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Le développement des enseignes de points relais face à  l'essor du e-commerce: facteurs de succès et limites d'une logistique liée au dernier kilomètre. Le cas du point relais KIALA

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par Xuan, Phi, Pasteur TRAN
Université Paris - Sorbonne - Master 2 G.A.E.L.E. option logistique et transports internationaux 2011
  

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2. Les contraintes liées au cadre législatif et relatives au e-commerce

La logistique du dernier kilomètre liée au e-commerce comprend d'importantes contraintes car génératrice de transport à un moment où les communes cherchent à réduire les nuisances sonores et les émissions de CO2 dues au transport de marchandises. De plus, il peut avoir des impacts conséquents sur l'organisation logistique lorsque l'Etat, par le biais d'une loi, impose aux commerçants de vente en ligne de respecter des délais de livraison.

a) Les contraintes liées au cadre législatif

i. La réglementation et la limitation du transport de marchandises dans les centres-

villes

De nombreuses communes françaises cherchent aujourd'hui à réduire les effets négatifs du transport de marchandise en ville (TMV), à savoir :

- L'encombrement de la voirie par les véhicules de livraison en circulation et à l'arrêt induit des effets socio-économiques négatifs tels que la perte de temps pour les automobilistes et usagers des transports collectifs

- Le bruit entrainé par la circulation des véhicules mais aussi par les opérations de chargement / déchargement, en particulier lors des périodes matinales ou tardives de la journée

- Les pratiques de livraison en pleine voie avec des manoeuvres dangereuses relatives aux opérations de chargement / déchargement

- Les émissions de polluants atmosphériques

Les récentes dispositions législatives accordent pour la première fois une place à la logistique urbaine dans la prise de décisions des collectivités en France.

La loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie du 30 décembre 1996 intègre le rôle des marchandises au niveau de l'organisation globale des déplacements dans les grandes agglomérations, dans le cadre des PDU. Elle donne une définition restreinte aux seules nuisances des transports de marchandises en ville sans prendre en considération sa dimension fonctionnelle. L'article 28 de la LAURE stipule que : « le PDU définit les principes de l'organisation des transports de personnes et de marchandises, de la circulation et du stationnement. Il est ajouté que le transport et la livraison des marchandises doivent être organisés de façon à en réduire les impacts sur la circulation et l'environnement ». D'autres lois vont aller dans cette direction.

Plus récemment, la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU), votée en décembre 2000, introduit les déplacements de marchandises dans les schémas de cohérence territoriale et élargit les compétences des PDU sur les TMV. Elle intègre des modalités particulières de stationnement et d'arrêt des véhicules de livraison de marchandises dans l'organisation du stationnement. Elle envisage de rationaliser : « les conditions des échanges de marchandises et l'agglomération afin de maintenir les activités commerciales et artisanales. De plus, elle prévoit la mise en cohérence des horaires de livraison au sein du périmètre des transports urbains. On prend ainsi en compte les besoins en surfaces nécessaires au bon fonctionnement des livraisons afin notamment de limiter la congestion des voies et aires de stationnement. Elle propose une réponse adaptée à l'utilisation des infrastructures logistiques existantes, notamment celles situées sur les voies de pénétration autres que routières et précise la localisation des futures, dans une perspective d'offre multimodale ».

Aussi, le code des collectivités territoriales légalise les emplacements réservés à l'arrêt des véhicules effectuant une opération de chargement ou déchargement.

Toutes ces réglementations concernent de près la logistique du dernier kilomètre liée à l'e-commerce car les cyberconsommateurs habitent majoritairement les grandes agglomérations. Le cadre législatif vient contraindre un peu plus le transport en ville ; cela signifie que les transporteurs doivent prendre en compte ces différentes réglementations qui ne vont pas dans le sens de la livraison à domicile. En effet la livraison à domicile nécessite de nombreux arrêts en ville, oblige parfois plusieurs repassages et génèrent donc une plus grande pollution.

ii. Des cybermarchands qui se voient imposer le respect des délais de livraison

annoncés sur leurs sites

La loi Châtel « pour le développement de la concurrence au service des consommateurs » a été adoptée le 20 décembre 2007. Cette loi a fait beaucoup de bruit dans le monde du e-commerce en France notamment dans le domaine de la logistique. Elle impose les sites de vente en ligne différentes obligations sur de nombreux points qui sont :

- Indiquer, avant la conclusion du contrat, la date limite à laquelle il s'engage à livrer le

bien ou exécuter la prestation de services

- Fournir des coordonnées téléphoniques permettant d'entrer en contact avec le vendeur

- Les moyens de communication permettant de suivre l'exécution de sa commande,

d'exercer son droit de rétractation ou de faire jouer la garantie ne supportent que des

coûts de communication, à l'exclusion de tout coût supplémentaire spécifique

- Indiquer l'existence d'un droit de rétractation, et ses limites éventuelles ou, dans le cas

où ce droit ne s'applique pas, l'absence d'un droit de rétractation

- Lorsque le droit de rétractation est exercé, le professionnel est tenu de rembourser le consommateur de la totalité des sommes versées, dans les meilleurs délais

- Le client, en revanche, prend en charge les frais de retour de la marchandise

La fonction logistique est concernée en premier lieu par ces nouvelles dispositions. Désormais, le cybermarchand doit être en mesure d'avancer une date de livraison réelle et d'être muni d'un système de traçabilité des flux logistiques efficace. D'où la nécessité pour lui d'opter pour une méthode de livraison sûre qui lui permet de fiabiliser un maximum ses délais de livraison tout en disposant d'un système de traçabilité performant dont la mise en place est relativement onéreuse. Un autre élément important doit être pris en compte dans cette loi ; il s'agit de l'exercice du droit de rétractation qui oblige le site marchand à rembourser les frais de livraison aller sept jours après la livraison. On peut donc noter l'importance d'avoir un moyen de contrôle à la livraison et d'avoir une logistique retour bien organisée.

Maintenant que nous avons vu les contraintes législatives liées à la logistique du dernier kilomètre, nous allons maintenant nous intéresser aux contraintes liées au e-commerce.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon