Chapitre 2
Modèles ARCH et GARCH
2.1 Modèle ARCH
Dans le but de palier aux insuffi sance des
représentations ARMA(p, q) pour les problèmes monétaires
et financiers, Engle propose une nouvelle classe de modèles
autorégressifs conditionnellement
hétéroscédastiques (ARCH) apte à capter le
comportement de la volatilité dans le temps. Le modèle
est formé de deux équations. La première
met en relation le rendement et certaines variables qui l'expliquent et la
seconde modélise la variance conditionnelle des résidus. Le
principe proposé par Engle consiste à introduire une dynamique
dans la détermination de la volatilité en supposant que la
variance est conditionnelle aux informations dont nous disposons. Il avance une
spécification ARCH(p) on le carré des innovations,
c'est-à-dire la variance du terme d'erreur au temps t, dépend de
l'importance des termes d'erreur au carré des p périodes
passées. Le modèle ARCH(p) permet de générer des
épisodes de volatilité importante suivis d'épisodes de
volatilité plus faibles.
2.1.1 Definition et representation
Soit (Xi) un processus AR(1), tel que X = 8+a Xt_1 +"t, avec a
< 1 et "t ~ Al (0, cr2) est un bruit blanc gaussien.
Alors, La moyenne et la variance inconditionnelles de X
s'écrivent :
8
E (Xi) = 1 - a
82
et
V (Xt) = 1 - a2
Aussi :
( )
E Xt/Xt_1= Et_1 [Xi] = 8 + a Xt_1
La moyenne conditionnelle de Xt dépend de l'information
disponible au temps t - 1 et n'est pas nécessairement constante. Par
contre, la variance conditionnelle est fixe et ne dépend de
l'information disponible au temps t - 1 en raison de l'hypothèse de
constance de la volatilité :
( ) ( )
V Xt/Xt_1 = E (Xi - E (Xt))2 /Xt_i
( )
= E €2 t /Xt_i = 2
En fait, l'hypothèse que les résidus soient des
bruits blancs forts nous amène a ce résultat. Un bruit blanc fort
implique que les residus ont une moyenne nulle et ils sont non correlés
dans le temps. De plus, tout comme la variance inconditionnelle, la variance
conditionnelle est constante. Cette dernière condition est peu
réaliste parce que la variabilité dans le temps des variances est
un fait stylisé bien établi en finance.
Exemple 2.1.1 La figure suivante présente une simulation
d'un processus AR(1) :
Figure 2.1 : Simulation d'un processus AR (1).
En effet, le processus AR(1) est un processus gaussien : les
queues de distribution sont moins épaisse que les queues
observées sur la variance de l'indice CAC40 et on n'observe pas de
période de haute volatilité. Les modêles ARCH
(simulé ci-dessous) permettent, eux, de mieux prendre en compte ce genre
de comportement :
Figure 2.2 : Simulation d'un processus ARCH (1).
Les queues de distribution peuvent être plus
épaisse que celle des lois normales (kurtosis de 6,47 avec les
paramétres choisis), et on observe, comme sur les données
empiriques, des zones de forte variabilité (volatilité).
Commançant par présenter le modèle
ARCH(1).
Modèle ARCH(1)
Supposons que la variable Yt peut être expliqué
dans un modèle dynamique linéaire avec les variables
prédéterminée X et le vecteur de paramétres /,
Yt = X0 t + "t (2.1)
on X est le vecteur des variables exogènes et
correspond aux variables expliquant les rendements, inclus les valeurs
décalé de variable dépendante et t est un
vecteur d'espérance nulle et de variance cr2. On suppose que
"2 t suit un processus autorégressif AR(p)
"2 t = o + çb1€2 t1 + ~ ~ ~ + p"2
tp + Vt (2.2)
avec vt est un bruit blanc. L'ensemble d'information
It1 contient tout les informations qui est disponible a savoir les
donnees de rendements à l'instant t -- 1, ainsi It1 = {Y_1, Yt-2,
;Xt_1, Xt_2, --}. Si le vecteur des parametres est connu, cet
ensemble d'information contient egalement tous les residus a l'instant t -- 1,
puisque
st-i = Yt-t -- Yt_tr3, i = 1, 2, ...
La variance conditionnelle de 4, t ;peut etre ecrit
comme suit :
ht = V = E [E? (2.3)
donc Et/It_1 s Al (0, hi) :
L'idee d'Engle, mettait la variance conditionnelle de la serie
des carrees des erreurs comme une fonction des erreurs retarde, de temps, de
parametre et variables previsible :
{01 = 0-2 (Et-1, Et-2, ... , t, 13) Et =
nt ht, nt est i.i.d
avec E (rat) = 0 et V (rat) = 1. Il choisit une forme de
fonction pour 14 tel que 4 = c+Ei:_1 cbiE?_i,
avec c > 0 et cbi > 0 pour i = 1, 2, ... ,p et c, {ci}P1 sont
des constantes. Cette condition est necessaire pour 4 soit non negative. On
obtient le modele ARCH(p) , suivant :
Et nt ht = nt
|
u uc v +
|
X p
i=i
|
i"2 ti
|
on nt est bruit blanc faible, tel que E (rat) = 0 et V
(rat) = 2 ~: Definition 2.1.1 Un processus Et satisfait une
representation ARCH(1) si
Et =lit ht (2.4)
avec
ht = c + 1"2 (2.5)
t1
et oit lit est bruit blanc faible, tel que E
(rat) = 0 et V (rat) = 2 ~:
Dans ce systeme, le processus Et est caracterise par des
autocorrelations nulle E (EtE8) = 0 pour t =6 s ce qui signifie que
les termes d'erreurs Et sont non correles dans le temps. En effet, Et reste un
bruit blanc mais dit faible. Un bruit blanc faible implique que les residus ont
une moyenne nulle et ils
sont non corrélés dans le temps. Ainsi, la
variance conditionnelle varie dans le temps, mais Et est non conditionnellement
homoscédastique, c'est-à-dire qu'il y a l'existence d'une
variance inconditionnelle finie.
On peut établir des résultats
intéressants, nous pouvons écrire le modele ARCH sous deux autres
formes. Prenons un modele ARCH (1) pour les illustrer.
1. Forme d'équilibre :
4 = .2 + 01 (4_1 - a2)
Sachant que a2 = 1-01, c nous retrouvons la
forme habituelle du modele ARCH (1) ainsi :
14 = 1 + 01 (Et-1 C C 01 1 -- 01 )
C
2
= + 01Et-1 ~
1 -- 01 1 1C -- 01
= C + 014_1.
2. Autorégressive dans les erreurs au carré
"2 t = h2 t + Vt
oil vt = 4 - N.
Et en ayant les informations disponibles jusqu'au temps t-1 : E
[vt/It_i] = E [Et/1-t_1] -- E
[ht/1-t_1] = ht2 -- ht2 = 0 est processus d'innovation pour
E?. Ainsi cette écriture précédente
correspondant çà celle d'un processus AR (1) sur le carré
E?
Et2 = C + 01E2t--1 + Vt- (2.6)
On sait que ce processus Et est stationnaire au seconde ordre si
et seulement si 1011 < 1, c'est à dire que la variance marginale est
constante. Exemple 2.1.2 Les graphiques montrent l'évolution des
processus Et dans
le cas d'un modèle ARMA a gauche, d'un modèle ARCH
(1) au centre, et du rendement de l'indice CAC40 a droite.
Figure 2.3 : L'~evolutions de processus E2 t .
Exemple 2.1.3 Les graphiques ci-dessous permettent de comparer un
processus AR (1) et un processus ARCH (1)
Figure 2.4 : Comparaison entre les processus AR (1) et
ARCH (1).
On peut déduire de ces différentes
écritures, un certain nombre de propriétés qui pourront
être étendues au cas des processus ARCH (p).
|