1.1.2.2 du point de vue économique
La politique et l'économique marchent de pair. Depuis
l'époque coloniale, les agents de l'Etat ou leurs femmes recourraient
à des activités non réglementaires. Celles-ci
étaient sous la direction de l'Etat. Après l'indépendance
pendant la période de Mobutu, celui-ci a mis l'économie du pays
dans le chaos à travers sa politique de nationalisation ou
Zaïrianisation. Sans aucune formation de gestion, les
« acquéreurs » ont géré les biens
acquis comme leurs propriétés privés. C'est ainsi que
même dans l'administration, celui qui dirigeait l'entreprise, pouvait
gonfler des effectifs en recrutant les membres de son ethnie ou de sa
région, aujourd'hui province.
Dans le constat, les étrangers à l'ethnie ou
à la province du chef, sont marginalisés. Ils ne peuvent pas
occuper de postes stratégiques ni recevoir une mission politique. Pour
accéder au poste stratégique, il fallait verser un pot de vin ou
soit se faire vassal du chef. La même perdure jusqu'à ce jour.
Aujourd'hui, la recommandation joue encore un rôle très important
pour avoir l'emploi ou occuper un poste stratégique.
1.1.2.3.
Du point de vue socio-culturel
La solidarité traditionnelle avait cédé
le pas à la solidarité urbaine. Celle-ci est fondée non
pas sur les relations de voisinage, mais plutôt sur le critère
d'appartenance ethnique. Cela se démontre par la présence des
associations culturelles et mutuelles dans les villes, par exemple BALUBAKAT
pour les Baluba du Katanga, DIVAR pour le Rund du Katanga , ALIBA pour les
Bangala de l'Equateur ,etc.
Devient déterminant l'appartenance à la
même famille, au même village, à la collectivité, au
même territoire et à la même province. La langue est le
critère à la fois d'union et de séparation. Elle unit ceux
qui parlent une langue commune et séparent ceux qui ne la partagent pas.
La solidarité ethnique a joué encore un
rôle important concernant l'emploi et l'affectation à des postes
stratégiques. Pendant la période de Mobutu, c'est le bloc Ouest
ou les « bangalaphones » qui occupaient les postes
stratégiques. Beaucoup d'acteurs ont dû changer leurs noms pour
adopter ceux de bangala pour cette fin.
L'éthno-centrisme professionnel a été
aussi un facteur important ayant présidé au conflit Kasaïen
- Katangais. Ceux-ci avaient occupé plusieurs postes de
responsabilité. C'est ce qui a fait qu'ils engageaient les leurs au
détriment des autochtones (Katangais ). Cette hégémonie a
été mal digérée par les Katangais et a
entraîné le conflit. C'est presque la même situation qui a
fait générée le phénomène « bundu dia
kongo » au Bas Kongo où d'autres ethnies étaient
visées pour qu'elles laissent la place aux originaires.
Ainsi, le contexte socioculturel montre comment l'ethnie est
utilisée à la fois comme stratégie et moyen pour soit
obtenir l'emploi, soit occuper un poste stratégique.
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