1.6. Conclusion partielle
Fixées comme objectif du millénaire pour le
développement, la réduction de la pauvreté et
l'égalité entre les genres acquièrent depuis plus d'un
demi-quart de siècle une place de choix dans les débats
politiques et scientifiques. La définition de la pauvreté a au
fil de cette évolution changée : autrefois assimilée
à la seule pauvreté de revenus, elle est maintenant conçue
d'une manière multidimensionnelle. Aujourd'hui, la pauvreté est
envisagée dans ses dimensions humaines aussi bien que dans ses causes
structurelles. De même, la conception du genre a également
évolué, mais de manière plus lente et plus inégale.
L'inégalité homme-femme est maintenue et légitimée
par des clichées sur la différence et l'inégalité
qui ne font qu'exprimer des convictions et des valeurs plus
générales et plus profondes entourant la nature de la
masculinité et de la féminité. En circonscrivant le permis
et l'interdit, ces convictions et ces valeurs généralisées
ont fini par déterminer le comportement humain et dans la sphère
économique influencer la répartition du travail productif et
reproductif entre les sexes.
Le concept de genre s'intéresse aux rapports sociaux
entre les sexes, à leurs interactions, et met en évidence la
construction sociale des rôles féminins et masculins ainsi que la
hiérarchie qui marque cette forme de relations. Les
inégalités dont sont victimes les femmes ne sont pas immuables,
elles peuvent être modifiées. Car ce ne sont pas les
différences biologiques qui justifient les inégalités
entre les hommes et les femmes mais bien la manière dont chaque
société définit leurs rôles sociaux respectifs.
D'où le genre doit être considéré comme un principe
organisateur majeur de la répartition du travail, de la
propriété et des autres ressources que la société
valorise.
C'est dans cadre que nous nous proposons, dans ce travail, de
voir si les femmes des ménages pauvres de Lubumbashi jouent un
rôle crucial dans les activités génératrices de
revenus et de réduction de la pauvreté. En d'autres termes, il
s'agit de dégager le lien entre la pauvreté des ménages et
l'activité rémunérée des femmes à la suite
des crises économiques et des facteurs qui poussent celles-ci sur le
marché du travail afin de lutter contre la pauvreté à
travers l'amélioration d'accès aux possibilités
économiques.
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