1.6.1 Topoï
La théorie de topoï a été
introduite en 1983 par Anscombre et Ducrot. Les topoï sont les
inférences qui autorisent la passage de l'argument (A) à la
conclusion (C) dans des enchaînements argumentatifs de type A + C (Ducrot
1988 : 1 cité dans Anquetil, 2006) . Par exemple dans
l'énoncé suivant (emprunté à Bruxelles, Ducrot,
& Raccah, 1993 : 91, par Anquetil, 2006)
Il a certainement gelé cette nuit car les plantes sont
mortes
le passage de A et C est garanti par le biais de topos
T2 : Plus il fait froid, plus les plantes souffrent
//
Il faut encore préciser les trois principaux
caractères que Ducrot (1988) attribue aux topoï.
1. Ce sont des croyances communes et partagées par un
groupe social qui se compose d'au moins deux personnes
2. Ils ont vocation à la
généralité : pour qu'ils soient valables, il faut qu'ils
vaillent dans d'autres circonstances que celles où le discours les
emploie.
3. Les topoï sont graduels. Cette gradualité
n'apparait pas toujours.
La sociologue Pierre Bourdieu limite la patrimoine d'un
individu aux diffóentes formes de capital qui sont le produit de son
apparence sociale À capital économique, social, culturel. Sophie
Anquetil ajoute deux formes de capital en plus à cette liste À Le
capital physique et le capital mental.
· Le capital physique : désigne
l'ensemble des propriétés naturelles d'un individu (la force
physique, la taille, l'ouïe, la vue, l'endurance...) ; ces
propriétés peuvent être génétiques
(lignée familiale dont l'individu est issu), ou acquises (entretien
qu'on individu accorde à sa condition physique).
· Le capital mental : est
composé à la fois du degré d'intelligence d'un individu
(ou d'aptitudes intellectuelles qui permettent de répondre à une
situation spécifique) et de sa force psychologique.
· Le capital économique :
comprend à la fois les biens matériels (voiture,
logement...) et les revenus d'un individu. Il peut être individuel ou
collectif.
· Le capital social : est l'ensemble de
relations personnelles qu'un individu peut mobiliser quand il en a besoin.
C'est son réseau social.
· Le capital culturel : désigne
l'ensemble des ressources culturelles dont dispose un individu. Il est le
produit du système scolaire et de la famille. Et suivant qu'il est
incorporé, objectivé, institutionnalisé,
il peut prendre des formes variées, connaissances
culturelles, langage, etc ; Dans ce capital culturel pour ma part j'ajouterai
la religion ou un système de croyance étant donné que ce
mémoire analyse ces aspects. Donc, les topoï de la parole
stéréotypée s'appuient sur les formes de capital
listées ci-dessus.
Puisque les stéréotypes en tant
qu'éléments essentiels de la signification naissent de
l'interaction humaine, la signification même s'avère être le
résultat de négociations entre les membres de la
communauté linguistique donnée. La connaissance et la
signification d'une chose donnée implique ou présuppose donc la
connaissance des stéréotypes présents dans la
communauté linguistique respective. Les marqueurs sémantiques
sont à considérer comme les invariants sémantiques,
c'est-à-dire les éléments stables et objectifs de la
signification. Par contre les stéréotypes reflètent les
opinions prédominantes dans une communauté linguistique
donnée sur un certain référent réalisé sur
le plan linguistique par son signe. Autrement dit, le stéréotype
n'a rien à voir avec les propriétés du
référent du signe, mais ce qu'il représente, c'est
l'opinion fondée ou non fondée des membres de la
communauté linguistique respective (Harras cité dans Danler, 2007
: 66)
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