1.4. Approche conceptuelle et théorique de la
lutte
La lutte signifie combat, affrontement entre deux personnes ou
deux groupes. C'est dans ce cadre qu'elle est souvent associée à
la théorie de la lutte des classes. Elle désigne également
un combat, un antagonisme.
La lutte des classes est une théorie qui explique les
enjeux et les tensions dans une société divisée en classes
sociales, chacune luttant pour sa situation sociale et économique. Ce
concept est apparu au XIXe siècle chez les historiens français de
la Restauration, François Guizot, l'initiateur, Augustin Thierry,
Adolphe Thiers et François-Auguste Mignet, auxquels Karl Marx l'a
emprunté. A ce sujet Karl Marx écrivait en 1852 : « Ce n'est
pas à moi que revient le mérite d'avoir découvert ni
l'existence des classes dans la société moderne, ni leur lutte
entre elles. Bien longtemps avant moi, des historiens bourgeois avaient
décrit l'évolution historique de cette lutte des classes, et des
économistes bourgeois en avaient analysé l'anatomie
économique »(1)
La lutte des classes est un concept majeur de la philosophie
politique marxiste, qui cherche à rendre compte des enjeux historiques
et des tensions économiques au sein d'une société
divisée en classes sociales antagonistes. Pour Karl Marx et Friedrich
Engels, qui ont assuré la diffusion internationale de cette notion, la
lutte des classes est un moteur des transformations des sociétés
et de l'histoire moderne. La classe dominante de la société
capitaliste est identifiée à la bourgeoisie (ou classe
capitaliste) ; elle domine ce qu'ils appellent le prolétariat. Cette
théorie a été adoptée par de nombreux courants
syndicalistes, socialistes, communistes, révolutionnaires ou
réformistes, aux XIXe siècle, XXe siècle et XXIe
siècle, et a fourni un cadre théorique aux luttes pour
l'amélioration des conditions de vie des travailleurs.
(1) KARL Marx, Sociologie critique, Paris,
Payot, 1852, p.85 (traduit par Maximilien Rubel et publier aux éditions
Payot et Rivages, Paris, 2008
Cette analyse, qui a acquis une autonomie vis-à-vis du
cadre marxiste, a été utilisée par de nombreux
sociologues, philosophes, et théoriciens politiques, notamment Jean
Jaurès, Rosa Luxemburg, Herbert Marcuse, Guy Debord, etc.
Le modèle de société organisée en
classes concurrentes, donc comparables, s'oppose à celui de
société polysegmentaire ou de société de castes
dans lesquelles des groupes différenciés occupent des fonctions
séparées et prédéfinies, à l'exemple des
activités militaires et religieuses. Des sociétés de
classes apparaissent sous l'Antiquité, à Rome entre autres, et
dans les sociétés urbaines modernes avec l'émergence de la
Bourgeoisie.
On trouve les notions de classes et de lutte des classes
employées dans des contextes historiques très variés:
· lutte entre les esclaves et les maîtres dans les
sociétés esclavagistes ou métèques et esclaves des
sociétés antiques,
· lutte entre plèbe et propriétaires
terriens, illustrée par les Gracques
· lutte entre le Tiers état et la noblesse à
la veille de la Révolution française,
· lutte entre les salariés et leurs employeurs dans
la société capitaliste moderne,
· séparation entre colons et indigènes dans
les colonies,
· dichotomie marquée entre pays du Nord et pays du
Sud,
· ségrégations raciales et/ou
socioculturelles dans les métropoles,
· lutte entre hommes et femmes dans les
sociétés patriarcales, où l'exploitation domestique est le
nerf de la hiérarchie sociale1, etc.
