1.2. CADRE CONCEPTUEL
1.2.1. Définition des concepts
clés
1. Forêt : type de végétation dominée
par les arbres ;
2. Reboisement : plantation des forêts sur des terres
anciennement forestières, mais converties à d'autres usages ;
3. Erosion : processus d'enlèvement et de transport
des sols et des roches sous l'effet des phénomènes
atmosphériques, des mouvements en masse et de l'action de cours d'eau,
des glaces des vagues, du vent et des eaux souterraines ;
4. Ecosystème : système d'organisme vivant en
interaction les uns avec les autres et avec leur environnement
5. Désertification : dégradation des terres dans
les zones arides, semi aride et subhumide sèches due à divers
facteurs, dont les variations du climat et l'activité humain ;
6. Déforestation : c'est la conversion à long
terme ou permanente de terrains forestiers en terrain non forestiers
7. Gaz à effet de serre : constituant gazeux de
l'atmosphère, tant naturel qu'anthropique, qui absorbent et
émettent un rayonnement à des longueurs d'onde données du
spectre du rayonnement infrarouge thermique émis par la surface de la
terre, l'atmosphère et les nuages. C'est cette priorité qui est
à l'origine de l'effet de serre.
a. La vapeur (H2O), le dioxyde de carbone (CO2), l'oxyde
nitreux (N2O), le méthane (CH4) et l'ozone (O2), sont les principaux gaz
à effet de serre présent dans l'atmosphère terrestre.
b. Il existe également des gaz à effet de serre
résultant uniquement de l'activité humaine tels que les
hydrocarbures halogènes et autres substances contenant du chlore et du
brome, dont traite le protocole de Montréal ;
8. Le charbon de bois : c'est le combustible le plus
utilisé dans les centres urbains des pays en voie de
développement où le courant électrique s'avère
excessivement cher par rapport au niveau de la population.
1.3. QUELQUES GENERALITES SUR LES FORETS 1.3.1.
Aperçu historique du système forestier en RDC
Le secteur forestier en RDC est caractérisé par
:
Une exploitation irrationnelle de la biodiversité, du fait
de faiblesse des institutions en charge des forêts, de la conservation et
de la protection de nature ;
Le non application du code forestier et de la loi sur la
conservation de la nature ; L'immobilisation des concessions forestières
à des fins spéculatives du fait du clientélisme politique
et de la faiblesse de la redevance de superficie ;
Le non respect de la réglementation en vigueur dans
l'exploitation commerciale des forêts et des aires
protégées ;
L'exclusion des communautés locales dans la gestion et
le partage des ressources générées par la forêt.
La RDC est le 1er pays d'Afrique du point de vue de
l'étendue de ses foréts et le plus important dans la
préservation de l'environnement mondial.10 Cette forêt
est essentiellement à la survie et au développement d'au moins 40
millions de Congolais. Au sein de cette
10 DSCRP-RDC, Ibidem.
population il faut mentionner particulièrement les
peuples qui vivent à la lisière de la dite forêt et
principalement des produits naturels de la biodiversité
forestière, tant pour leur alimentation, leur habitat et leur
santé que pour l'énergie-bois (80%) de toute l'énergie
consommée dans le pays.
En effet, des milliers d'hectares de foréts sont
dégradés entraînant la perte de biodiversité.
1.3.2. Conséquences de la déforestation
1.3.2.1. Le changement climatique
On entend par changement climatique, des changements de climat
qui sont attribués directement à une activité humaine
altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent
s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au
cours des périodes comparables.
D'après le rapport des experts de GIEC (Groupe
Intergouvernemental des Experts sur l'Evolution du Climat), les 150
dernières années ont été une période de
forte industrialisation des pays du Nord et conséquemment, une
période de forte production des gaz à effet de serre
dépassant la capacité d'absorption de notre planète.
La température moyenne a déjà
augmenté de 0.8°c au cours du 20e siècle en
Europe et une augmentation de la température mondiale de 2 à
2.4° C au dessus du seuil de l'ère préindustrielle, serait
catastrophique pour l'équilibre planétaire au risque de
compromettre méme son existence comme c'est le cas aujourd'hui 11
D'où le défi de tous les habitants de la terre
de contribuer à l'effort commun de maintenir la température
planétaire au-dessus de 2 à 2.4°C si l'on tient sauver la
planète et y vivre.
Ainsi les activités humaines sont la cause principale
des émissions des gaz à effet de serre et responsable du
réchauffement planétaire global et du changement climatique.
L'usage des énergies fossiles, les industries, les usines,
les véhicules, les déchets, sont annuellement responsables de 80%
des émissions des gaz à effet de serre.
11 Rapport ABC REDD, SL, Op.Cit. 2009.
?
Catastrophe climatique
La déforestation et la dégradation des forêts
les sont de 20%. Le changement climatique a donc un lien avec les
forêts.
Fig. 1. Processus du changement climatique
2 a 2.4°C
0.8°C
T°
T°
Situation préindustrielle
Situation actuelle de changement climatique
Source : Rapport REDD 2009.
Fig. 2. Scénario de changement climatique
Sources : Industries
Long terme : catastrophe climatique
Gaz apparus à partir de l'industrialisation (CFC-12, CF4,
3F4)
Moyen terme changement climatique
Gaz ayant toujours existé, mais augmentant
l'atmosphère suite aux activités humaines (CO2) (CH4),
(N2O)
Sources de gaz :
- Déforestation et dégradation
- Industrie, combustibles fossiles
|
Source : Rapport REDD, 2009
1.3.2.2. Protection des ressources naturelles
Les ressources naturelles comprennent toutes les plantes, les
animaux et les insectes, ainsi que l'environnement non vivant.
Les interactions complexes entre ces éléments sont
essentielles au maintien de la vie car chacune d'elle dépend de beaucoup
d'autres.
Les êtres humains que nous sommes, sont des gardiens de
la nature. Si nous abusons de notre position et que nous faisons mauvais usage
d'une ressource et que nous la détruisons, nous compromettrons
l'équilibre fragile de tous ces systèmes12
12 Tear Fund, gestion de ressource naturelle,
S.L., revue pas à pas N°82 p. 12.
Pourtant toutes ces ressources sont menacées, certains
scientifiques considèrent que plus d'un tiers de toute les plantes, des
animaux et des insectes sont menacés d'extinction, plus de 70% de toutes
les espèces végétales étant menacées. D'ici
2025, près de 6.000.000.000 des personnes vivront dans les pays
souffrant de pénuries d'eaux. Chaque année une zone de
forêt de la taille de Bangladesh est détruite.13
Des régions auparavant couvertes des champs productifs,
des forêts denses ou des zones de pacage pour les bétails se
transformeront en déserts improductifs. De nombreux autres pays
souffriront de pénuries alimentaires et se sont des populations pauvres
qui en subiront les plus d'impacts liés aux désastres
causés par :
- Le changement climatique ;
- Dégradation de l'environnement ;
- Aux Aléas naturels.
En ce qui concerne le changement climatique : comme nous
l'avons déjà indiqué, il est entrain de provoquer des
événements climatiques de plus en plus sévères et
fréquents, comme les tempêtes de vent. Il entraîne
également d'important changement de cycle de précipitation, qui
cause des inondations et des sécheresses. Les conditions de culture des
plantes et cultures vivrières sont entrain de changer. Certaines
s'adapteront et survivront, d'autres disparaîtront. Tout cela porte
préjudice aux moyens des subsistances (l'agriculture), forçant
les gents à partir pour des zones vulnérables ou à
exploiter des ressources naturelles pour survivre comme c'est le cas du Sud
Kivu (abatage d'arbres à de fins énergétiques et autres
usage multiples).
En ce qui concerne la dégradation de l'environnement :
elle est essentiellement d'origine humaine et due à la surexploitation
ou la pollution des ressources naturelles. L'exemple typique est celui de
l'abatage d'arbres qui réduit la capacité du sol à
absorber les fortes pluies et la capacité des terres à soutenir
la végétation naturelle.
Pour les aléas naturels liés au climat
(l'inondation, cyclones et sécheresses) et géophysiques
(séismes et volcans) ont toujours existé.
Lorsque ces aléas touchent une population
vulnérable comme celle du Sud-Kivu, cela provoque une catastrophe
naturelle ; comme ce fut le cas de Kibe en territoire de Mwenga où
hommes, bétails, champs, habitats ont été emportés
suite à l'inondation de la rivière Kibe14
13 Tear Fund, Ibidem
14 OCHA, rapport hebdomadaire de la situation
humanitaire au Sud Kivu, 2009.
1.3.2.3. Le rôle des forêts sur le changement
climatique :
Les forêts jouent donc un rôle important dans le
cycle du carbone.
En 2005, les foréts mondiales recouvraient 4 milliards
d'hectares, soit 30% de la superficie totale des terres. Selon la FAO, les
forêts mondiales stockaient 283 gigatonnes (Gt) de carbone dans leur
seule biomasse, tandis que le carbone total stocké dans la biomasse
forestière, le bois mort, la litière et le sol
représentait 1000 Gigatonne, soit environ 50% de plus que la
quantité que l'on trouve dans l'atmosphère15.
Les forêts jouent un rôle important dans la
régulation du climat mondial, en l'occurrence les foréts
tropicales, qui absorbent les gaz à effet de serre, notamment le dioxyde
de carbone pendant la croissance des arbres tout en stockant le carbone (1ha de
forêt reboisé capte 100 à 200 tonnes de carbones, tandis
que 1ha de forêt déboisé ne capte 10 à 20 tonnes de
carbones). Ce processus d'adaptation appelé aussi séquestration
de carbone fait des foréts tropicales l'un des « poumons » de
la biosphère ou « puits naturels » de la biosphère,
à part les océans.
Notons que la CCNUCC (1992) définit le « puits
» comme tout processus, toute activité ou tout mécanisme
naturel ou artificiel qui élimine de l'atmosphère un gaz à
effet de serre, un aérosol ou un précurseur de gaz à effet
de serre.
Le carbone séquestré peut être
libéré ou émis dans l'atmosphère sous forme de CO2,
lorsque les arbres sont coupés comme c'est le cas de notre contexte
à des fins et usages énergétiques par les ménages
du Sud Kivu, le carbone peut être libéré en cas de
dégradation des forêts, la litière est exposée
à la décomposition et lorsque le feu de brousse brûle la
biomasse, en libérant le CO2 et bien d'autres Gaz à effet de
serre.16
Les émissions liées à la dégradation
des forêts représentent environ 20% du total mondial des Gaz
à effet de serre émis chaque année.
En d'autre termes, les Gaz à effet de serre dus
à la déforestation et à la dégradation des
foréts représentent une source importante d'émission plus
que les transports (aérien, terrestre, fluvial etc.)17
Fig.6. Les sources d'émissions de Gaz à
effet de serre.
1. Energie fossile
|
2. Déforestation et dégradation des
|
|
15 In rame Cortez et Peter Stephen, S.L., S.T, 2009
16 ABC, rapport REDD, SL, P12.
17 ABC, rapport REDD, Ibidem
Source : Rapport REDD, 2009.
1.3.2.4. Les causes de la surexploitation de
bois
Les Causes des problèmes de la déforestation
liée à la consommation énergétique dont il est
question dans le présent travail, résultent de plusieurs facteurs
dont certains peuvent être pris comme étant fondamentaux entre
autres :
La croissance démographique
Celle-ci accroît la pression sur les ressources
forestières ligneuses et contribue à la déforestation en
en augmentant le besoin énergétique de la demande en combustible
et en bois de construction, mais aussi elle exige une extension des surfaces
habitables et des étendues cultivables en vue de faire face aux besoins
alimentaires qui restent aussi croissant. Cela conduit
généralement à l'élimination des boisements pour
disponibiliser l'espace recherché.
En comparant cet élément démographique
à la productivité des forêts et boisements de la
région de Grands Lacs estimés à 0.50 m3 par ha par an,
nous constatons que le déséquilibre apparaît
clairement.18 Les réserves ne pourront plus faire face
à la demande, mais aussi le déboisement est dû à un
non adaptation de son système d'exploitation des ressources naturelles
à un changement de la densité de la population.
Le manque d'alternatives
L'exclusivité de bois et charbon de bois dans notre
pays comme source d'énergie et l'absence d'autres alternatives locales
pouvant faire face aux pressions de la consommation en énergie bois par
la population de ville de Bukavu, est un facteur déterminant dans la
crise actuelle de bois qui s'annonce à l'horizon.
Accélération de l'urbanisation
Il est juste que les grands centres de négoce des charbons
de bois (braise) dans les pays en voie de développement, soient dans les
milieux urbains.
