1.2.3 Caractéristiques socio-économiques.
Selon les données du RGPH3, 97,7% de la population de
Cotonou est occupée ; 1,3% cherchent leur premier emploi et seulement
1,0% est au chômage. Le secteur informel occupe 82,8% de cette population
active.
Les activités pratiquées sont multiples et tournent
autour de quelques industries manufacturières, de la pêche, de
l'élevage, du jardinage et surtout du commerce.
La pêche est relativement développée et
mobilise beaucoup de personnes, des nationaux comme des étrangers. Dans
les nombreux plans d'eau (lacs et lagunes), la pêche se pratique sous
plusieurs formes :
- pêche continentale,
- pêche maritime artisanale,
- pêche maritime industrielle.
La pêche continentale s'opère dans le Nohoué
et les étangs piscicoles à l'aide des filets et des acadjas.
Dans le domaine de l'industrie c'est le département qui
abrite le plus grand nombre d'usines au plan national. Les activités
d'artisanat sont assez diversifiées. C'est le département
où le secteur moderne est le plus développé.
Sur le plan commercial, Cotonou abrite beaucoup de
marchés d'importance locale, nationale et un marché
international. Les activités commerciales sont orientées aussi
bien vers la consommation intérieure que vers l'importation et
l'exportation (INSAE, 2005).
Figure 2 : Carte administrative de la ville de
Cotonou.
1.2.4 Aperçu sur la gestion de l'environnement dans
la ville de Cotonou.
La situation de la gestion de l'environnement a connu une
évolution dans le temps. Bien avant la création du
Ministère chargé des questions environnementales en
République du Bénin, les initiatives visant la
préservation de l'environnement ont été prises tant sur le
plan législatif que sur le plan opérationnel. En effet, c'est
depuis le lendemain des indépendances que le Bénin a
commencé à s'engager dans les accords, traités et
conventions internationaux relatifs à l'environnement. Mais les bases
les plus tangibles ont été jetées après la
Conférence des Nations Unies sur l'Environnement tenue à
Stockholm en 1972. En application des résolutions de cette
Conférence, le Bénin a, dès 1974, mis en place des
structures chargées de l'animation environnementale et organisé
des manifestations en vue de sensibiliser l'opinion nationale aux
problèmes de l'environnement. Ainsi furent créés
successivement :
- la commission Nationale chargée de la lutte contre la
pollution de la nature et pour l'amélioration de l'environnement
(Décret n° 74-60 du 08 mars 1974),
- le Comité National du Programme de l'UNESCO sur l'Homme
et la Biosphère (MAB) (Décret n° 78-180 du 14 juillet
1978),
- le Comité National de l'Eau Potable et de
l'Assainissement chargé de l'élaboration et du suivi de
l'exécution des programmes des secteurs eau et assainissement dans le
cadre la DIEPA (Décennie Internationale de l'Eau Potable et de
l'Assainissement),
Par décret n° 85-291 du 23 juillet 1985, une
journée nationale de l'arbre a été instituée.
Ces différentes structures ont animé au niveau
national de nombreuses équipes de recherches et mené
d'importantes activités.
Après la Conférence Nationale des Forces Vives
de la Nation, la constitution du Bénin a stipulé en son article
27 que « Toute personne a droit à un environnement sain,
satisfaisant et durable et a le droit de le défendre. L'Etat veille
à la protection de l'environnement ». Ainsi, le Ministère de
l'Environnement de l'Habitat et de
l'Urbanisme créé à l'ère du renouveau
démocratique devient l'organe national chargé de la mise en
oeuvre de la politique nationale en matière d'environnement.
Actuellement, dans le cadre de la mise en oeuvre des lois sur
la décentralisation en matière d'environnement, le Forum National
sur la Gouvernance Environnementale a permis depuis janvier 2004, de
définir les rôles et responsabilités des différentes
composantes de la Nation, et le MEHU a très tôt fait de
transférer à la Mairie de Cotonou, ses prérogatives en
matière d'environnement.
1.2.4.1 Pollution de l'air.
L'utilisation des véhicules automobiles est la
première cause de pollution atmosphérique. Elle représente
dans les pays industrialisés, près de la moitié des oxydes
d'azote engendrés par l'activité humaine, les deux tiers du
monoxyde de carbone, environ la moitié des hydrocarbures et, dans le
tiers monde, la quasi totalité du plomb en suspension dans l'air (Moore,
1994). Au Bénin, la pollution de l'air par les activités de
transport est surtout imputable aux transports terrestres. Les transports
maritimes, aériens et ferroviaires interviennent dans une moindre
proportion. Le transport routier est à la base de la production de 93%
des matières particulaires, 50% des SO2, 88% des oxydes d'azote, 98% des
hydrocarbures et 99% des oxydes de carbone émis par les moyens de
transport (CES, 2000).
Tableau V : Récapitulation des charges
polluantes émanant des sources mobiles de combustion au Bénin et
à Cotonou.
TYPE DE VEHICULES
|
MATIERES PARTICULAIRES (t/an)
|
SO2 (t/an)
|
NOx (t/an)
|
Hydrocarbures (t/an)
|
CO (t/an)
|
Bénin
|
Cotonou
|
Bénin
|
Cotonou
|
Bénin
|
Cotonou
|
Bénin
|
Cotonou
|
Bénin
|
Cotonou
|
Trafic routier
|
1.025
|
717
|
151
|
105
|
3.599
|
2.520
|
18.046
|
12.635
|
95.690
|
66.989
|
Trafic aérien
|
17
|
17
|
16
|
16
|
230
|
230
|
105
|
105
|
388
|
388
|
Trafic maritime
|
34
|
34
|
89
|
89
|
103
|
103
|
68
|
68
|
94
|
94
|
Total
|
1.076
|
768
|
256
|
210
|
3.932
|
2.853
|
18.219
|
12.808
|
96.172
|
67.471
|
Pourcentage (%)
|
|
71,35
|
|
82,03
|
|
72,56
|
|
70,30
|
|
70,16
|
Source : Cabinet FOCON/ABP, 1999 cité par
CES (2000).
La lecture de ce tableau révèle que la ville de
Cotonou produit à elle seule plus de la moitié des polluants de
l'air au Bénin par les activités de transport.
Les autres sources, non moins importantes, sont les
déchets ménagers et les industries. Dans la zone industrielle
d'Akpakpa, les industries en activité rejettent des gaz et des
particules, soit par la fumée des moteurs soit, par les gaz
résultant des activités de production. De toutes ces usines, ce
sont les cimenteries, la brasserie, l'usine de textile, et l'huilerie, qui
représentent une pollution évidente de l'air à Cotonou
(CES, 2000).
Les conséquences de la pollution de l'air sur la nature
et les êtres vivants sont nombreuses et dangereuses. Aussi, les
autorités béninoises ont-elles pris des mesures de lutte pour
préserver la nature et les hommes. Au nombre de ces mesures, il y a :
- l'entrée en vigueur au Bénin le 16 mars 1993 de
la Convention de Vienne pour la protection de la couche d'ozone ;
- l'entrée en vigueur le 16 mars 1993 du Protocole de
Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone ;
- le décret n° 2000-671 du 9 décembre 2000,
portant réglementation de l'importation, de la commercialisation et de
la distribution des matériels et biens d'équipement d'occasion
;
- le décret n° 2001-110 du 04 avril 2001, fixant les
normes de qualité de l'air en République du Bénin ;
- l'arrêté interministériel portant fixation
du pourcentage d'huile à moteur dans les carburants des engins à
2 roues ;
- les opérations de réglage gratuit suivi de
contrôle coercitif des gaz d'échappement des véhicules ;
- la formation de 53 mécaniciens auto et de 41
mécaniciens motos pour le réglage des
moteurs et l'édition d'un Guide pratique du
mécanicien auto dépollueur 2000 ; - le passage à l'essence
sans plomb en 2005 ;
- l'organisation de plusieurs ateliers de formation et les IEC
sur la pollution atmosphérique.
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