Cependant la notion de classe est essentiellement
économique, et l'appartenance à une classe n'est pas toujours
facile à déterminer par des critères légaux
objectifs. L'homogénéité d'une classe est assurée
par un fonctionnement de la société où les réseaux
sont indispensables et où les inégalités sont durables (on
naît dans une famille riche ou pauvre), ainsi que par des
mécanisme sociaux subtils,
1 Christine DELPHY, L?ennemi principal,
l?économie politique du Patriarcat, Tome 2, Penser du genre, Paris,
Ed. Syllepse, 2001, p.52
conscients ou inconscients (critique de l'idéologie), et
non par des contraintes légales explicites, comme l'étaient les
états de l'Ancien Régime.
La lutte des classes n'a pas toujours lieu entre la classe
dominante et la classe dominée, mais peut avoir lieu entre deux classes
dominantes pour asseoir leur suprématie sur les classes dominées.
C'est pourquoi Marx qualifie la Révolution française de
révolution bourgeoise, considérant que c'est le moment historique
où la bourgeoisie a évincé la noblesse et le clergé
pour asseoir son oppression sur les classes populaires. Cette analyse, qui
délégitime la bourgeoisie parvenue au pouvoir à la faveur
de ce coup de force, a été remplacée par la version la
plus courante aujourd'hui, celle d'une révolution démocratique
faite par le peuple pour le peuple.
Le concept de « lutte des classes » apparaît
chez François Guizot dans son cours d'histoire moderne sur l'Histoire
générale de la civilisation en Europe depuis la chute de l'empire
romain jusqu'à la Révolution française donné
à la Sorbonne en 1828, ouvrage dans lequel il explique que « Le
troisième grand résultat de l'affranchissement des communes,
c'est la lutte des classes, lutte qui remplit l'histoire moderne. L'Europe
moderne est née de la lutte des diverses classes de la
société(1). » Dans son esprit, la lutte des
classes est un phénomène qui tire son origine de la
conquête franque Ve siècle, opposant deux peuples ou, selon la
formulation du temps, deux races, c'est-à-dire un tiers état
d'origine gallo-romaine, assimilé à la bourgeoisie, et une
noblesse d'origine franque depuis le mouvement communal du XIIe siècle
jusqu'aux révolutions de 1789 et de 1830. On le retrouve chez la plupart
des historiens français de la Restauration, en particulier Augustin
Thierry, auteur notamment d'un Essai sur l'histoire de la formation et des
progrès du tiers état (1853), Adolphe Thiers et
FrançoisAuguste Mignet(2).
Les auteurs français de cette théorie
libérale de la lutte des classes sont inspirés par Jean-Baptiste
Say ou Antoine-Louis Destutt de Tracy. Cependant, cette
(1) GUIZOT (F), Cours d?histoire moderne : histoire
générale de la civilisation en Europe depuis la chute de
l?empire romaine jusqu?à la Révolution française,
Paris, Pichon et Didier, 1828, P. 29
(2) WALCH (J), Les Maîtres de l?histoire, 1515-
1850 : Augustin Thierry, Mignet, Guizot, Thiers ...,Slakine, 1986
théorie reprend des thèmes que l'on retrouve
dans des mouvements plus anciens comme celui de combat pour
l'égalité des Levellers anglais au XVIIe siècle ou dans
celui d'exploitation des écrits de Turgot et de Jeremy Bentham qui se
sont intéressés à la « recherche de rente ».
Dans la lignée de ces travaux, et des premiers théoriciens de la
lutte des classes, des penseurs comme Charles Comte ou Charles Dunoyer
présentèrent l'État comme le siège de la recherche
de rentes financées par l'impôt. Par conséquent, ils
distinguèrent deux grandes classes dans la société
industrielle : les producteurs de richesses qui acquittent l'impôt (tiers
état) et les consommateurs d'impôts (la noblesse)(1).
Leurs intérêts de classe sont clairement antagonistes, puisque les
premiers désirent être moins taxés alors que les seconds
sont en faveur d'une augmentation de l'imposition.
Le marxisme a développé une théorie
complexe à propos de la lutte des classes et de son évolution
historique, à laquelle le Manifeste du Parti communiste fournit une
introduction. Cette théorie a connu un engouement majeur pendant le XXe
siècle et a influencé le destin d'un grand nombre de pays.
S'inspirant de nombreux auteurs philosophes,
économistes ou historiens, Marx et Engels mettent en relation
différents concepts afin de comprendre au mieux la société
et ses structures. Le concept de lutte des classes des libéraux,
associé à une critique de certains aspects de la pensée de
Hegel ainsi qu'à une conception matérialiste de l'histoire
constituent des éléments contribuant à expliquer les
mouvements historiques. Le marxisme envisage que la classe exploitée (le
prolétariat) s'émancipera en renversant la domination de la
classe exploiteuse (la bourgeoisie) pour atteindre l'égalité (la
société sans classe).
Selon la perspective marxiste, l'histoire de la
société jusqu'à nos jours reflète la division de la
société en classes sociales (« homme libre et esclave,
patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et
compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés ») qui s'opposent dans
une lutte ininterrompue, tantôt déclarée, tantôt
larvée,
(1) COMTE (Charles), De l?organisation sociale, vol
2, Paris, CNRS, 1977, p 13
pacifique ou non. La société capitaliste
moderne, en renversant les divisions en ordres de la société
féodale n'a pas aboli les antagonismes de classe, mais les a
remplacés par des nouveaux. Elle les a également
simplifiés, et de nos jours, la « société se divise
de plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes
diamétralement opposées : la bourgeoisie et le prolétariat
».
Marx distingue toujours au moins deux classes fondamentales :
· les capitalistes ou bourgeois, classe dominante qui
possède le capital et dispose ainsi des moyens de faire travailler
autrui à son profit en pesant sur le cours d'achat de la force de
travail ;
· le prolétariat, regroupant les personnes qui
n'ont pas de capital et sont contraintes de vendre leur force de travail pour
subsister. Il s'agit de la classe salariée.
Outre qu'il distingue parfois des sous-classes (opposant par
exemple la bourgeoisie industrielle et financière...) à ces deux
classes fondamentales s'ajoute une classe intermédiaire, comme flottante
au niveau de ses intentions d'émancipation :
· la petite bourgeoisie, regroupant les personnes qui
possèdent leurs propres moyens de subsistance (petits
commerçants, professions libérales, etc.), ce qui leur
confère une autonomie précaire par rapport aux capitalistes. Ils
n'ont pas besoin de se salarier mais ne sont pas eux-mêmes patrons, et
doivent travailler pour vivre.
Toutefois, selon lui, seule la bourgeoisie et le
prolétariat peuvent avoir une politique réellement
indépendante, les diverses couches de la petite bourgeoisie étant
soit attirée par le prolétariat, au point d'y confondre parfois
ses intérêts, soit au contraire respectant et enviant les grands
capitalistes, confondant ainsi sa vision politique avec celle du grand
patronat.
Cette lutte embrasserait tous les domaines de la vie sociale,
économique, politique et idéologique et serait un moteur à
l'évolution sociale, et donc de l'histoire. Le capitalisme exercerait
une pression pour diminuer la part de la production destinée aux
prolétaires, conduisant à accroître
l'exploitation des travailleurs et leur paupérisation, et augmentant le
capital, masse de richesses qui sont consommées dans la lutte (ou
concurrence) qui oppose les capitalistes entre eux. Le mouvement ouvrier
(notamment la lutte syndicale), force opposée, tend à augmenter
la part des richesses recueillies par la classe laborieuse, tout en
établissant leurs revendications dans le strict cadre du salaire. Les
acquis sociaux représentent la part que le capital alloue au
prolétariat pour préserver la stabilité de la paix de la
société (qui lui est toujours favorable), souvent après
des bouleversements majeurs tels que la grève générale
spontanée de 1936. La petite bourgeoisie serait, de son
côté, condamnée à régresser (à se
prolétariser) en raison de son incapacité à soutenir la
concurrence avec les capitalistes.
Pour les marxistes, à l'exception notable des
maoïstes, la lutte des classes donne un sens à l'histoire et
explique la dynamique qui mue les sociétés, « L'histoire de
toute société jusqu'à nos jours n'a été que
l'histoire de luttes de classes » (Karl Marx). Elle s'arrêtera
lorsqu'une révolution prolétarienne mondiale conduira à
une société où, après un temps où la classe
dominante serait également la classe laborieuse (« dictature du
prolétariat »), les différences de classes seront
définitivement abolies, conduisant ainsi à une «
société sans classe » et donc à
l'Égalité. Selon cette perspective, si l'organisation sociale
elle-même encourage la cohésion du prolétariat, alors les
richesses produites pourront être employées de manière
optimale pour améliorer le sort de l'humanité ; la production
pourra répondre exclusivement à une demande (et non à un
besoin de conquérir des marchés), et le pouvoir politique ne sera
plus un instrument au service des capitalistes mais l'expression
véritable d'une démocratie. La révolution communiste
permettrait donc de faire cesser la division de la société en
classes.
Pour atteindre cet objectif, les marxistes considèrent
que le prolétariat doit acquérir une conscience de classe
(c'est-à-dire doit prendre conscience de ce qu'il est, tel que le
conçoit la théorie marxiste, dans le cadre général
de la société), et prendre confiance dans sa capacité
à organiser la société de manière solidaire, sans
plus se soumettre à la classe capitaliste. Cela se serait produit
à plusieurs reprises au cours de l'histoire, notamment pendant la
Commune de Paris (1871) et la révolution russe en
1917 (même si, sur ce dernier événement,
les avis sont très divisés entre les différents courants
marxistes).
Aujourd'hui, la lutte des classes se manifeste formellement
par les mouvements sociaux comme les grèves ou les manifestations. Les
principaux motifs des grèves sont : pour exiger du patronat des
augmentations de salaires ; pour empêcher des licenciements ; contre les
conditions pénibles de travail.
Au cours du XXe siècle, ont été mis en
place de nombreux mécanismes ou organismes paritaires , reposant sur la
dichotomie employeurs/employés. Il s'agit, au niveau de l'entreprise du
comité d'entreprise, ou au niveau national d'organismes de formation
professionnelle, de convention collective, du conseil de prud'hommes, etc. Ces
mécanismes offrent un cadre légal et institutionnel aux relations
entre classes. Ils peuvent donc rentrer dans le cadre de la collaboration entre
classes.
Pour Raymond Aron, le fait décisif de
l'évolution sociale est l'élévation du revenu global, qui
diminue la rivalité des classes en intensité et en violence de
sorte que la lutte des classes laisse la place à la « satisfaction
querelleuse(1) ». Aron a indiqué que cette
évolution historique démentait des prédictions de Marx
même si elle pouvait s'expliquer par son système. En effet, pour
Karl Marx, les lois de la production capitaliste conduisent à la
paupérisation des masses, rendant crédible la perspective d'une
révolution. Partant du constat de l'élévation du niveau de
vie, Aron dégage les tendances de la lutte pour la répartition du
revenu national qui sont la réduction de la passivité,
l'intensification des revendications et l'affaiblissement des mouvements
révolutionnaires et de la propension à utiliser la violence.
Cependant, pour le trotskyste Ernest Mandel, « la théorie de la
paupérisation absolue du prolétariat ne se trouve pas dans
l'oeuvre de Marx » mais lui a été attribuée par ses
adversaires politiques. Il estime que cette idée, formulée par
Malthus, correspond à la loi d'airain de Lassalle, qui a
été
(1) RAYMOND Aron, La lutte de classes, nouvelles
leçons sur les sociétés industrielles, Paris,
Gallimard, 1967, p.214 et 226
combattue par Marx. Marx préfère parler de
paupérisation relative. Marx défend par ailleurs l'idée
que:
· les progrès du capitalisme, de la grande
industrie et du grand commerce transforment en prolétaires une partie
des membres d'autres classes (paysans, artisans, petits commerçants) et
les privant parfois de toute ressource
· une partie du prolétariat est
éjectée du processus de production et subit une
paupérisation absolue (chômeurs, vieillards, mutilés,
invalides, etc.) et constituant l'armée industrielle de
réserve.
Par ailleurs, les crises économiques peuvent appauvrir
pour un temps la société entière: « dans ces crises,
une grande partie, non seulement des produits déjà
créés, mais encore des forces productives existantes est
livrée à la destruction. Une épidémie sociale
éclate, qui, dans toute autre époque, eut semblé absurde :
l'épidémie de la surproduction. Brusquement, la
société se voit rejetée un état de barbarie
momentanée : on dirait qu'une famine, une guerre de destruction
universelle qui ont coupé les vivres ; l'industrie, le commerce semblent
anéantis »(1).
De tout ce qui précède, d'aucuns se demandent si
cette étude sur le genre et la lutte contre la pauvreté soutend
l'idée de lutte de classes ou tout simplement d'une lutte pour la vie
qu'attend mener ou que mènent les femmes lushoises à travers les
microcrédits.
Nous pouvons dire avec SYLVIA PANKHUST que pour les marxistes
la racine de toutes les formes d'oppression justifie la division de la
société en classes. Et pour de nombreux féministes,
l'oppression des femmes s'enracinerait dans la nature des hommes. Ce serait un
phénomène, non pas social, mais biologique. C'est là une
conception du genre humain complètement statique, non scientifique et
non dialectique(2). Cette vision anhistorique de la condition
humaine tient à des conditions profondément pessimistes :
supériorité de l'homme par rapport à la femme,
l'oppression
(1) Lire Le manifeste du parti communiste
(2) Sylvia Pankhurst, Cité par Alan Woods, « La
lutte des classes et l?émancipation des femmes », in La
Riposte du 19 juillet 2001.
de l'homme sur la femme, etc. Donc l'idée d'oppression,
de discrimination ou d'exclusion de la femme par l'homme renvoie à celle
de conflit entre l'homme et la femme.
Tout en reconnaissant que l'histoire monte, que la question
des classes est déterminante et qu'il y a toujours eu une lutte intense
dans le processus révolutionnaire où certains ont utilisé
la question de l'oppression des femmes pour promouvoir leur propres objectifs
égoïstes et aussi qu'à chaque étape cette
différence de classe s'est manifestée de façon très
nette, exemple au 17e siècle lorsque les femmes
commencèrent à défendre des revendications pour leur
émancipation sociale et politique, la révolution anglaise a vu
une large implication des femmes dans la lutte contre la monarchie, pour la
démocratie et l'égalité des droits (voir la
pétition des femmes de Londres en 1649 dans NOT IN GOD'S
IMAGE de J. O FOALAIN et L. MARTINES,
ou encore dans la révolution française, lire George
RUDE, la femme dans la révolution française) ; les femmes pauvres
ne concevaient pas la lutte comme une lutte des femmes contre les hommes, mais
plutôt comme une lutte de toute la classe des pauvres, des
exploités contre les riches oppresseurs. C'est dans ce cadre que nous
adoptons le concept Genre, « Gender » .
Dans le processus de lutte contre la pauvreté, les
hommes et les femmes doivent collaborer pour leur propre transformation et pour
la transformation de la société, car pour parvenir à une
véritable autonomisation, la femme lushoise en particulier et congolaise
en général doit renoncer à la lutte pour le renversement
des préjugés sociaux qui tendent à réduire ses
actions à la lutte contre les hommes. Ces cicatrices psychologiques de
la barbarie de classe, de l'égoïsme calculateur et de la
cupidité masculine ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Dans
la lutte contre la pauvreté, le genre doit nous amener à la lutte
pour l'amélioration des rapports sociaux nouveaux, libres et
véritablement humains. Nous y reviendrons.
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