1.2.1.5.1- Gestation
Le corps jaune est nécessaire tout au long de la
gestation. La sécrétion hypophysaire de LH, des mécanismes
propres à l'ovaire (notamment le taux d'oestrogènes) et les
messages chimiques contrôlés par l'unité foeto-placentaire
interviennent dans le maintien du corps jaune.
La durée de la gestation varie de 30 à 33
jours. Sa fin est marquée par l'inversion du rapport des taux
d'oestrogènes et de progestérone. Le taux de progestérone
chute fortement à partir du 27ème jour (AERA, 1994).
Evaluation des performances de reproduction des
lapines en sélection et des femelles croisées avec des
mâles de souche INRA 1777 au CECURI.
1.2.1.5.2- Mise bas
Le taux de progestérone diminue et n'est plus
suffisant pour empêcher les contractions utérines. Les glandes
surrénaliennes foetales sécrètent des corticoïdes,
qui passent dans le sang maternel et provoquent la libération
d'ocytocine par l'hypophyse maternelle, à l'origine des contractions
utérines croissantes. Les prostaglandines PGF2á, par leur
rôle lutéolytique, diminuent encore le taux de progestérone
(Boussit, 1989).
La lapine construit un nid quelques jours avant la mise bas
avec de la paille, des copeaux, auxquels elle ajoute des poils
prélevés sur son ventre et ses cuisses quelques heures avant la
parturition. Cette dernière dure rarement plus de trente minutes.
Dès la mise bas, la lapine est de nouveau fécondable et il
n'existe pas d'anoestrus de lactation, seulement une baisse de la
réceptivité entre le 3ème et le 9ème jour
post-partum (AERA, 1994).
1.2.1.5.3- Pseudo-gestation
En l'absence de fécondation, les corps jaunes ne se
maintiennent que 15 à 19 jours et empêchent toute nouvelle
ovulation. La sécrétion de progestérone augmente jusqu'au
12ème jour et provoque des modifications de l'utérus et des
glandes mammaires identiques à celle d'une lapine gestante. Cependant,
l'absence d'unités foeto-maternelles entraine la régression de
l'endomètre dès le 16ème et le 21ème jour (Boussit,
1989).
Les pseudo-gestations sont rares en saillie naturelle,
où l'absence de gestation est le plus souvent due à une absence
d'ovulation (lapine non réceptive et absence de coït). Après
l'insémination artificielle, l'absence de gestation provient souvent
d'une absence de fécondation ou d'une mortalité embryonnaire
précoce, car l'injection de GnRH pratiquée induit presque
systématiquement l'ovulation. Cependant, Boiti et al. (1996)
ont montré que près de 20 % des lapines ont au moment de
l'insémination des concentrations plasmatiques élevées de
progestérone associées à une faible
réceptivité sexuelle et une faible fertilité. Cette
observation a été confirmée par Theau-Clément
et al. (2000). En effet, sur les 170 lapines
Evaluation des performances de reproduction des
lapines en sélection et des femelles croisées avec des
mâles de souche INRA 1777 au CECURI.
observées 24 heures après
l'insémination, 35 d'entre elles présentaient 2
générations de corps jaunes (de 11 à 33) : une
première génération de corps jaunes récents
(correspondant à l'injection de GnRH, figure 1) et une seconde
génération de corps jaunes plus anciens et proéminents.
Ces lapines étaient caractérisées par une faible
réceptivité sexuelle (22%), une faible fertilité (3%) mais
toutes avaient ovulé.
![](valuation-des-performances-de-reproduction-des-lapines-en-selection-et-des-femelles-croisees-ave8.png)
Figure 1 : Ovaire de lapine avec deux
générations de corps jaunes après insémination
(Theau-Clément, 2005)