisme est lié au développement du concept de race. A la fin du XIXème siècle il conçoit les juifs comme les ressortissants d'une race inférieure. Le juif par son refus de devenir chrétien est considéré comme un personnage hors norme. L'imagier médiéval va faire grand cas de cette notion d'étranger pour figurer le juif, le souci primordial est en effet la distinction qui

 

Extrait de l'ouvrage : "Trau keinem Fuchs auf grüner Heid und keinem Jüd auf seinem Eid", 1935-1936 (BD pour enfant)

Dans ce dessin, on aperçoit l'allemand à gauche : grand, blond et fort. La pelle qu'il tient dans sa main indique que c'est un travailleur. Contrastant avec l'idéal nazi, le juif est représenté sur la droite de l'image : petit, gros, très brun, nez crochu. Il est richement vêtu, tient dans sa main droite un attaché-case, enfin un journal dépasse de sa veste. L'image est appuyée par le texte qui demande aux enfants de comparer les deux images, « Facile de reconnaître qui est qui ! » (Léa Boisaubert dans le dossier pédagogique Stéréotypes et préjugés de Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris)

 

doit être faite entre le chrétien et l'autre (en gras dans le texte). Ainsi, on distingue à l'époque certaines caractéristiques «ethniques » : le juif apparaît plus petit que le chrétien, plus foncé de teint et de cheveux. La verve satirique de l'artiste accentue également la courbure du nez : les premieres caricatures de juifs au nez crochu apparaissent en Angleterre dès 1233. Depuis des temps anciens, les caractères imparfaits de la physionomie sont considérés comme liés aux les imperfections mentales du sujet. Le caractère hors norme du physique du juif révèle donc son appartenance à l'univers du mal et du péché. Le juif, avec ces attributs particuliers, est mis en scene dans l'iconographie médiévale à travers des mythes et légendes populaires26.

Les mythes et représentation populaires du juif sont celles de voleur, d'avare, d'envieux et de traitre. Leur rejet du christianisme leur donna le titre de « déicide » ou ceux qui tuent Dieu. En 1596, William Shakespeare dans son oeuvre « Le Marchand de Venise » représente le caractère juif Shylock comme

26 Boisaubert, Léa, Dossiers Pédagogiques; Stéréotypes et Préjugés ; Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris

un usurier inflexible qui demande froidement une livre de chair d'un corps d'un marchand. C'est une fausse27 représentation qui fige le juif dans un stéréotype. Lors de l'écriture du « Le Marchand de Venise » il n'y avait plus des juifs en Angleterre. Ils ont été expulsés en 1290. L'auteur a pourtant hérité des puissants stéréotypes transmis par l'Église, comme celui du juif malveillant, coupable de tout, en passant par l'empoisonnement des puits, jusqu'aux sacrifices rituels (Boisaubert).

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci