1.2.4.2 Eau.
a- Disponibilité et gestion
Selon MIDDLETON (1995), l'eau est l'élément de
base de la vie sur Terre. L'homme peut survivre sans nourriture pendant
plusieurs semaines, mais sans eau il moura en quelques jours. Dans les
économies modernes, l'eau est aussi essentielle à l'agriculture,
à l'industrie, à la production de l'électricité et
aux transports. Bien qu'étant l'élément le plus abondant
de la terre, elle n'est utilisable que dans une infirme proportion, de l'ordre
de 0,003%. Le reste est tellement inaccessible que l'on se demande si le monde
court vers un manque d'eau. Depuis 1983, l'Etat a confié à la
SBEE la responsabilité de l'exécution de sa politique pour la
mise en valeur des ressources à des fins d'hydraulique urbaine (TOUPE et
MANIGUI, 2001). La principale source de pompage d'eau potable au Bénin
est située sur le plateau continental d'Allada. D'une superficie de
2.500 km2 et appartenant à plusieurs entités hydrographiques
indépendants du système aquifère supérieur, cette
source alimente la ville de Cotonou et toute son agglomération en eau
potable. Les champs de captage du système d'alimentation en eau potable
dénommés champ A et champ F sont situés à Godomey
(banlieue de Cotonou) et desservent respectivement les installations de la
station de Godomey et l'usine d'eau de Vêdoko à Cotonou. La
capacité maximale de l'usine de Vêdoko est de 1.800 m3 d'eau/heure
ou une production quotidienne de 30.800 m3 sur la base de 22 heures de
fonctionnement (SBEE, année non précisée).
Pour l'année 2001, la production d'eau à Cotonou
représente 57,80% de la production nationale de la SBEE. Selon le RGPH3,
43% de la population de Cotonou sont branchés sur le réseau de la
SONEB et 54,5 s'approvisionnent en eau potable de la SONEB auprès de
tiers. Seuls les 2,5% restants consommeraient exclusivement donc de l'eau non
potable.
Malgré ces statistiques apparemment satisfaisantes, le
constat sur le terrain est que les conditions socio économiques
marquées par la faiblesse et la précarité des revenus
des ménages et les habitudes de consommation, amènent les
populations à utiliser des
sources d'approvisionnement autres que le réseau
d'adduction d'eau de la SBEE (ODOULAMI, 1999). Sur la base de 80
litres/hbt/jour, la consommation totale d'eau s'élèverait
à 19.420.920 m3 par an à Cotonou. Et si l'on tient
compte des rapports de la SBEE, on peut alors estimer à 11.823.456
m3 la quantité d'eau de puits consommée à
Cotonou, soit un déficit de 7,5 millions de m3, ce qui
correspond à la consommation de 256.850 personnes, soit 38,61% de la
population non satisfaite.
b- Problèmes de l'eau
D'après le rapport 2001 de la SBEE, la distribution de
l'eau potable couvre moins de la moitié de la ville de Cotonou. Selon
ADJAMOSSI (1994) cité par ODOULAMI (1999), les eaux de puits,
utilisées par plus de 60% de la population renferment souvent des germes
fécaux qui sont responsables de plusieurs maladies hydriques telles que
le choléra, la fièvre typhoïde, la dysenterie bacillaire,
9.570 cas de parasitose intestinale ; 821 cas d'amibiase intestinale, 3.889 cas
de diarrhée et 143 cas de bilharziose ont été
enregistrés à Cotonou.
La non maîtrise des eaux de pluies due à la fois
à des causes naturelles et anthropiques soumet certains quartiers, la
majorité malheureusement, aux impacts des inondations
saisonnières. Quant aux eaux usées domestiques, elles sont soit
directement jetées dans la rue où elles stagnent parfois et
constituent des lieux de prolifération de vecteurs de maladies, soit
recueillies dans des puisards peu étanches, soit jetées dans les
collecteurs publics.
|