La croissance urbaine entraîne avec elle la demande en
combustible de biomasse (charbon de bois). Toute fois, on peut
considérer que la quantité des bois utilisée dans la
carbonisation à
18 Mulindwa Mukenge Christophe, Analyse des
quantités des braises consommées dans la ville de Bukavu et leur
impact sur l'environnement, inédit, ISDR, 2008.
usage énergétique pour dix personnes,
représentent la consommation en bois pour 16 personnes avec une perte de
l'ordre de 60%19
Fig.7 : Processus de croissance en besoin
énergétique
Boom démographique
Demande croissante. Grand marché urbain
Boisement et forêt attaqués
Source : TFC Mulindwa Christophe ISDR, 2008.
1.3.2.5. Les considérations de la forêt par
la population
Pour les personnes avisées, la forêt
représente un bien commun nécessaire pour l'économie de la
région et le maintient de l'écosystème. Mais pour d'autres
elle est un obstacle à leur méthode d'élevage, des
cultures et de leur libre établissement sans tenir compte de multiples
avantages que pourrait leur procurer la forêt entre autre:
- Bois de construction ;
- Energie ;
- Fruits variés ;
- Médicaments ;
- Augmentation du PIB par le tourisme
- Etc.
1.3.2.6. Les fonctions des forêts debout
(forêts non coupées ou forêts pour le climat) Les
forêts dites debout jouent plusieurs fonctions notamment :
La fonction de protection et de la régulation des
régimes hydriques
La forêt a toujours porté des fonctions utiles dans
la rétention des sols, diminution des ruissellements et
régulation des écoulements.
Son rôle varie selon l'état du couvert
végétal et les caractéristiques de
l'écosystème, une forét claire déboisée,
n'auront pas la méme conséquence qu'une forét dense en bon
état.
Cependant, les caractéristiques physico-chimiques du
sol déterminent du degré de protection du sol et
régulation des régimes hydriques ; le rôle joué par
l'écosystème de la biomasse forestière, d'une
manière générale, les changements d'humidités sont
lent sous foréts que sous savanes.
Fonction de lutte contre l'érosion
La forêt influence les ruissellements superficiels. Elle
agit donc sur le processus d'érosion.
19 Mulindwa Mukenge Christophe, Idem.
Les expérimentations en bassins versants comparatifs et
en parcelles expérimentales réalisées dans le monde
tropical ont souvent mis en évidence ce rôle essentiel, il en est
de même pour les pays du milieu tempéré.
Dans le cadre de l'aménagement global du terroir, le
maintien du couvert forestier conserve le capital « le sol », diminue
l'écoulement superficiel et par là méme protéger
des méfaits de l'érosion hydriques des zones avoisinantes.
Fonction sur le micro climat
L'action de la forét sur le climat est encore mal
connue. Cependant quelques certitudes peuvent être avancées quant
à l'action de grande masse forestière sur pluviométrie, le
vent et la température.
Sous forêt, une partie du rayonnement global est
réfléchi vers le ciel et cela selon la formation
forestière (10 à 20%)20
De même, les rayonnements solaires arrivent au sol de deux
manières :
Directement à travers les interstices et les limbes
foliaires où intervient une absorption sélective.
Indirectement au sol, sous forêt, la lumière est
infrarouge et forêt, la vitesse du vent est
freinée les masses forestières, les stones, les
sous bois et les masses forestières.
En forét, au dessus comme au dessous d'un sol nu la
répartition des températures est différente de jour et de
nuits. Le profil thermique est influencé par la masse
végétale.
C'est pourquoi dans une forét dense il fait chaud et
humide, tandis que dans les forêts claires il fait chaud et sec.
Fonctions d'effet sur l'environnement
Bien que l'on retrouve partout dans l'environnement les
conséquences de l'utilisation de bois pour la production
énergétique, il reste à signaler que, ce ne sont pas
toutes les conséquences qui relèvent uniquement et directement de
la recherche d'énergie par les ménages. Ce présent travail
porte donc seulement sur des questions apparentées à la
consommation de la braise (charbon de bois), la déforestation et ou le
déboisement, la désertification et l'effet de serre y relatif.
20 Mulindwa M. Christophe, op.cit.
En effet, quelques uns des principaux effets sur
l'environnement sont liés, non seulement aux activités
énergétiques comme telles, mais aussi bien aux différents
modes d'exploitation et de transformation des ressources.
Dans les politiques touchant les questions environnementales,
il serait erroné d'attribuer les problèmes uniquement au domaine
de l'énergie, les effets environnementaux proviennent de toute une gamme
de phénomène liés à la l'accroissance
démographique, l'augmentation des revenus, le développement de
l'agriculture, des mines et des transports etc.
Fonction d'énergie
La forêt couvre environ le deuxième de la
planète et représente à peu près la moitié
de l'énergie contenue dans la biomasse terrestre. Il ya un
siècle, les Etats Unis tiraient du bois les trois quarts de leur
énergie commerciale. Dans le siècle présent où
l'industrialisation prime, seuls quelques habitants pauvres des régions
rurales et une poignée des citadins qui ont
délibérément choisi le retour à la terre se servent
encore du bois comme combustible.
La situation est toute fois différente dans le tiers monde
où la consommation atteint 96% pour certains pays
défavorisés de l'Afrique subsaharienne.
Jusqu'à présent on a prété une
grande attention à l'équation population ressources alimentaires,
on s'est fort pas préoccupé de savoir comment cette population de
plus en plus nombreuse ferait cuire leurs aliments à partir de moment
où les hommes sont enquête de combustible comme c'est le cas du
Sud Kivu et abattent sans discernement les arbres adultes.
Depuis quelques décennies, la satisfaction des besoins en
énergie bois en zone tropicale s'est fortement
dégradée.
La crise du bois de chauffe a été l'objet de
plusieurs études méme par :
La FAO en 198021, de ces études, il s'est
dégagé ce qui suit :
- La crise du bois de chauffe qui amène à une
surexploitation et une dégradation des formations ligneuses
apparaît d'autant plus aigue que l'on se trouve dans des régions
à forte densité de la population à climat sec, là
où justement le maintien de l'équilibre du milieu naturel
nécessiterait que l'écosystème forestier puisse pleinement
assurer son rôle de régulateur thermique.
Il ne faudrait pas donc que nous perdions de vue, la
population du Sud Kivu toujours croissante et aura de plus en plus besoin de
bois énergie tel nous averti Norbert B. Kantitima, dans « SOS
», la désertification annoncée du Kivu
Montagneux.22 Et Clément qui nous averti
21 Milindwa M. Christophe, Op.cit.
22 Norbert Basengezi Kantitima, Op.cit. , SL, P22.
que « ce problème survient aux yeux des
populations et des responsables que quand l'équilibre est
déjà rompu et la crise installée.23 Il faut
donc tirer attention et prévenir pour ne pas subir des
conséquences fâcheuses.
Il serait aussi mieux de marquer ici l'importance portée
sur la braise dans les villes. Toute fois celle-ci est liée à
plusieurs facteurs :
- Sa légèreté ;
- Son transport facile ;
- Son pouvoir calorifique supérieur (7000 à 8000)
Cal/kg contre 3500 Cal/kg pour le bois ;
- Moindre degré de nuisance sanitaire (diminution de la
pollution à l'intérieur de la maison) ;
- Son adaptation au contexte Urbain.
Autres fonctions
Les boisements, les massifs forestiers et les bandes jouent un
rôle sur le mouvement de l'aire, l'utilisation des rideaux boisés
comme production phonique est souvent préconisée le long des
voies de communication.
De méme, la forét joue un rôle dans
l'organisation des poussières et constitue un filtre pour la
dépollution de l'air atmosphérique.
1.3.3. Constats actuels à l'Est de la
RDC
1.3.3.1. Sud Kivu et Nord Kivu
Pour le lac Kivu et la rivière Ruzizi, il va de sois
que le niveau de l'eau du lac a baissé de plus de 2 mètres, le
barrage de la Ruzizi à Mururu tourne à 25% de sa production avec
une turbine. Méme si les 4 turbines étaient
réparées, la SNEL n'aura pas le débit nécessaire
pour le faire tourner, car l'eau va manquer dans 10 ans, 20 ans, 50 ans.
Dans ville de Bukavu, l'eau à la pompe ne vient plus
régulièrement suite au niveau (débit) qui a baissé
(étiage progressif), depuis la source au point de captage à
Murundu, avec des effets dénudés, suite au déboisement qui
s'est accentué depuis l'arrivée massif des réfugiés
Rwandais et Burundais suivi des passages des militaires FARDC en territoire de
Kabare.
23 Kathy MASIRIKA, cité par MUKENGE M. C.,
Op.cit.
Disons aussi que cet état des choses aggrave et affecte
l'état sanitaire de populations. Or l'accès de à l'eau
salubre est un besoin fondamental. Cet éloignement de la nappe
phréatique constitue déjà une menace en ce que les besoins
en eau ont été estimés à 50 litres par personnes et
par jour pour boire, assurer l'hygiène, se laver, cuire les aliments et
autres besoins domestiques,24 mais actuellement nous connaissons des
périodes où à Bukavu pour avoir 20 l d'eau devient un
casse-tête.
24 POCHO KILICHO V. revue CTB et ULK, N°15,
La jeune fille Rwandaise, mère de demain, une transmetteuses des
bonnes valeurs de protection de l'environnement, 2009, P115.
1.3.3.2. Pour l'environnement, sur l'ensemble du
Kivu
Presque partout, les arbres sont coupés et aucun
programme de remplacement n'est encore prévu de manière globale.
Les érosions font ravage partout en ville et dans les milieux ruraux.
Les herbes disparaissent progressivement sur les montagnes et les
pâturages deviennent rares. La saison sèche passe de 3 à 5
mois.
A Goma, l'atmosphère est polluée et n'est plus
lavée régulièrement par les pluies.
Les populations du grand Nord, Lubero, Butembo, Beni, se
lamentent du brusque changement de leur climat.
Cette contrée de haute altitude, à cheval sur
l'équateur, ne connaissait pas de saison sèche de plus de 2
semaines. Aujourd'hui elle est frappée par des longues pénuries
des pluies sans doute à cause de la disparition des réserves
forestières de crêtes Congo-Nil et un déboisement sauvage
généralisé.25
1.3.3.3. La forêt du grand Kivu
Il est important de situer dans ce travail cette forêt
du grand Kivu dans un contexte global, afin de mieux faire comprendre la place
qu'elle occupe sur cet immense territoire de 2.345.409 km2. Le
Service Permanent d'Inventaire et d'Aménagement Forestier
(SPIAF) avait estimé les superficies forestières
à 155 400 km2 (en 1987) soit près de 60% de l'ensemble
du grand Kivu. Elles se repartissent de manière suivante :
140 000 km2 de forêts équatoriales y
compris les forêts de montagne et 15 400 km2 de forêts
de transition.26
1.3.3.4. Ailleurs
En dehors de Kivu, en RDC, en Afrique et à travers le
monde, on observe des perturbations climatiques. On se souvient de la
sécheresse qui a frappé la bande côtière au Bas
Congo en 1977-1978 lorsque les cours d'eau ont séché au
Mayombe.
En Afrique, la situation du Sahel et du désert qui
progresse chaque jour est bien connue. Actuellement la presse relate la
sécheresse en Ethiopie, en Somalie mais surtout au Kenya. Et à
travers la planète, les écologistes dénoncent le
changement de la banquise aux pôles terrestres. Ces faits observés
en dehors de notre milieu constituent une raison qui doit davantage nous
motiver et nous mobiliser avec l'ensemble du monde.
25 Norbert BASENGEZI K. Op.cit.
26 Barthélemy KAPEPA KIBUSI,
Approvisionnement de ville de la ville de Bukavu en planche et en charbon
de bois en provenance de Nindja kalonge et Bunyakiri et ses conséquences
sur l'environnement forestier, mémoire, inédit, ISP, Bukavu,
2008 p29.
1.3.4. Considérations sur la vitesse de la
déforestation
La déforestation progresse au rythme de 17 millions
d'ha environ par an (soit 170 000 km2), une superficie
également au tiers de celle de la France. Entre 1980 et 1990, le taux
annuel de déforestation était de 1.2% en Asie, dans la zone
pacifique, 0.8% en Amérique latine et de 0.7% en
Afrique27.
Cette déforestation et dégradation risquent
d'accentuer les déséquilibres climatiques, régionaux et
mondiaux. Les forêts constituent une réserve de carbone de toute
première importance ; avec leur disparition, les quantités
excessives de dioxydes de carbone dans l'atmosphère risquent de
provoquer un réchauffement de la planète associé à
de nombreux effets secondaires.
Depuis quelques dizaines d'années, la
déforestation s'est accélérée. Chaque année,
des millions d'hectares des foréts disparaissent à travers le
monde. A l'illustration de la forét amazonienne, 4.3 millions d'hectares
des foréts sont détruits chaque année.
Si la déforestation continue au rythme actuel, cette
forêt tropicale pourrait bien avoir totalement disparu dans moins de 100
ans.
Vue que la déforestation est le résultat de
plusieurs actions déclenchées par l'homme, pour des causes
variées, raison pour laquelle le problème ne peut être
résolu en agissant un seul front.
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